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UNE FORCE NOUVELLE : LA CRITIQUE

Publié le 30/03/2012

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Entre 1814 et 1848, la critique connaît un développement considérable, lié au développement de la presse. L'aspect le plus lucratif de l'activité d'homme de lettres, c'est le feuilleton. Tous les écrivains, même les adeptes les plus fervents de l'art pur, comme Théophile Gautier, ont pris l'habitude de tirer à la ligne pour rendre compte des spectacles et des livres. L'hebdomadaire satirique La Silhouette donne, en 1849, la liste complète "des gens de lettres qui exercent la critique dans les journaux parisiens" en démasquant les pseudonymes. Il énumère ainsi quatre-vingt-sept noms de personnages qui, pour la plupart, sont tombés dans le plus profond oubli. L'auteur de cette enquête ajoute ce commentaire : «Le feuilletoniste est l'âme damnée du journal ...

« plus répandue sur le rôle de la critique pendant cette période : on constate sa puissance et on déplore sa malfaisance.

Sa puissance est liée à celle du journal : Je critique contribue à accroître celle-ci en entrete­ nant ses lecteurs de sujets moins brûlants que les questions politiques.

Mais cette puissance nouvelle ne fait que décupler sa malfaisance : Je critique est déclaré coupable de tous les avatars de la littérature moderne tombée de décadence en décadence.

Etran­ ge unanimité dans la mauvaise conscience : les écri­ vains créateurs sont hostiles aux critiques {et cela n'est pas nouveau), et les critiques eux-mêmes pas­ sent leur temps à dire du mal de la critique (voilà qui est plus curieux).

Cette unanimité dans la déploration n'apparaît pourtant qu'au cours des années 1830.

Sous la Res­ tauration, le débat romantique semble entretenir l'en­ thousiasme.

Mais la fonction de la critique n'en est pas moins alors fort ambiguë ; comme pendant la période précédente, il ne s'agit pas essentiellement de littérature, et la critique sert de substitut ou de prolongement à la tribune politique.

C'est ce que constate le jeune Quinet dans une lettre à sa mère, le 6 janvier 1823: «Je ne comprends rien è la manière d'apprécier les productions littéraires qu'adoptent aujourd'hui tous les faiseurs de gazettes de tous les partis, élevant aux nues ou rejetant dans la boue sans examen ce qui ne répond pas à leurs opinions politiques.

» En effet, la bataille des classiques et des roman­ tiques se complique de la lutte que se livrent roya­ listes ultras et libéraux.

Beaucoup d'ultras sont classiques par horreur de la Révolution et de la liber­ té.

Fidèles au code de La Harpe, ils fustigent toutes les nouveautés dans leurs grands journaux {notam­ ment Les Débats) et se posent en « défenseurs de. »

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