Traité sur la tolérance Voltaire

« à influencer les hommes et les persuader d'accepter la tolérance.En réalité, l'auteur sollicite l'aide de Dieu contre la haine dont les hommes sont responsables , champs lexical de laviolence « haïr »,« égorger », « persécution » « tyrannie » « guerre ».

Il souhaite une compréhension mutuelle entreles hommes « fais que nous nous aidions ».

Pour convaincre il met en évidence la multiplicité des différence minimesqui existent entre les hommes : habillement, langage, usages, lois opinions, conditions.

Il utilise a chaque fois lafaiblesse humaine par un adjectif péjoratifs, ou des modalisateurs : « insuffisants » « ridicules »,« imparfaites », « insensées », « disproportionnées ».

Toutes ces expressions sont nettement minimisées par l'expression « petitesnuances ».

Elles sont reprises dans un précis : elles ne doivent entraîner ni fanatisme ni violence « signaux de hainet de persécution ».

- L’expression : " tu ne nous a point donné un cœur pour nous haïr et des mains pour nouségorger " écarte la responsabilité divine pour mettre en avant celle des hommes.

Dieu a donné des capacités auxhommes mais eux les utilisent mal.Voltaire dénonce l’absurdité du comportement humainL'anaphore de « Que ceux qui », « qu'il soit »...

montre qu'on est toujours dans la prière.

Voltaire évoque la diversitédes rites, en soulignant les différences qui existent entre eux, et la nécessité d'une entente entre les hommes.

Ilfait allusion à la façon dont est célébré Dieu : cérémonie en plein air « la lumière de ton soleil », qui ne nécessite pasun lieu de culte, et celle qui se fait dans un lieu religieux « cierges en plein midi » qui n'est pas importante en soi,puisque cela n'est pas un critère sensé de division.Voltaire est révolté par ces conflits ridicules qui divisent les hommes.

L'emploi de périphrases et parfoisd'euphémisme «(« atomes, « ceux qui couvrent leur robe d'une toile blanche..

») tend à caricaturer toutes cessimagrées auxquelles on accord tant d'importance et qui ne sont, aux yeux de Voltaire, que le fruit de l'imaginationhumaine et non de commandements divins.

Il s'agit d'un véritable manifeste sur le déisme.Dans le chapitre XVIII de Candide par la voix d'un sage vieillard (celui d'Eldorado), Voltaire énonçait déjà ce qui luiparaissait essentiel sur le plan religieux.

On retrouve ces mêmes idées dans La prière à Dieu : une divinitéindéterminée, le refus de la multiplicité des rites, une correspondance établie entre le sentiment religieux, la moraleet le comportement social.

Une divinité indéterminée, insistance sur certaine caractéristiques qui ne font pas deDieu celui d'une religion particulière « de tous les êtres, de tous les temps ».

Cette indétermination se révèle aussidans les attributs accordés à Dieu : Ce sont ceux de toute religion (grandeur, majesté, éternité, puissance,connaissance, compréhension) et dans l'insistance sur la faiblesse humaine qui s'inscrit dans toutes les croyances.Une prière qui souligne les limites même de la prière : de façon un peu paradoxale en utilisant la forme de la prière,Voltaire souligne qu'elle ne peut guère être efficace sur le plan religieux puisqu'il présente les décrets de Dieu comme« immuable ».Voltaire passe ainsi en revue toutes les diversités qui sont susceptibles d'engager la haine.

Toutes ces pratiquessont associés à la division et à l'intolérance.L'exigence de la compréhension : il est nettement mis en évidence que la compréhension et la fraternité ne sesituent pas sur un plan strictement religieux mais sur un plan social.

Le déisme de Voltaire c’est la reconnaissanced’une divinité, le fait qu’il faut dépasser des pratiques rituelles, le rejet de toutes les formes de violence aussi biensur le plan religieux que social.Il est en effet étonnant que le philosophe qui a toujours affirmé son horreurs des rites et des manifestationsextérieures de piété utilise un mode d'expression qu'il réprouve.

Mais la lecture de cette prière montre qu'en réalité,c'est aux hommes que s'adresse Voltaire.

En effet, ce support semble être le plus adéquat pour dénoncer lastupidité du fanatisme religieux.

L'auteur n'hésite pas a interpeller Dieu, le prenant à la fois comme référence de lagénérosité et de la grandeur.

Mais ce prétexte est vite dépassé pour vilipender le comportement humain et enparticulier les religieux fanatiques et leur imperfections.

Enfin, c'est à travers le déisme que Voltaire voit aldélivrance, un projet social universel qui unit les hommes sans aucune différence.

Nous sommes tous frères ! Telle aété la phrase qui clôt cette prière.

A travers cet appel Voltaire annonce déjà les valeurs de la République : liberté,égalité, fraternité.. »