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ThaRAUD Ernest, dit Jérôme

Publié le 18/05/2019

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ThaRAUD (Ernest, dit Jérôme, Saint-Junien, Haute-Vienne, 1874 - Varande-ville-sur-Mer 1953) et (Charles, dit Jean, Saint-Junien 1877 - Paris 1952), écrivains français, souvent appelés les Tha-raud. Écrivant ensemble, Jérôme voyageant plus que Jean, ils donnèrent aux Cahiers de la quinzaine de Péguy plusieurs de leurs ouvrages, dont Dingley, l'illustre écrivain (1902). On leur doit, outre un roman naturaliste [la Maîtresse servante, 1911), des livres curieux, marqués par leur temps, sur les milieux juifs en Europe et au Moyen-Orient (X l'ombre de la Croix, 1917 ; Quand Israël est roi, 1920 ; l'An prochain à Jérusalem, 1924) et sur le monde musulman (Marrakech

 

ou les Seigneurs de l'Atlas, 1920 ; Fez ou les Bourgeois de l'Islam, 1930; les Cavaliers d'Allah, 1935). Ils ont aussi évoqué Notre cher Péguy (1926), Mes années chez Barrés (1928) et fait le récit de leur collaboration dans la Double Confidence (1951). Tous deux ont été élus à l'Académie française, Jérôme en 1936, Jean en 1946.

« Powered by TCPDF (www.tcpdf.org)TH ARAUD Ern es t, dit Jé rôme (1874- 1953), et Cha r· les, dit J ea n (1877-1952) .

Hommes de lettres, Erne st et Charles Th a raud, fils d'un notaire de Saint -Junie n (Haute- Vien ne), firent leurs études au lycée d' At1gou ­ lême .

Puis Erne st ré u ss it le concours d'entr ée à l 'E co l e norma le supérieure, où il fut I.e cond iscip le de Charles Péguy, avant d'être nommé lecteur à l'université de Budapest; quant à Char les, il de vint le secrétaire de Mau ­ r ice Barrès .

Les deux frè r es voyagè rent abondamment à travers l'Europe , ain si qu'au Maroc, où il s suivi r ent Lyautey, et ils début è rent par d es repo rtages publiés dans les Cahiers de la Quin zaine de Charles Péguy.

Leur carrière littéraire commence véritablement avec un roman , Dingle y, l'illus tre éc rivain (1902), pour leque l ils reçoivent en 1906 le prix Goncourt et qui va leur co nférer la célébrit é.

lis écr iront en colla bor ation une grande quantité d'ouvra ges, l'un réd i gea nt d'un premier jet, au gré de son ins pir ation , l'a utr e révisant et corri­ geant après coup.

Ils f urent él us à l'Académie française, J é rôme e n 1 938 et Jean en 1946.

Leur œuvre se compose surtout de récit s de voyage da n s les pay s d'Afrique du Nord et en P al estine : la Fêt e arabe (1 9 12), Rabat ou les H eures marocaines (1918) , Marrakech ou les Seigneurs de l 'Atlas (1920), le Chemin de Damas (1923), l'An pr ochain à Jérusalem (1924), F ez ou les Bourge ois de l'Islam (1930), les Cavaliers d'Allah (1935).

Ils l aissèrent aussi quelq ues écrits roma­ nesques dont Din gley, l'illustre écrivain, sorte de roman d ' actualité relatant la g u erre des Boers , mais surtout la Maîtress e servante (1911 ), étude soc iale et psychologi ­ que, dans la veine des romans naturali stes, d'u n e grande famille du Limousin; enfin, da ns N otre cher Péguy (1926) et Me s années chez Ba rr ès (1928), ils rassem­ blèrent leur s souvenir s s ur ces deux écrivains.

Les livres de Jérôme et Jean Thara ud correspondent très exactement aux besoins d'un pays qui vient de se muer en pu issance colo niale avec toute la bonne conscience possible et qui se déco uvre une passion pour l'exté rie u r, en parti cu lier pour l'exotisme.

