VAUZELLES (Jean de)
Publié le 20/05/2019
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VAUZELLES (Jean de), écrivain français (Lyon v. 1495 - id. av. 1559). Prieur de Montrottier, une dépendance de l'abbaye de Savigny, et porteur du titre d'aumônier de François Ier, il a été l'ami de Marot et de Maurice Scève. De ses poésies souvent signées de sa seule devise (« D'un vrai zèle » ou DVZ) reste surtout le Blason de la mort (1537), qui, réimprimé dans Simulachres et Historiées Faces de la mort ( 1538), fut illustré par Holbein. Il a traduit les œuvres de piété de l'Arétin.
«
VAUZELLES
Jean de (vers 1495-vers 1557).
Huma
niste, poète et traducteur, Jean de Vauzelles est l'une
des figures les plus actives et les plus complexes de la
Renaissance lyonnaise.
Amateur d'art jusque dans sa foi
la plus profonde, ce mécène se doubla d'un philanthrope
éclairé -et dans un tout nouveau style, puisqu'il fut
l'un des fondateurs de la première « Aumône générale>>
qu'ait connue une ville française
(1531 ).
Né dans une des grandes familles de notaires lypnnais,
à la fin du xve siècle, il est formé par la pensée d'Erasme,
de Juan Luis Vives et de l'évangélisme français; il fait
des études en Italie.
Il en garde une connaissance parfaite
de la langue et un tissu de relations typique dans le
milieu lyonnais.
Prêtre et docteur en droit, il fait une
carrière ecclésiastique brillante : curé de Saint-Romain,
de Tassins, chevalier en
l'église
métropolitaine (1521 ),
prieur de Montrottier (1527), il vit dans une aisance
matérielle certaine, qui lui permet de secourir les pauvres
au cours de la famine de 1531.
Loué par l'élite intellec
tuelle lyonnaise d'origine italienne ou française, dont
Dolet, Visagier, etc., il est en relations amicales avec
Boyssonné, Scève, Pernette du Guillet, Louise Labé, par
ticipant aux œuvres de ces dernières par des poèmes en
leur honneur.
Il approche Marguerite d'Alençon en 1524
ou 1525 et lui dédicace sa première traduction, tirée
du latin d' Ammonius, l' Hystoire évangélique des quatre
évangélistes en ung fidèlement abrégée (1526).
Margue
rite reste en relation avec lui et en fait son maître des
requêtes, cependant qu'il fonde, avec un autre prêtre,
d'origine italienne, la première Aumône laïque, dont il
défend les principes dans sa Police subsidiaire à celle
quasi infinie multitude des povres survenus à Lyon l'an
1531 : épouvanté par les cris des mendiants qui parcou
rent la ville, il met en place une charité ordonnée et
contrôlée, qui n'est pas plus coûteuse -assure-t-il aux
échevins lyonnais -que 1' aumône faite au hasard.
L'hô
pital de Lyon, considérablement agrandi (Rabelais y est
précisément nommé en 1532), doit pouvoir accueillir
tous les pauvres, lyonnais ou non, et Vauzelles rappelle
que de la famine naissent désordres et cannibalisme.
Cette institution -un modèle pour les autres villes,
malgré les critiques de certains catholiques -continuera
à fonctionner durant les guerres de Religion, et quelle
que soit la religion dominante.
La Police subsidiaire ...
de Vauzelles, texte humaniste et modéré, parfaitement
clair et sans détour, servira de base à toute une lignée
comparable, assurant la permanence pratique de l'esprit
érasmien.
Amateur d'art, et possédant un cabinet d'objets rares
et précieux, Vauzelles est à 1' origine d'un des grands
succès du livre illustré de la Renaissance : il fait graver
à Lyon quarante et une figures de la mort, tirées des
images de Holbein le Jeune, qu'il acccompagne de petits
poèmes sévères, critiques ou pitoyables.
Cette danse des
morts, les Simulachres et historiées faces de la Mort de
1538, souvent rééditée en France, traduite en italien dès
1545, en latin par un frère de Luther, en allemand encore
en plein xvne siècle, continue Vauzelles quand son nom
est oublié depuis longtemps.
Et, dans le même esprit,
son Blason de la Mort, tout raide encore d'évangélisme.
»
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