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TERRAQUÉ d'Eugène Guillevic : Fiche de lecture

Publié le 20/11/2018

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TERRAQUÉ

Eugène Guillevic. Poèmes, 1942.

 

Ce recueil met en rapport trois termes : le « moi », le monde, les mots. À l’origine le poème est une «leçon de choses»: il faut que par sa simplicité le langage parvienne à saisir le sens du réel sans en étouffer le mystère. C’est ainsi que le récif, l’assiette, l’armoire, la rivière peuvent être des «personnages» aussi intéressants que l’homme. Pourtant, le monde de Guillevic n’a rien d’inhumain, au contraire: parce qu’ils sont mystérieux, les objets sont les supports de tous les malaises de l’homme. Créanciers, ils lancent un appel pour être reconnus et attisent la culpabilité; rocs, ils érigent la rigueur de leur affirmation stoïque ; étangs, ils baignent l’homme de leur mort froide. Chaque état de la matière est un « état d’âme». Cette poésie matérialiste est donc profondément animiste. Le poème devient un de ces rites, mystérieux

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« pour celui même qui les acco mplit, par lesquels l'homme sacrifie au sacré sans transcendance des choses.

En les célé­ brant le sujet se guérit dans ses objets, se libère de ses souvenirs, de son angoisse de la mort et de son agress i­ vité.

• Dans l'œuvre de Guillevic !né en 19071, ce recueil occupe une place très parti ­ culière.

n eut pour son auteur une valeur cathartique.

Les poèmes ultérieurs témoigneront de plus de sérénité; la comparaison avec Du domaine ( 1977), qui présente quelque analogie avec Terra­ qué, est révélatrice.

• Son respect pour l'objet rapproche Guillevic de Follain et de Ponge, mais la subjectivité demeure chez lui beaucoup plus importante.

ÉomON1 Guillevic, Tenoqu4, Gallimard, •Poésie•, ���.Jean-Pierre Richard.

Orue Études sur la� moderne.

Le Seuil.

1964.

Jean Tortel, Guillevic.

Seghers.

1971.

Jean Pierrot, GuilLevic ou 14 Sérénité gagnée, Champ Vallon.

1984.. »

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