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URFÉ Honoré d' (vie et oeuvre)

Publié le 08/11/2018

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URFÉ Honoré d' (1567-1625). La vie d’Honoré d’Urfé a provoqué d’autant plus de commentaires qu’elle pouvait, aux yeux de beaucoup d’historiens, livrer les «clefs» de l’Astrée. Ils s’employèrent à trouver dans les aventures guerrières et amoureuses du romancier les personnages et les signes éclairant les péripéties du grand roman. Leur tâche, aujourd’hui bien discutée, était rendue plus tentante encore par le caractère romanesque d’une partie de l’existence de l’auteur, familier des champs de bataille et des luttes compliquées qui déchiraient l’époque, et tardif époux de sa belle-sœur après une intervention du pape Clément VIII, qui fit annuler le mariage de celle-ci avec Anne d’Urfé.
 
Un homme de guerre érudit
 
Marseillais de naissance. Honoré d’Urfé est issu d’une famille installée dans le Forez, très ouverte à l’esprit de la Renaissance et aux influences italiennes. Il fait ses études au collège de Tournon, qu’il quitte vers 1584, et c’est là qu’il aurait écrit ses premiers vers, la Sireine, un poème pastoral qui obtint un vif succès.
 
Jusqu’en 1590 se situeraient, selon le romancier lui-même, divers épisodes amoureux, des aventures de jeunesse assez vagues qu’il qualifie de « folies », et qu’il aurait, par la suite, transposées dans l’Astrée. Puis il s’engage dans la Ligue, s’attache au duc de Nemours, participe à des coups de main, à des pillages, à des expéditions guerrières. Deux fois fait prisonnier par les troupes royales, et deux fois libéré — notamment grâce à l’intervention de sa belle-sœur, Diane de Châteaumo-rand —, il finit par s’exiler en Savoie en 1595. Il a déjà écrit le premier livre de ses Épîtres morales (publ. en 1598, le second paraissant en 1603), et il aurait terminé dès cette époque un premier jet de l’Astrée dont l’intrigue centrale est bâtie.
 
Au service de la maison de Savoie dans les dernières années du siècle, il continue à lutter contre les troupes françaises. Ses relations avec la Cour ne changent qu’après son mariage avec sa belle-sœur, en 1600. En 1603, une fois le souvenir des guerres civiles estompé, il devient gentilhomme ordinaire du roi et entame alors une vie plus tranquille. Il voyage beaucoup, devient l’ami de Malherbe, fréquente F Hôtel de Rambouillet, se fait une réputation légitime de curieux et d’érudit. Le grand seigneur engagé dans les luttes politiques a fait place à l’écrivain connu et respecté, à l’homme du monde que l’on rencontre dans les cercles à la mode. Cette double image de guertier et d’écrivain explique peut-être la relative lenteur avec laquelle fut écrit son grand ouvrage et les profondes évolutions que celui-ci subit en chemin.
 
L'Astrée, un monument du roman pastoral
 
La première partie de l’Astrée fut publiée en 1607, alors qu’elle avait été commencée, pense-t-on, dix-sept ans auparavant. La deuxième partie fut publiée en 1610, la troisième en 1619. Un fragment de la quatrième paraît en 1624. L’œuvre sera achevée en 1627, après la mort de d’Urfé, par Balthazar Baro, son collaborateur, qui prétend posséder les brouillons authentiques de l’écrivain. Entre-temps, un certain Borstel de Gaubertin avait déjà fait paraître une suite de son cru. C’est assez dire le succès de l’œuvre, et l’engouement qu’elle suscite.
 
Avec l’Astrée, d’Urfé se place dans la tradition de la pastorale européenne, et suit les grands modèles italiens et espagnols : VArcadia de Sannazar (1502), la Diana de Montemayor (1582), la Galatea de Cervantes (1584). L’historien lancé à la recherche des sources trouve une quantité considérable d’emprunts fondus dans un roman-fleuve de cinq mille pages divisé en cinq parties. L’imaginaire de l’Astrée semble nourri de tous les grands récits

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