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VARIÉTÉ par Paul Valéry (résumé & analyse de l’oeuvre)

Publié le 29/12/2015

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VARIÉTÉ. Titre donné par Paul Valéry (1871-1945) aux cinq volumes d’Essais dans lesquels il a rassemblé à peu près tous ses écrits en prose, jusqu'à 1944. Le premier volume parut en 1924. Ainsi que l'auteur nous en avertit, dans une note liminaire, chacun de ces essais est « l'effet d’une circonstance... Leurs objets ne sont pas de lui : même leur étendue parfois lui fut donnée -. L'ouvrage s'ouvre sur cet avertissement, redoutablement perspicace et quelque peu solennel, qu’est La crise de l'esprit. Ce sont deux lettres, écrites « en vue de leur traduction en anglais -, publiées en 1919 par 1’ « Athenaeum * de Londres, puis dans la « Nouvelle Revue Française. Au sortir de la guerre. Valéry affirme : « Nous autres, civilisations, nous savons maintenant que nous sommes mortelles. Cette crise de l'esprit, qui est une crise de la civilisation européenne parvenue au plus haut de son expression, et certaine maintenant de disparaître. marque une abdication, une dégradation. Qu’espérer ? sinon que cet esprit européen soit diffusible. La « Note - qui suit, extrait d’une conférence faite par l’auteur à l'université de Zurich en 1922, complète et amplifie le texte précédent. Avec « Au sujet d’Adonis -, daté de 1920, Valéry parvient à des considérations plus détachées. A propos de ce long poème de La Fontaine, l'auteur s’attaque à la légende qui s'accroche obstinément à la renommée du fabuliste, en montrant les artifices subtils dont sont tissées ses poésies apparemment les plus simples. La poésie savante, dit-il, est un art de sceptique ; l’auteur d’Adonis (Amour et Psyché) « ne peut être qu’un esprit singulièrement attentif, tout en délicatesses et en recherches ». Ce n’est pas seulement Adonis, ni même La Fontaine que Valéry vise ici, mais le problème de la poésie classique et de toute poésie, à savoir l’adéquation de la pensée et de la forme. L’ « Avant-Propos », qui suit, parut en tête du recueil de poèmes de Lucien Fabre : La connaissance de la Déesse, en 1920. C’est encore le problème de l’expression poétique, qui est ici posé : l’auteur de Variété y étudie les fluctuations de la poésie, d’abord prose réglée, puis musique : ce bref panorama introduit une pénétrante analyse du Symbolisme qui, selon Valéry, se résume très simplement dans l’Intention commune à plusieurs familles de poètes (d’ailleurs ennemies entre elles) de reprendre à la musique leur bien ». Avec « Au sujet d’Eurêka -, il évoque sa rencontre, lorsqu’il avait vingt ans, avec le vaste poème cosmogonique de Poe (Eurêka). Avec perspicacité. Valéry fait remonter l’origine de la poésie cosmogonique à une vision primitive et comme enfantine » de l’Univers : cette forme de poésie est une activité spontanée de l’esprit. Toute vision de l’univers, toute connaissance totale est mythologique. Dans « Variation sur une Pensée », l’auteur prend prétexte des espaces infinis dont parle Pascal, pour montrer « qu’il y a du système et du travail dans son attitude parfaitement triste et dans cet absolu de dégoût» Ce n’est pas là, observe-t-il, une objection contre l’artiste, mais un avertissement de ne jamais confondre le véritable homme qui a fait l’ouvrage, avec l’homme que l’ouvrage fait supposer ». Et Valéry conclut : « Il a exagéré affreusement, grossièrement, l’opposition de la connaissance et du salut ». Ces réflexions sont fort intéressantes, encore qu’on puisse se demander si elles ne reposent pas sur un malentendu, Valéry n’établissant pas de distinction entre Pascal et son interlocuteur imaginaire et considérant les Pensées comme un monologue et

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