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Une représentation théâtrale au temps de Calderon

Publié le 05/08/2014

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temps

 

Paradoxalement, l'Espagne très catholique de !'Inquisition voit fleurir les

troupes et les salles et le théâtre y est un genre populaire. Paradoxe encore

que ces dramaturges comme Calderôn, Tirso de Molina, qui sont en même

temps des religieux. Au reste, cas unique en Europe, le clergé a ses places

réservées et le roi a sa loge en ville.

1 - LE LIEU THÉÂTRAL

Les corrales

Dès le XVIe siècle, les troupes itinérantes se multiplient. La fin du siècle voit

apparaître les premières salles : il n'y en a pas moins de quarante à Madrid à la

mort de Lope de Vega en 1635. Il s'agit d'arrière-cours d'auberges ou, le plus

souvent, de cours louées par un hospice. Les corrales sont équipés d'une estrade

servant de scène et d'un échafaudage hémicirculaire où sont aménagés un balcon

et des loges ; au centre, le parterre où le public populaire se tient debout. Le tout est

protégé du soleil et des intempéries par une bâche.

temps

« E X P 0 S É S F C H E S Il -LES COMÉDIENS Une troupe au Si~~'or La fin du XVIe siècle voit fleurir des troupes fixes et des comédiens profession­ nels.

L'existence des autos* permet d'ailleurs à ces troupes de vivre et de bénéfi­ cier d'une indulgence plus grande qu'en France, notamment de la part de l'Église.

Elle est fixe en nombre : dix hommes, six femmes, avec une structure rigou­ reuse: trois couples, un personnage burlesque (le gracioso*, ici Clarfn), un acteur jouant les vieillards, deux rôles de doublures ou muets.

C'est d'ailleurs la composition de la troupe qui détermine largement le choix, la répartition et le nombre des personnages.

Ill -LE THÉÂTRE ESPAGNOL AU TEMPS DE CALDERON !:es ~enres th~~ra~~ Au XVIe siècle, on peut distinguer quatre grands genres théâtraux : la farce populaire; l'églogue dramatique ou pastorale avec bergers, princes et bergères qui a la faveur de l'aristocratie; la comédie, genre surtout citadin et bourgeois; enfin un théâtre prisé des érudits et inspiré des auteurs latins.

La grande nouveauté, c'est la comedia*, inventée par Lope de Vega.

Lacomedia C'est une pièce très libre qui traverse les frontières des genres.

mêlant tra­ gique et comique, inspirant la tragi-comédie française de la première moitié du XVIIe siècle.

Lorsque Lope de Vega publie, en 1609, son Art nouveau pour faire des comédies, c'est pour déclarer dans ce même ouvrage : «Lorsque j'ai à écrire des comédies, j'enferme toutes les règles sous de triples verrous.

» La comedia se déroule sur trois «journées » (nos actes), sur deux lieux, et mêle deux intrigues au moins qui se nouent et se résolvent au dénouement.

Celui-ci est toujours heureux, consacrant le retour à l'ordre social et divin.

La comedia, qui n'est pas découpée en scènes à la manière du théâtre classique français, est écrite en vers (trois mille environ) et utilise des mètres variés selon les personnages et le re­ gistre des tirades (notamment romance* et si/va*).

Enfin, avant et après la pièce, entre les actes se succèdent des intermèdes divertissants : saynètes, ballets.

chants.

Les autos sacramentales À côté du théâtre profane, il y a, caractéristiques de l'Espagne, les autos sacra­ mentales, étymologiquement « actes sacrés ».

Spectacles sacrés et allégoriques, ils mettent en scène des thèmes théologiques.

Ces pièces sont très populaires et sont représentées au moment de la Fête-Dieu (fête du Corpus Christi en Espagne).

Il n'existe pas de séparation tranchée entre la comedia et l'auto sacramental: ainsi Calderon tirera-t-il deux autos de La vie est un songe.

Conclusion: Le théâtre du Siècle d'or est un haut lieu de la sociabilité espagnole, représentant sur scène ses valeurs et ses interrogations.

Il ignore la coupure du religieux et du profane, et les comedias, sans doute aussi parce qu'elles étaient jouées en présence du clergé, comportent une orientation apologétique absente des autres théâtres européens du temps.

•11111111111.-- 591. »

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