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Verlaine et la peinture

Publié le 13/11/2012

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Verlaine et la peinture. «  Des méditations et des rêves devant quelques une des belles toiles de Watteau, c'est de là qu'est sortit le recueil exquis des Fêtes Galantes. « (Citation de Pierre Martino) Par cette citation, l'auteur justifie le fait qu'il ne soit pas anormal de trouver des références à la peinture dans ce recueil. Recueil dans lequel on retrouve la section Romances sans paroles, publiée en 1874, au moment même où les premières expositions impressionnistes apparaissent. C'est avec talent que Verlaine a réussi à se servir de ses influences et de son expérience afin de réunir la peinture et la littérature.A partir de cela, nous pouvons nous demander, dans quelles mesure l'art pictural du XVIIIème ainsi que des croquis impressionnistes ont-ils influencés Verlaine dans la rédaction de son recueil afin d'en faire une galerie d'art en vers. Afin de répondre a ce problème, nous allons procéder à un plan en deux parties. I] Verlaine et l'impressionnisme. II] Les influences de Verlaine. I] Verlaine et l'impressionnisme. Verlaine est un poète français du 19ieme siècle, amateur de peinture. Ceci se ressent dans son recueil, dans lequel beaucoup de poèmes sont peints à la manière de tableaux impressionnistes. L'impressionnisme est un mouvement du 19ieme. Les peintres impressionnistes préfèrent représenter leurs impressions, plutôt que la réalité, ce qui permet ainsi de faire une transition entre subjectivité et objectivité. Cette technique se retrouve dans les différents poèmes du recueil Romances sans paroles. Romances sans paroles est un recueil dans lequel on retrouve quatre sections distinctes: Les ariettes oubliées qui évoque des petites mélodies telles qu'en écrivait Favart, auteur d'opéra-comique du 18ième. On retrouve dans cette section neuf poèmes qui cherchent à traduire l'émotion, par l'intermédiaire d'une peinture nuancée, de paysages. Paysages belges, dont l'écriture est centrée sur l'évocation de paysages, et présente ainsi la peinture impressionniste. Birds in the night qui est un seul long poème, et enfin Aquarelles, qui annonce l'évocation de paysages avec des teintes nuancées. Verlaine s'intéresse à d'autres arts que la poésie, et a même enseigné le dessin, et s'est beaucoup intéressé à la question du paysage. Il aime décrire les paysages à la manière impressionniste, qui saisissent la fugacité de l'instant, la fluidité de l'atmosphère pour mieux souligner l'instabilité des sensations. Pour cela, on remarque chez Verlaine des techniques utilisées par des peintres impressionnistes, qui ont pour but de rendre compte avec simplicité et discrétion de ses états d'âme, que l'on retrouve dans les poèmes à travers l'équivalent verbal d'une peinture. Les impressionnistes représentent une peinture de plein air avec une grande importance donnée à la lumière, et une nette préférence pour les tons clairs. Ils bannissent les contours et ont des thèmes favoris comme les paysages, la mer: le mouvement impressionniste prime l'accès à l'imagination. Tout ceci se retrouve dans la littérature de Verlaine, qui bannit les détails et recherche les effets sonores. Pour cela, il se sert de la syntaxe, et de l'emploi du verbe «être«, qui est un verbe simple, mais aussi le plus impersonnel qui soit. L'emploi de ce verbe permet ainsi de donner un effet de perception spontanée, et mime le choc des impressions visuelles lisibles. Le verbe « être « permet une énumération de sensations, plutôt que de sentiments, et permet également de transmettre une image dépourvue de toute intervention personnelle. «Ariette VIII« (p133) « Le ciel est de cuivre «. La peinture qui nous est présentée ici grâce à l'emploi de ce verbe, est une peinture de l'éphémère. Verlaine se soucie de peindre, de projeter ses états d'âme sur les paysages extérieurs, et en fait un tableau: pas seulement avec l'utilisation du verbe « être «, mais aussi par une juxtaposition d'images. Il fait en sorte que l'instant soit saisi au plus juste, c'est pourquoi dans certains poèmes, il n'y a pas de verbes ou de propositions, mais simplement une succession de notes, dans une tonalité gaie, à la manière impressionniste. « Walcourt « (p136): il n'y a aucun verbe. Le poète transpose tout ce qu'il voit du train dans son ordre de vision, à la manière d'une liste. De ce fait, les objets surgissent devant les yeux avant toute intervention intellectuelle. Dans ce poème, les mots sont des touches de couleurs que le poète juxtapose. Jacques Borel, disait à propos de Romances sans paroles: « Notes brèves, juxtaposées, touches de couleur ou de lumière, ce sont là les vrais éléments constitutifs du poème, comme sur la toile où Monet ou Pissaro les dispose, c'est le bleu et non la robe ou le ciel, le rouge et non le toit, l'ocre et non le mur qui constituent le tableau, indépendant désormais de son sujet et reprenant à la couleur son bien. « On retrouve donc ainsi une intime parenté entre ces deux arts. Ce n'est pas le matériel, mais les couleurs, ou l'impression que rendent les couleurs qui sont importantes. Les expressions du mouvement sont nombreuses: que ce soit dans le tourbillon sans fin de « Chevaux de bois « (p141), poème dans lequel on retrouve 19 occurrences du terme «tournez«; mais aussi dans le glissement du train de « Charleroi «et « Walcourt «. ...
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« intervention intellectuelle.

