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« TARTUFFE » A LA COMÉDIE FRANÇAISE

Publié le 26/10/2017

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Dans une pièce jouée de façon si continue, le renouvellement des interprètes se fait de façon progressive, et chaque débutant vient s’insérer dans un ensemble cohérent. En de rares occasions seulement, un important changement de personnel et, à l’époque contemporaine, une volonté de « repenser » la pièce ont causé des modifications de perspective dans la présentation de Tartuffe. Ainsi lors des reprises de 1938 par Ledoux, de 1942 par Pierre Bertin, de 1945 par Pierre Dux, de 1958, de 1961 par Louis Seigner, de 1968 par Jacques Charon.

 

Un grand nombre de comédiens ont participé aux représentations de Tartuffe depuis trois siècles. Il est impossible d’identifier les interprètes de chaque rôle pour la période antérieure à 1765 — c’est alors que le secrétaire-souffleur entreprend la notation quotidienne des distributions — mais diverses indications dans les archives, en général

« TARTUFFE » A LA COMÉDIE FRANÇAISE

Aucune pièce n’a été représentée aussi souvent que Tartuffe par les Comédiens français. Créée en 1667 et interdite au lendemain de la première, la comédie ne commence effectivement sa carrière qu’en 1669 : il en est donné 48 représentations avant la fin de l’année, 18 l’année suivante, 10 en 1670...; en 1680, les comédiens de Molière l’avaient déjà jouée 128 fois. Moins d’une semaine après la jonction des troupes de l’Hôtel de Bourgogne et de l’Hôtel de Guénégaud par ordre royal, elle est reprise par la troupe unique, le 31 août 1680. Depuis trois siècles, trois années seulement se sont écoulées sans que Tartuffe figure au répertoire : 1668 — l’année qui suivit l’interdiction — 1944 et 1955. Au 31 décembre 1970, Tartuffe avait été affiché 2 866 fois depuis 1680, soit près de dix fois en moyenne par an. Cette extraordinaire popularité est sans autre exemple dans l’histoire du théâtre.

 

Jusqu’à la fin du premier quart du xvim siècle, le répertoire de Molière, toujours dominé de loin par Tartuffe, tient une place de plus en plus considérable à la Comédie-Française. Puis une certaine désaffection du public se manifeste. De 1 383 représentations au cours de la décennie 1711-1720 (Tartuffe est joué 124 fois), il tombe à 1 006 en 1721-1730 (Tartuffe: 116 représentations) et 804 en 1731-1740 (Tartuffe : 80). Les recettes baissent dangereusement; les Comédiens, qui aiment jouer Tartuffe, le jouent... parfois devant moins de cinquante personnes. Pour réagir contre l’abandon du public, le duc d’Aumont, le 11 juillet 1746, suspend provisoirement la représentation des comédies en cinq actes de Molière. Deux mois plus tard, néanmoins, L’Ecole des Femmes, puis Tartuffe, reparaissent à l’affiche, mais les recettes restent faibles. Le grand public, avide de nouveautés,

« UON BEilNARP (Tartuffe) et MAR IE VENTURA (E/mire) en 1930.

court aux comédies de La Chaussée, de Gresset, de Destouches, aux tragédies de Voltaire et du Du Belloy.

En dépit des efforts des Comé­ diens français pour honorer « le premier de leurs auteurs � par des d istributions particulièrement brillantes, la désaffection s'accentue et Tartuffe la subit, quoique moins fortement que les autres comédies de Mo lière.

Cependant, ni les autorités monarchiques, ni les Comédiens ne cessent un instant de considérer que leur honneur et leur devoir est " de transmettre à la postérité � les ouvrages de Molière, « homme i m morte l� - Au xiXe siècle, la naissance des études moliéresques provoque un regain d'intérêt pour le théâtre de Molière, qui trouve à la Comédie­ Française des interprètes fervents tels que Regnier, Samson, Got, Truffier...

La véhémence de l'opposition antijésuite est sans doute pour quelque chose dans la place très importante occupée par Tartuffe du règne de Charles X à l'avènement de la me République.

En 1861- 1870, Tartuffe est joué 166 fois, mais ce chiffre record devait être dépassé en 1951-1960, où il atteignit 235 représentations.. »

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