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Un policier vous arrête. Racontez.

Publié le 22/02/2012

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Depuis plusieurs heures, nous roulions dans le flot ininterrompu des voitures, nous dirigeant vers le midi. Très énervé par les bouchons successifs, dès qu'une portion de route était dégagée, je fonçais, doublant et redoublant sans cesse. Nous avions déjà une heure de retard sur l'horaire prévu. Mon énervement s'accrut au fil des kilomètres car la densité de la circulation ne diminuait pas, bien au contraire. Soudain, je me trouvai derrière une file de camions, deux, trois, je ne sais plus. Le compteur marquait 40 km/heure. Nous montions une côte. Rapidement, je repasse en troisième et je double les camions. Lorsque j'eus dépassé le dernier, je me trouvais à une dizaine de mètres du sommet de la côte. Je me rabats alors assez brusquement sur la droite. Là, à droite de la chaussée, une voiture de police. Un motard démarre, vient à ma hauteur et me fait signe de me ranger. Dès qu'un parking se présente, je m'arrête, assez ému.

« livrées à propos d'un paquet de bonbons que nous nous disputions.

Sous nos pieds, sur la lunette arrière, dans lecoffre à bagages, sur le toit de la voiture, c'était un amoncellement hétéroclite de valises, de ballots, de sacs, depaquets.

Nous étions au début de septembre et nous rentrions de vacances. Nous avions eu un mauvais départ : tout le monde était en retard, nous avions oublié quelque chose, je ne sais quoiau juste (nous n'allions pas revenir en arrière pour si peu), et, p apa, en s'énervant, avait prononcé quelques paroles malheureuses.

Pendant un temps, maman avait boudé, nous aussi; et puis, à mesure que les kilomètres défilaient,l'atmosphère s'était détendue.

Pas pour papa; il conduisait avec une hargne qui lui était inhabituelle; une fois, déjà ilavait fait crisser les pneus dans un virage, ce qui avait affolé maman.

Nous lui aurions bien fait remarquer, nous lesenfants, qu'il était inutile de se presser pour rentrer; nous retrouverions la maison bien assez tôt, la maison quisentait déjà les livres d'école, alors que nous nous amusions si bien sur la petite plage où nous avions passé nosvacances. Maman fit observer qu'il était midi et qu'il serait temps de chercher un restaurant.

Papa répondit brutalement qu'onne s'arrêterait pas avant la ville prochaine qui était encore distante de quarante kilomètres.

Patients, nous nousrésignions.

Et, berces par le ronron régulier du moteur, nous regardions le paysage... Ce fut le changement de son du moteur qui nous avertit avant que papa n'ait émis : « Regardez-moi cette calipotte.Devant nous, un engin bizarre et préhistorique avançait péniblement.

Connaisseur, mon frère annonça : « De Dion-Bouton D. Mon père jura : il ne pouvait pas doubler.

La route n'avait que deux voies, et, sans cesse, nous croisions desvoitures.

Nous étions sur une de ces nationales rigoureusement droites, mais étroites, franchissant des collines àintervalles réguliers, avec des dos d'âne très prononcés que, dans le langage des automobilistes, on nomme desmontagnes russes. Enfin, personne en sens inverse.

Papa s'élança et d'un beau mouvement franchit trois obstacles : le sommet de lacôte, la voiture qu'il doubla et la ligne jaune qu'il mordit de plus d'un mètre sur la gauche.

Tout ensuite se passa trèsvite : sous les ombrages, leur moto appuyée contre un arbre, il y avait deux C.

R.

S.

Exactement à l'instant où papacria le mot de Cambronne, un coup de sifflet retentit. La mort dans l'âme, la famille coupable se rangea sur le bord de la route, regarda passer la vieille guimbarde et vitarriver un policier.

Nous craignions que papa ne se livrât à des écarts de langage, mais, curieusement, il fut humbleet aimable.

Il expliqua son cas fort calmement, et à la place du gendarme, 'aurais eu mauvaise grâce à lui dresserprocès-verbal.

D'ailleurs, il ne le fit pas, se contentant d'un avertissement en fronçant les sourcils. Papa ne nous dit pas s'il était heureux de s'en être tiré à si bon compte, mais le fait est que, nous tous, nousregardions maintenant d'un oeil inquisiteur les bosquets au sommet des côtes... Jocelyne Dif, 18, Cours Carnot, 76-Elbeuf.. »

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