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UNE NOUVELLE POÉSIE: Jules SUPERVIELLE, RADIGUET, Jean de BOSCHERE, MILOSZ, Pierre Jean JOUVE....

Publié le 21/11/2011

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supervielle

Fuguant à Moscou dès l'âge de seize ans, suivi de ses « dix caisses immenses et immensément lourdes « remplies de livres, il parcourt la Chine, la Perse, l'Europe centrale avant de découvrir TerreNeuve et New York. De Moscou, date la Légende de Novgorod, son premier poëme. En 1912 paraissent les Pâques à New York. Engagé volontaire pendant la guerre de 14, il y perd un bras, épisode dont il se souviendra plus tard (La Main coupée, 1946). Le désir effréné de parcourir le monde le tenaille à nouveau. Afrique noire, Amérique du Sud. Ce conquérant, à l'appétit du monde insatiable, tour à tour employé, apiculteur, ouvrier agricole, jongleur de music-hall, chasseur de fauves se donne enfin avec passion à un art qu'il pratique avec Abel Gance, le cinéma.

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« té sans frein qu'elle recherche et le désarroi qu'elle ressent.

Il est vrai que le Bal du comte d'Orge/ nous ramène à la Princesse de Clèves, par une certaine retenue morale et classique.

Jean de BOSCHERE (1878-1953) Ami de Milosz, poète solitaire et douloureux dont Artaud se réclamait, Jean de Boschère mourra à La Châtre (Indre), dans l'oubli.

L'hermétisme qui lui fut parfois reproché n'était pas selon lui un défaut : « Mes textes sont peu compréhensibles pour les profanes, comme le sont les commentaires des découvertes de la microchimie pour les igno­ rants.

La poésie ne demande pas moins d'initiative que la science.

» Torturé, celui qui se nommait l'Obscur, le Paria, l'Enragé, a laissé quelques œuvres admirables, hélas encore peu connues: Marthe et l'Enragé, récit 1927 ; Ulysse bâtit son lit, poèmes, 1929 ; Satan l'Obscur, roman, 1933; l'Obscur à Paris, prose, 1937; Derniers , poèmes, de l'Obscur, 1948; Héritiers de l'Abîme, poèmes, 1950.

MILOSZ (1877-1939) On reconnaîtra, chez ce prince lithuanien qui prit la France comme seconde patrie un désir d'as­ cèse et de pureté qui le mènera, orgueil et humilité, à être « poète de Dieu » après avoir délaissé - croit-il- sa production romanesque et dramatique antérieure.

Il possédait, selon de Boschère, « les• traits mêmes de la sainteté » et, comme tout saint sans doute, Oscar Vladislas de Lublicz Milosz a inquiété , scandalisé.

Orphelin d'un pays qu'il n'imagine plus qu'à travers le prisme déformant d'une mémoire poé­ tique nostalgique, ce mélancolique solitaire tracera de sa terre natale des lignes d'une beauté parfaite : Venez, je vous conduirai en esprit vers une contrée étrange, vaporeuse, voilée, murmurante .

Un coup d'aile, et nous survolerons un pays où toutes choses ont la couleur éteinte du souvenir.

Une sen­ teur de nymphéas, une vapeur de forêt moisissante nous enveloppe .

C'est Liêtuva, la Lithuanie, la terre de Gedymin et de Jagellon.

Le ciel tiède et pate de la pensive contrée qui s'ouvre devant nous a toutes les fraîcheurs du regard des races primitives, il ignore la somptueuse tristesse de mûrir ...

Une lumière blqfarde enveloppe la plaine, une brume de soufre se couche sur les forêts, la pateur de l'idée fixe noie la force silencieuse du soleil...

· (extrait d'Œuvres complètes, éd.

André Silvaire) Tourné toujours vers une antériorité qui, si peu heureuse qu'elle fût, rassura Milosz quand l'avenir et l'action le terrorisaient, ce poète de la mort, comme Edgar Poe, laisse des chants, des cris, d'une âpreté bouleversante, témoins certes de notre misè­ re terrestre.

TOUS LES MORTS SONT IVRES ...

Tous les morts sont ivres de pluie vieille et sale Au cimetière étrange de Lofoten.

L'horloge du dégel tictaque lointaine Au cœur des cercueils pauvres de Lofoten.

Et grace aux trous creusés par le noir printemps Les corbeaux sont gras de froide chair humaine ; Et grace au maigre vent à la voix d'erifant Le sommeil est doux aux morts de Lofoten.

Je ne ve"ai très probablement jamais Ni la mer ni les tombes de Lofoten Et pourtant c'est en moi comme si j'aimais Ce lointain coin de te"e et toute sa peine.

(les Sept solitudes, 1906 ; l'Amoureuse Initia­ tion, 1910; Miguel Manara, 1912; Ars Magna, 1924; les Arcanes, 1927; Contes et fabliaux de la vieille Lithuanie, 1930 ; Psaume de l'Etoile du matin, 1936 ...

) Saint-John PERSE (1887-1975) Alexis Léger n'avait publié qu'Eloges (1910) avant d'être un haut fonctionnaire du Quai d'Or­ say.

Il se fit oublier du public pendant son mandat diplomatique, mais pour n'en être sans doute que mieux récompensé : en effet, prix Nobel de littéra­ ture en 1960, Saint-John Perse sort enfin de sa retraite où seuls quelques admirateurs fervents avaient su le découvrir.

D'un lyrisme où toujours se retrouve le goût pour l'exotisme de cet enfant de la Guadeloupe, sa poésie, personnelle, unique, que certains -contre lesquels Saint-John -Perse s'insurge- trouvent trop savante et ésotérique, est un peu un hymne à l'âge d'or, cette enfance violente mais paradisiaque d'un petit prince aux Antilles.

...

Erifance, mon amour, n'était-ce que cela? Erifance, mon amour ...

ce double anneau de l'œil et l'aisance d'aimer ...

Il fait si calme et puis si tiède Il fait si continuel aussi, qu'il est étrange d'être là, mêlé des mains à la facili­ té du jour ...

(Anabase , 1924 ; Exil, 1941 ; Vents, 1946 ; Amers, 1957 ; Chronique, 1959).

Pierre Jean JOUVE (1887-1976) Unanimiste à ses débuts, Jouve change pro­ gressivement pour arriver à ce qu' il sera à sa matu ­ rité : un poète à l'écoute de l'inconscient.

D'esprit baudelairien, profondément religieux, ce prophète pense sûrement, comme Daumal, qu'. »

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