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VARIÉTÉ, de Paul Valéry

Publié le 20/05/2019

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VARIÉTÉ, essais de Paul Valéry, publiés en 5 volumes (1924, 1929, 1936, 1938, 1944). Le dernier volume fournit une table systématique des sujets abordés, répartis en 6 domaines : des Études littéraires, des Études philosophiques, des Essais quasi politiques (dont la Crise de l'esprit, qui s'ouvre sur la phrase fameuse « Nous autres, civilisations, nous savons maintenant que nous sommes mortelles »), une Théorie poétique et esthétique (dont l'introduction à la méthode de Léonard de Vinci, publiée à part dès 1895), une rubrique Enseignement et des Mémoires du poète. Il s'agit souvent d'« écrits de circonstance », et l'unité du recueil tient d'abord dans ce mouvement qui oblige l'auteur, quel que soit l'objet ou le moment de sa réflexion, à toujours « retrouver nécessairement le naturel de sa pensée » {Note de l'éditeur de 1924). Le volume de 1929, Variété II, offre un intérêt particulier avec ses études « Sur Bossuet », « Stendhal », « Stéphane Mallarmé », « le Coup de dés », la « Préface aux Lettres persanes » et « Situation de Baudelaire ».

« Paul Valéry, Variété, I et II « Nous avions entendu parler de mondes disparus tout entiers, d'empires coulés à pic avec tous leurs hommes et tous leursengins ; descendus au fond inexorable des siècles avec leurs dieux et leurs lois, leurs académies et leurs sciences pures etappliquées, avec leurs grammaires, leurs dictionnaires, leurs classiques, leurs romantiques et leurs symbolistes, leurs critiques etles critiques de leurs critiques.

Nous savions bien que toute la terre apparente est faite de cendres, que la cendre signifie quelquechose.

Nous apercevions à travers l'épaisseur de l'histoire, les fantômes d'immenses navires qui furent chargés de richesse etd'esprit.

» La crise de l'esprit « Les circonstances qui enverraient les œuvres de Keats et celles de Baudelaire rejoindre les œuvres de Ménandre ne sont plusdu tout inconcevables : elles sont dans les journaux » La crise de l'esprit « Tant d'horreurs n'auraient pas été possibles sans tant de vertus.

Il a fallu, sans doute, beaucoup de science pour tuer tantd'hommes, dissiper tant de biens, anéantir tant de villes en si peu de temps ; mais il a fallu non moins de qualités morales.

Savoiret Devoir, vous êtes donc suspects ? » La crise de l'esprit « Tout le spectre de la lumière intellectuelle a étalé ses couleurs incompatibles, éclairant d'une étrange lueur contradictoire l'agoniede l'âme européenne » La crise de l'esprit « Il y a l'illusion perdue d'une culture européenne et la démonstration de l'impuissance de la connaissance à sauver quoi que cesoit ; il y a la science, atteinte mortellement dans ses ambitions morales, et comme déshonorée par la cruauté de ses applications ;il y a l'idéalisme difficilement vainqueur, profondément meurtri, responsable de ses rêves ; le réalisme déçu, battu, accablé decrimes et de fautes ; la convoitise et le renoncement également bafoués ; les croyances confondues dans les camps, croix contrecroix, croissant contre croissant.

» La crise de l'esprit « - Adieu, fantômes ! Le monde n'a plus besoin de vous.

Ni de moi.

Le monde, qui baptise du nom de progrès sa tendance à uneprécision fatale, cherche à unir aux bienfaits de la vie les avantages de la mort.

Une certaine confusion règne encore, mais encoreun peu de temps et tout s'éclaircira ; nous verrons enfin apparaitre le miracle d'une société animale, une parfaite et définitivefourmilière.

» La crise de l'esprit « Nous considérons ce qui a disparu, nous sommes presque détruits par ce qui est détruit ; nous ne savons pas ce qui va naitre,et nous pouvons raisonnablement le craindre.

Nous espérons vaguement, nous redoutons précisément ; nos craintes sontinfiniment plus précises que nos espérances ; nous confessons que la douceur de vivre est derrière nous, que l'abondance estderrière nous, mais le désarroi et le doute sont en nous et avec nous.

» Note .

« L'homme est cet animal séparé, ce bizarre être vivant qui s'est opposé à tous les autres, qui s'élève sur tous les autres, parses… songes, - et par l'intensité, l'enchainement, par la diversité de ses songes ! par leurs effets extraordinaires et qui vont jusqu'àmodifier sa nature, et non seulement sa nature, mais encore la nature même que l'entoure, qu'il essaie infatigablement de soumettreà ses songes.

Je veux dire que l'homme est incessamment et nécessairement opposé à ce qui est par le souci de ce qui n'estpas !» La crise de l'esprit . « Il – l'européen - est pris entre des souvenirs merveilleux et des espoirs démesurés, et s'il lui arrive de verser parfois dans le. »

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