La liberté de chacun s'arrête-t-elle seulement là où commence celle d'autrui ?

Le terme « chacun « renvoie à un individu particulier, à une personne donnée, précise. Par opposition avec « autrui «, l'autre homme, « chacun « renvoie d'abord à moi: je suis directement interpellé par le sujet et c'est ma liberté, en tant qu'être conscient et réfléchi, qui est en ques­tion par rapport à celle d'autrui.

La distinction « s'arrêter «/« commencer « renvoie à la notion de limite, de délimitation. On peut prendre l'image du champ ou d'un terrain en général, bien délimité par des clô­tures qui séparent ma parcelle de celle du voisin. Nous avons

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alors une conception très individualiste de la liberté, au sens fort du mot « individu «. Étymologiquement, « individu ›) vient de individuum, traduction latine du mot atomos en grec qui signifie « qu'on ne peut pas découper, indivisible «. L'idée sous-jacente est qu'un individu se suffit à lui-même, qu'il est indépendant et isolé. L'individu forme une unité, comme si les éléments extérieurs (parents, école, amis, société, culture) n'intervenaient pas intimement dans sa constitution propre. Cette conception d'un Moi isolé et la métaphore du champ ne sont-elles pas trompeuses? L'idée d'une liberté enfermée dans un espace clos et bien délimité au départ est-elle tenable? N'y a-t-il pas contradiction entre enfermement (et clôture prédéfinie) d'un côté et liberté de l'autre?

Avant de commencer

· Principales notions abordées

Autrui (L et ES); le désir; la société (L)/la société et les échanges (ES); la justice

et le droit; l'État (L et ES)/la société et l'État (S); la liberté; le devoir.

· Repères utilisés

En acte/en puissance; essentiel/accidentel; genre/espèce/individu; médiat/

immédiat; universel/général/particulier/singulier.

· Analyse du sujet

— Il ne s'agit pas de parler de la liberté en général, en faisant un exposé calqué sur un cours, mais de prendre en considération le point très précis sur lequel porte le sujet: l'articulation entre liberté individuelle et liberté collective. — Dans cette perspective, il sera indispensable de dépasser les opinions toutes faites sur la liberté, ce qui exige, plus qu'ailleurs, le recours à des analyses philo¬sophiques appuyées sur des références.