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Teilhard de Chardin (Pierre)

Publié le 19/05/2019

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Teilhard de Chardin (Pierre), théologien et paléontologue français (Sarcenat, Puy-de-Dôme, 1881 New York 1955). Formé chez les jésuites, ordonné prêtre en 1911, il a, au cours de la Première Guerre mondiale, la révélation d'une humanité planétaire et y pressent l'importance des grands mouvements collectifs. Inlassablement animé d'une véritable « passion de l'absolu », il poursuit, après le conflit, ses travaux scientifiques : recherches en paléontologie européenne, missions sur le terrain (Chine, Afrique) qui confirmeront sa volonté d'opérer la synthèse de l'Orient et de l'Occident. Nommé dès 1923 professeur à l'institut catholique de Paris, il s'assure un notable réseau d’amitiés scientifiques.

 

En parallèle à cette activité de chercheur, c'est en fait une vocation mystique particulièrement précoce qui fait l'unité de sa vie : « Chez moi tout effort, même portant sur un objet purement

 

naturel, a été, de tout temps, un effort religieux », affirme-t-il dès 1918. La pensée de Teilhard se singularise dès lors par l'ambition d'unifier harmonieusement les informations scientifiques concernant l'évolution et la place qu'y tient l’homme, avec une foi profonde et susceptible de traduire le christianisme traditionnel de façon que s'y retrouve le meilleur des aspirations de l'époque (c'est notamment le but de l'ouvrage, composé en 1926-27, le Milieu divin, publié comme tous les autres après la mort de son auteur). Les dix dernières années de sa vie seront ainsi occupées à élaborer une discipline nouvelle, l'an-thropogenèse, « science de la structure génétique de l'humanité — celle-ci étant envisagée comme une unité biolo gique spéciale d'ampleur planétaire » (C. Cuénot).

 

L'évolutionnisme de Teilhard, tel que le présente son livre central le Phénomène humain (écrit en 1938 1940, complété en 1948, édité en 1955) définit quatre vastes périodes : la prévie, où la matière acquiert des formes organisées ; la vie, dans laquelle s'affirment des espèces au système nerveux de plus en plus complexe ; la pensée, par laquelle l'homme accède à la réflexion et définit la « noosphère » ; et enfin ultrahumain ou survie, qui, composant un stade ultrapersonnel de connaissance et d'action, verra la socialisation humaine monter vers la spiritualité complète d'un « point oméga ». Dans son versant religieux, ce dernier signifie la réalisation progressive d'un « monde christique » : sans nier l'aspect mortifiant du travail, le Milieu divin affirme que l'effort humain doit être repensé et redéfini par rapport au sens de l'homme dans l'univers — entreprise divine à laquelle Dieu veut associer l'homme. Dans une telle optique, il devient licite d'affirmer que, dans toute œuvre, y compris artistique ou littéraire, « nous augmentons par degrés (et nous sommes incorporés par degrés dans) la croissance de l'Âme ou l'Esprit universels » (lettre de 1933).

 

Ce mysticisme évolutionniste est servi par un style au lyrisme admirable, dont la poésie indéniable constitue non un

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« apprêt rhétorique, mais bien une méthode d'approche : l'image y tient le même rôle que chez Bergson (Teilhard a d'ailleurs retenu de l'Évolution créa­ trice la distinction temps-durée), entre­ prenant de faire accéder directement au réel en déjouant.

la sécheresse du concept.

Plus encore que dans ses œ uv res à caractère scientifique, c·est d'ailleurs dans les trois grands poèmes mystiques recueillis dans l'Hymne de l'univers et rédigés entre 1916 et 1923 qu'elle se déploie, qu'il s'agisse de la prose d'inspiration biblique de « la Puis­ sance spirituelle de la matière » ou des versets, dont on a pu dire que « les ryl.hmes larges égalent Chateau­ briand >>, de« la Messe sur le Monde ».. »

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