Dans ce poème, les mots sont des touches de couleurs que le poète juxtapose. Jacques Borel, disait à propos de Romances sans paroles : « Notes brèves, juxtaposées, touches de couleur ou de lumière, ce sont là les vrais éléments constitutifs du poème, comme sur la toile où Monet ou Pissaro les dispose, c'est le bleu et non la robe ou le ciel, le rouge et non le toit, l'ocre et non le mur qui constituent le tableau, indépendant désormais de son sujet et reprenant à la couleur son bien.

» On retrouve donc ainsi une intime parenté entre ces deux arts.

Ce n'est pas le matériel, mais les couleurs, ou l'impression que rendent les couleurs qui sont importantes. Les expressions du mouvement sont nombreuses: que ce soit dans le tourbillon sans fin de « Chevaux de bois » (p141), poème dans lequel on retrouve 19 occurrences du terme «tournez»; mais aussi dans le glissement du train de « Charleroi »et « Walcourt ». Verlaine peint un monde vu à partir de lieux particuliers, ce qui fait qui donne aux lieux une apparence à chaque fois nouvelle.

C'est la route d'abord que le poète a tant de fois parcourue: de Paris en Belgique; de Bruxelles en Angleterre, qui montrent que des choses extraordinaires peuvent apparaître, comme des « vignes» dans un paysage belge « Walcourt».

Mais le poète emprunte également le train, qui est un lieu rapide et en mouvement.

Le poème « Charleroi » (p137) présente au travers de sensations brutales une succession d'images vues du train, et « Malines » (p143) montre un « sahara de prairies » et de « blancs gazons ».

Le paysage est perçu à partir du train sous le soleil.

La préposition « vers » invite le regard du narrateur à suivre l'indication du peintre.

Verlaine est le premier poète français qui ait pu rendre l'impression offerte par un paysage vu d'un train en marche. Au delà de montrer l'impression d'un paysage vu d'un train en marche, Verlaine insiste sur le rôle de la lumière sur le paysage et de son action sur les couleurs à la manière impressionniste.

Pour cela, le poète utilise des couleurs claires comme le blanc et vert.

Toutefois, il utilise également des couleurs bannies par les peintres impressionnistes: le gris et le noir qui ont une connotation négative, et fait ainsi de ses poèmes des paysages mélancoliques, notamment dans la section «Aquarelles», avec le titre du poème «Spleen», qui est synonyme de mélancolie. Si on retrouve dans ses poèmes des jeux d'ombre et de lumière, c'est que le poète préfère aux couleurs franches et sans détour, la nuance, les êtres et les choses qui se trouvent estompés.

Verlaine dilue le contour des objets pour ne goûter que la vibration d'une ambiance colorée. C'est pour cela que les impressionnistes aiment peindre à différents moments de la journée. Monet a fait 12 versions différentes de La gare Saint Lazare (1877), dans des conditions variées, des points de vue divers.

Pour lui, il était impossible de retranscrire toutes ses émotions en un seul tableau, mais pense aussi qu'elles peuvent changer selon le moment: « je me dis qu'il ne serait pas banal d'étudier à différentes heures du jour le même motif et de noter les effets de lumière qui modifiaient d'une façon si sensible, d'heure en heure, l'apparence et la coloration de l'édifice.» Il n'est pas rare de retrouver chez le poète des couchers de soleil à la Monet, notamment par le titre du poème « Soleils couchants» appartenant à la section « Paysages tristes», mais aussi dans le titre du poème « Crépuscule du soir mystique » (p54).

On retrouve les couchers de soleil à l'intérieur même du poème « Promenade sentimentale» (p55), quand « le couchant dardait ses rayons» Si les couchers de soleil sont tant aimés par les impressionnistes, c'est parce que c'est le moment de la journée où l'intensité de la lumière augmente. Mais au-delà des couchers de soleil, on retrouve également des levers de soleil, notamment dans le poème « Streets II » (p151) « De rien refléter que la brume Même alors que l'aurore allume » L'aube est le début du jour, où il y a une confusion entre soir et matin.

Verlaine aime peindre les moments de passage d'un moment de la journée à un autre, ce qui donne une impression de floue.

Si la lumière est importante dans la représentation des paysages, c'est que c'est grâce à elle que l'on obtient des reflets de paysage sans contours ni cadres. On retrouve un seul plein soleil, dans le poème « Beams» (p154) « le soleil luisait haut», que l'on peut opposer à l'obscurité de « Chevaux de bois» (p142) « Tournez, tournez! Le ciel en velours d'astres en or se vêt lentement.» Le poète cherche à estomper les contours à travers la fusion des couleurs, c'est pour cela qu'il utilise le vocabulaire de l'atténuation, dans le poème « Bruxelles- Simples fresques » (p139) « dans un demi jour de lampes qui vient brouiller toutes choses.

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