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VAUTHIER (Jean)

Publié le 20/05/2019

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VAUTHIER (Jean), auteur dramatique français (Grace-Berleur, près de Liège, Belgique, 1910). C'est assez tard qu'il commence une carrière au théâtre avec Capitaine Bada (1950). Après avoir fait les Beaux-Arts, il a été maquettiste chez Haras, rédacteur et dessinateur au journal Sud-Ouest. Sa première pièce, créée par la Compagnie Catherine Toth, au Théâtre de Poche-Montparnasse, sera reprise à Lyon et à l'Odéon par Marcel Maréchal, en 1966. La Nouvelle Mandragore, adaptation de Machiavel, est montée en 1952 au T. N. P. par Jean Vilar avec Gérard Philipe, Jeanne Moreau et Georges Wilson. Le Personnage combattant, mis en scène et joué par Jean-Louis Barrault au Théâtre Marigny en 1956, sera repris par Jean Gillibest en 1981. Le Rêveur, monté par Georges Vitaly, avec Jacques Dufilho, est créé en 1961 au Théâtre La Bruyère (il sera repris en 1980 par Michel Vitold). Badadesques fait revivre le personnage de Bada qui réapparaît également dans le Sang (création par M. Maréchal en 1970 au Théâtre du Huitième à Lyon). Medea est créée à l'Odéon-Théâtre de France dans une mise en scène de Jorge Lavelli avec Maria Casarès. Les Prodiges, créés en 1971 au T. N. P.-Chaillot dans une mise en scène de Claude Régy, sont repris par le Jeune-Théâtre national (en 1976, mise en scène de Jacques Rosner, Bouffes du Nord). Patrice Ché-reau monte les Massacres à Paris en

 

1972 ; Marcel Maréchal propose à Marseille, puis à l'Odéon, Ton nom dans le feu des nuées, Élisabeth (1976). P Vau-thier est aussi adaptateur de Shakespeare : Roméo et Juliette (mis en scène par M. Maréchal à l'Odéon, 1956, puis par Robert Hossein à la Porte Saint-Martin, 1976), Othello (1979), et l'auteur d'un scénario : les Abysses (1963).

 

Toute l'œuvre de Vauthier réagit contre la tyrannie de l'interprétation et de la mise en scène. Le monde est pour lui entièrement saisi dans le réseau du langage et chacun de ses héros a « le don poétique de métamorphoser les choses ». Combattant pour imposer sa vision des êtres et des choses, Vauthier se révèle, dans la défense de ses idées et de son texte, le personnage le plus combatif de son œuvre.

« VAUTHIER Jean (1910-1992).

Lors de la reprise de Capitaine Bada ( 1952) par Marcel Maréchal en 1966 et de celle du Personnage combattant ( 1955) par Jean­ Louis Barrault en 1971, on put s'apercevoir que les piè­ ces de Jean Vauthier avaient traversé sans dommage les quinze années qui les séparaient de leurs dates de créa­ tion respectives, conservant intactes l'originalité et la force qui avaient alors assuré leur succè .

L'œuvre ne retient pas grand-chose de la trame de l'existence quotidienne vécue par l'auteur.

Tout au plus relèvera-t-on que le scénario du film les Abysses (1963), inspiré de l'histoire des sœurs Papin, situe l'action dans la région bordelaise, où Jean Vauthier, né à Liège, en Belgique.

a vécu à partir de 1921.

En outre, le person­ nage de Simon, le producteur de radio dans le Rêveur ( 1960), témoigne peut-être du souvenir de personnes ren­ contrées lorsque Vauthier fut maquettiste à 1 'Agence Havas, puis rédacteur et dessinateur au journal Sud­ Ouest.

Enfin, ce n ·est sans doute pas un hasard si cet homme, obligé e�près la mort de son père en 1944 de subvenir aux besoins de sa famille, avec la lourde charge, notamment morale, d'un frère aîné devenu paralytique à la suite d'un accident, met fréquemment en scène des créateurs empêchés de réaliser leurs projets.

Bada est étouffé par la tendre se d'Alice; le« personnage combat­ tant » ne parvient pas à retrouver l'inspiration de sa jeu­ nesse; Georges, le >,se heurte à l' incompréhen­ sion et à 1' absence de scrupules du couple formé par Simon et Laurette; Marc, dans les Prodiges (1958), n'a pas d'ambition littéraire, mais, à cause, entre autres, de sa vieille nourrice Berthe, il ne peut vivre avec Gilly la belle histoire d'amour à laquelle il aspire.

Jean Vauthier est un auteur dramatique qui n'accepte pas les privilèges -à son avis exorbitants -que se sont octroyés les metteurs en scène au cours du xx• siè­ cle.

Hanté par la crainte que ceux-ci interprètent à leur guise les textes qu'il écrit, il multiplie les indications scéniques extrêmement précises et même les commentai­ res, scène après scène, avant de lutter pied à pied pendant les répétitions.

Selon lui,>.

Sa prétention n'est pas excessive, dans la mesure où, un peu à la manière d'Antonin Artaud, il compose patiemment un texte théâtral qui veut être total, c'est-à­ dire qui intègre, à côté des paroles, les cris, les sons et les gestes, l'ensemble constituant une véritable partition, que l'acteur interprétera avec autant- mais pas plus ­ de liberté que le musicien jouant une œuvre musicale.

Quand, pour répondre à des commandes, il adapte des pièces anciennes, Jean Yauthier dessine en quelque sorte la « situation >> de son théâtre.

La Nouvelle Mandragore ( 1952) révèle combien il est éloigné de la sèche satire de Machiavel, et le Massacre à Paris ( 1972) combien lui sont étrangers le schématisme et l'incohérente vision. »

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