Verlaine et la peinture
Publié le 13/11/2012
Extrait du document


«
intervention intellectuelle.
Dans ce poème, les mots sont des touches de couleurs que le poète
juxtapose.
Jacques Borel, disait à propos de Romances sans paroles : « Notes brèves, juxtaposées, touches de
couleur ou de lumière, ce sont là les vrais éléments constitutifs du poème, comme sur la toile où
Monet ou Pissaro les dispose, c'est le bleu et non la robe ou le ciel, le rouge et non le toit, l'ocre et non
le mur qui constituent le tableau, indépendant désormais de son sujet et reprenant à la couleur son
bien.
» On retrouve donc ainsi une intime parenté entre ces deux arts.
Ce n'est pas le matériel, mais les
couleurs, ou l'impression que rendent les couleurs qui sont importantes.
Les expressions du mouvement sont nombreuses: que ce soit dans le tourbillon sans fin de «
Chevaux de bois » (p141), poème dans lequel on retrouve 19 occurrences du terme «tournez»; mais
aussi dans le glissement du train de « Charleroi »et « Walcourt ».
Verlaine peint un monde vu à partir de lieux particuliers, ce qui fait qui donne aux lieux une apparence
à chaque fois nouvelle.
C'est la route d'abord que le poète a tant de fois parcourue: de Paris en
Belgique; de Bruxelles en Angleterre, qui montrent que des choses extraordinaires peuvent apparaître,
comme des « vignes» dans un paysage belge « Walcourt».
Mais le poète emprunte également le train,
qui est un lieu rapide et en mouvement.
Le poème « Charleroi » (p137) présente au travers de
sensations brutales une succession d'images vues du train, et « Malines » (p143) montre un « sahara de
prairies » et de « blancs gazons ».
Le paysage est perçu à partir du train sous le soleil.
La préposition «
vers » invite le regard du narrateur à suivre l'indication du peintre.
Verlaine est le premier poète
français qui ait pu rendre l'impression offerte par un paysage vu d'un train en marche.
Au delà de montrer l'impression d'un paysage vu d'un train en marche, Verlaine insiste sur le
rôle de la lumière sur le paysage et de son action sur les couleurs à la manière impressionniste.
Pour
cela, le poète utilise des couleurs claires comme le blanc et vert.
Toutefois, il utilise également des
couleurs bannies par les peintres impressionnistes: le gris et le noir qui ont une connotation négative,
et fait ainsi de ses poèmes des paysages mélancoliques, notamment dans la section «Aquarelles», avec
le titre du poème «Spleen», qui est synonyme de mélancolie.
Si on retrouve dans ses poèmes des jeux d'ombre et de lumière, c'est que le poète préfère aux couleurs
franches et sans détour, la nuance, les êtres et les choses qui se trouvent estompés.
Verlaine dilue le
contour des objets pour ne goûter que la vibration d'une ambiance colorée.
C'est pour cela que les impressionnistes aiment peindre à différents moments de la journée.
Monet a fait 12 versions différentes de La gare Saint Lazare (1877), dans des conditions variées, des
points de vue divers.
Pour lui, il était impossible de retranscrire toutes ses émotions en un seul tableau,
mais pense aussi qu'elles peuvent changer selon le moment: « je me dis qu'il ne serait pas banal
d'étudier à différentes heures du jour le même motif et de noter les effets de lumière qui modifiaient
d'une façon si sensible, d'heure en heure, l'apparence et la coloration de l'édifice.»
Il n'est pas rare de retrouver chez le poète des couchers de soleil à la Monet, notamment par le titre du
poème « Soleils couchants» appartenant à la section « Paysages tristes», mais aussi dans le titre du
poème « Crépuscule du soir mystique » (p54).
On retrouve les couchers de soleil à l'intérieur même du
poème « Promenade sentimentale» (p55), quand « le couchant dardait ses rayons»
Si les couchers de soleil sont tant aimés par les impressionnistes, c'est parce que c'est le moment de la
journée où l'intensité de la lumière augmente.
Mais au-delà des couchers de soleil, on retrouve également des levers de soleil, notamment dans le
poème « Streets II » (p151) « De rien refléter que la brume
Même alors que l'aurore allume »
L'aube est le début du jour, où il y a une confusion entre soir et matin.
Verlaine aime peindre les
moments de passage d'un moment de la journée à un autre, ce qui donne une impression de floue.
Si la
lumière est importante dans la représentation des paysages, c'est que c'est grâce à elle que l'on obtient
des reflets de paysage sans contours ni cadres.
On retrouve un seul plein soleil, dans le poème « Beams» (p154) « le soleil luisait haut», que l'on peut
opposer à l'obscurité de « Chevaux de bois» (p142) « Tournez, tournez! Le ciel en velours
d'astres en or se vêt lentement.»
Le poète cherche à estomper les contours à travers la fusion des couleurs, c'est pour cela qu'il utilise le
vocabulaire de l'atténuation, dans le poème « Bruxelles- Simples fresques » (p139) « dans un demi
jour de lampes qui vient brouiller toutes choses.
»
2.
»
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