Leurs récits de voyage, qu'il s évoq uent l'Afrique du Nord ou le Moyen-Orient, dépeignent ces régions d'un e manière ap paremment objective, san s analyse historique; ils abondent donc e n des criptions pitto resques , lourdes de détails caractéri stiqu es qui unis sent imp ressio ns prét en­ dument « pri ses sur le vif» et une éru diti on des plus classiques : «Il fallai t bie n une chape lle dans ce sanc­ tuaire forestier! Naturellement elle est là, bien humb le, plutôt laide , qua tre pauvre s mur s de terre sèche, et un toit en tôle ondulée.

A côté, une cloc he suspendue à deux piquets.

J'agite le battant, et le bois entier re te ntit d' un admirable so n, clai r comm e un vers de Lamartine » (le Chemin de Dama s).

Ces textes visent, en fait, à d épay ser le l ecteur en lui mon trant des contrées étrangère s sous les dehors les plus merv ei lleux -les plu s stéréotypés aussi.

Ainsi les clichés abondent quand ü s'ag it de décrir e l' Ailleu rs, l'univ ers diffé rent de celui du narra­ t e ur et du lecteur: [la maison de la nourrice )« se co mp o­ sait d'une pièce uni qu e, avec deux grand s lits dans le f ood, d 'un gre ni er, où l 'on montait par une échelle, et d 'une étable p o ur les bœufs et l es moutons >) (Fu m ées de Paris et d 'a illeur s, 1946).

Les détails cho isis son t tou­ jours signifiants ct élabore nt une image dont la tïna l i té semble bien être de rassu r er le lecteu r su r la supériorité de l a civilisation occidenta le moderne, en lui offrant des spectacles on ne peut p lus sécurisants par leur fidé li té aux «my t h o l og ies»; les deux frère s croient , en par ti c u ­ l ier , aux « rac es », et les compor tem ents psyc hologique s deviennent pour eux le fruit d'une natu re: « La secte, le schisme, 1 'hé résie y sont une floraison natu relle de l'âme [ ..

.

] Le com mer ce e xcepté, rien n'intéresse ici dav an­ tage>>, disent-ils de la Palestine , dans le Ch e min de D amas.

Ce tte attitude les amène à prôner le s valeur s traditionnelles -le nationalisme et le pa triotisme, entre autre s- ; et ils vont même jus qu'à blâ mer la volon té des autorité s frança ises de suppr ime r l 'escla vag e en Afrique du Nord : «Oh! Je les plains d'avance, ces malheureux, auxquel s no us offrons en cadeau la libe rté.

Es t-ce sur les chanti ers de n os c hemins de fer , sur nos r outes, [ ...

] qu 'ils retro uveront jamais 1 'existence patriar cale dont avaient joui leur s pères » (F ez ou les Bo urgeo is de l'Islam).

Fidèles à une certa ine forme d'humani sme, il s rêvent d'un vivant à l'écart des événe ­ ment s, dé gagé de toute idéologie politique et de toute réflexion philosop hique.

Ain si la li ttératu re mo d ern e le ur paraît-elle confuse, e n rai son des conte station s qu'elle développe à J'égard de la socié té; elle se déma rque trop de la «clarté» de Loti, de B arrè s, d'Anatol e Fran ce, de « tous ces vieux maîtres de mon temps » et enge ndre, selo n eux, l'ennui par ses pré tention s à l'intellectua­ lisme : «Dan s les livres et les journaux littérair es, philo­ sophes et roma nciers sociol ogues me semb le nt te nir une place beaucoup plus gra nde que naguèr e.

Et ce n'est pas, à mon goO t.

ce qui les rend plus agréables» (Fum ées de Pari s et d'ailleurs).

De telles po siti on s, en matiè re de critique litt éraire , contribuent à donner un caractère que l­ que peu anachronique et inac tuel à l'œuvr e d es frères Th araud.. »

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