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UN APPRENTI MALHEUREUX d'après Bernard CLAVEL, La Maison des autres

Publié le 14/07/2012

Extrait du document

clavel

(A 14 ans Julien est apprenti chez un pâtissier qui le traite durement et exige de lui un travail écrasant. La veille de Noël,  après avoir travaillé une bonne partie de la nuit précédente, Julien a livré des gâteaux toute la journée.) Les côtes devenaient plus dures à monter, les é tages plus hauts, la corbeille pesait chaque fois davantage. Julien avait le sommet du crâne endolori , l'estomac vide. Souvent, lorsqu'une porte s'ouvrait, il sentait une odeur de cuisine. Quelquefois on le faisait entrer dans la salle où la table du réveillon était prête. Les cristaux brillaient. Des plats de charcuterie étaient déjà en place entre des pyramides de fruits. Quand il repartait, il retrouvait la rue plus vide et plus froide. A la dernière livraison, Julien se dépêcha. Il allait pouvoir manger, se hâter de fermer le magasin, et enfin dormir. En revenant, il rentra le vélo. Les autres étaient à table. Son regard rencontra tout de suite celui du patron. - Tu as rentré le vélo ? demanda celui-ci. Eh bien, tu n'as plus qu'à le dépendre. Julien ne bougea pas. Le patron attendit quelques secondes, puis sans crier il dit : - Tu bouges, oui ? Julien sentit un poids sur ses épaules. Cette fois la voix du patron monta d'un ton : - Alors ? Tu te dépêches de prendre la corbeille, ou tu attends que je te botte les fesses ! . . . Regardez-moi un peu cet abruti ? Oui, il reste une course à faire. Il marqua un temps d'arrêt et reprit en riant : - Et j'aime mieux te dire que ce n'est pas à côté. La côte te réchauffera. Julien baissa la tête et sortit. Le vélo lui parut lourd à décrocher. La rue était déserte . La bise courait, poussant quelques flocons. Arrivé sur le grand pont avant de monter la côte, Julien s'arrêta. C'était la nuit presque parfaite. Toutes les lumières étaient loin derrière . . . Julien frissonna. Devant lui, les lumières du faubourg clignotaient, plus clairsemées et plus lointaines encore. Enoncé Un instant, il ferma les yeux. Il était immobile , la main sur la corbeille. Il avait un geste à faire.

D'après Bernard CLAVEL, La Maison des autres.

clavel

« Corse ap rès avoir travaillé une bonne partie de la nuit précédente, Julien a livré des gâteaux toute la journé e.) Les côtes devenaient plus dures à monter, les étages plus hauts, la corbeille pesai t chaque fois davantage .

Julien avait le sommet du crâne endolori , l'est omac vide.

Souven t, lors­ qu'une porte s'ouvrait, il sentait une odeur de cuisine.

Quelque fois on le faisait entrer dans la salle où la table du réveillon était prête.

Les cristaux brillaient.

Des plats de char cuterie étaient déjà en place entre des pyramides de fruits.

Quand il repartait, il retrouvait la rue plus vide et plus fr oide.

A la dernière livraison, Julien se dépêcha.

Il allait pouvoir manger, se hâter de fermer le maga sin, et enfin dormir.

En revenant, il rentra le vélo.

Les autres étaient à table.

Son regard rencontra tout de suite celui du patron.

- Tu as rentré le vélo ? demanda celui-ci.

Eh bien, tu n'as plus qu'à le dépendre.

Julien ne bougea pas.

Le patron attendit quelques secondes, puis sans crier il dit : - Tu bouges, oui? Julien sentit un poids sur ses épaules.

Cette fois la voix du patron monta d'un ton : - Alors ? Tu te dépêches de prendre la corbe ille, ou tu attends que je te botte les fesses ! ...

Regardez-moi un peu cet abruti ? Oui, il reste une course à faire.

Il marqua un temps d'arrêt et reprit en riant : - Et j'aime mieux te dire que ce n'est pas à côté .

La côte te réchauff era.

Julien baissa la tête et sortit.

Le vélo lui parut lourd à décroch er.

La rue était désert e .

La bise courait, poussant quelques flocons.

Arrivé sur le grand pont avant de monter la côte, Julien s'arrêt a.

C'était la nuit presque parfaite.

Toutes les lumières étaient loin derrièr e...

Julien frissonna.

Devant lui, les lumières du faubourg clignotaient, plus clairsemées et plus loint aines encore.. »

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