Vérité et Mensonge dans la Trilogie.

« 1.

Par le déguisement. * Le Barbier de Séville : Le comte n'hésite pas à se travestir en bachelier pour voir Rosine. * Le Mariage de Figaro : Chérubin refuse de devenir officier, et Suzanne et la Comtesse changent leurs costumes ainsi que leurs rôles sociaux. * Figaro rappelle périodiquement qu'il n'est plus un valet. 2.

Par le discours. * Le discours est le maitre mot de toutes les pièces.

La parole permet de se défendre, ou d'attaquer, de cacher. L'initiative appartient à celui qui sait manier les mots avec esprit et avec Art.

* Le Comte parle pour la première fois à Rosine quand il chante par la jalousie de sa chambre, comme s’il pouvait s'introduire chez elle de cette manière.

* Begearss contrôle les êtres de la famille Almaviva grâce à l'intelligence de ses mensonges.

* Opposition Begearss – Figaro : L'un manipule les mots dans des phrases sinueuses et tortueuses qui révèlent sa nature profondément ambiguë.

L'autre joue avec et se rit du résultat.

* Begearss se moque même des mots, il ne croit pas en ce qu'il dit, par exemple p 263.

Les mots n'ont aucune valeur pour lui.

Pour un homme révolutionnaire, c'est légèrement paradoxal.

* Le langage comme puissance d'action : Dans le BS, après avoir croisé Figaro, l’Éveillé se plaint d'avoir mal et dit (p61). 3.

Par le corps. * Il faut avoir la physionomie d’une personne honnête pour pouvoir mentir. * La Comtesse ne sait pas mentir : Dans Le Barbier de Séville, p66, son physique trahit son mensonge.

+ p74.

Elle devient une femme du monde dans Le Mariage de Figaro et apprend à mentir magnifiquement bien. * Bazile n'a pas les caractéristiques valables pour qu'on puisse croire ce qu'il dit, selon Figaro (p64) III.

Critique de la société, nouvelle vision du théâtre. 1.

La critique d’une foule d’abus qui désolent la société * Au nom du droit naturel au bonheur et à la liberté, il fustige les privilèges liés à la naissance dans son monologue acte V scène 3 : * Les abus d'une justice « indulgente aux grands, dure aux petits ». * L'inégalité dont les femmes sont victimes p202, p118 dans la préface. * L'exercice du pouvoir aux mains des intrigants (Begearss dans la Mère Coupable ou p190 ). * Le pouvoir aux mains des censeurs (p225 Figaro dénonce la pauvreté de la liberté accordée). * Le pouvoir des calomniateurs (Bazile p63, le pouvoir de la calomnie). 2.

Contestation des valeurs d’immobilisme, de mensonge. * Dans la préface du Mariage de Figaro : « Leur arracher le masque des moeurs dominantes » et les « montrer à découvert, telle est la noble tâche de l'homme qui se voue au théâtre.

» * Si ce théâtre est subversif, c'est dans l'irruption permanente du jeu, du mouvement, de l'insolence du langage de Figaro. * Le théâtre de Beaumarchais n'a de cesse de souligner, d'amplifier les déséquilibres que le dénouement des pièces ne peut complètement stabiliser.

C'est que la vie est livrée au hasard, à la surenchère des pouvoirs, ainsi qu'aux désirs plus qu'aux certitudes.

Chacun est à la recherche de sa vérité mais personne n'est à l'abri des surprises que l'existence réserve.

Figaro (V 3) « Oh bizarre suite d'événement ! Comment cela m'est-il arrivé ? » C'est par son regard visionnaire sur la société que Beaumarchais arrive à entretenir cette ambiance parfois surréaliste pour le théâtre du XVIII.

Il introduit la parodie des conventions du théâtre, et représente dans un même temps le caractère théâtral de la vie sociale, ses jeux, ses masques, son langage codé.. »