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Victor HUGO, Les Feuilles d'automne. SOLEILS COUCHANTS

Publié le 16/09/2011

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hugo

 

Le soleil s'est couché ce soir dans les nuées.

Demain viendra l'orage, et le soir, et la nuit;

Puis l'aube, et ses clartés de vapeurs obstruées;

Puis les nuits, puis les jours, pas du temps qui s'enfuit!

Tous ces jours passeront; ils passeront en foule

Sur la face des mers, sur la face des monts,

Sur les fleuves d'argent, sur les forêts où roule

Comme un hymne confus des morts que nous aimons.

Et la face des eaux, et le front des montagnes,

Ridés et non vieillis, et les bois toujours verts

S'iront rajeunissant; le fleuve des campagnes

Prendra sans cesse aux monts le flot qu'il donne aux mers.

Mais moi, sous chaque jour courbant plus bas ma tête,

Je passe, et, refroidi sous ce soleil joyeux,

Je m'en irai bientôt, au milieu de la fête,

Sans que rien manque au monde immense et radieux 1

Victor HUGO, Les Feuilles d'automne.

Les poètes romantiques ont très souvent chanté la nature, en qui ils ont vu un refuge ou une consolation. Cependant, le spectacle de la nature confronte parfois l'homme avec la brièveté de sa propre vie. Ainsi, dans "Le lac", Lamartine invoque la nature éternelle...

hugo

« Vous pourrez par exemple étudier le sentiment de la mort et de la fuite du temps, l'émotion personnelle du poète et l'art avec lequel il fait partager au lecteur cette émotion.

Les poètes romantiques ont très souvent chanté la nature, en qui Us ont VI.! un refuge ou une consolation.

Cependant, le spectacle de la nature confronte parfois l'homme avec la brièveté de sa propre vie.

Ainsi, dans « Le lac •, Lamartine invoque la nature éternelle : « 0 lac ! rochers muets ! grottes ! forêt obscure ! Vous que le temps épargne ou qu'il peut rajeunir ...

,.

Dans un poème intitulé « Soleils couchants », Victor Hugo déve­ loppe lui aussi ce thème de la fuite du temps, qui épargne la nature mais accable l'homme.

Sa méditation prend cependant un ton tragique et personnel, et il y exprime sa révolte devant le problème de la mort et l'indifférence de la nature.

Ce poème est le poème de la fuite du temps , exprimée sur le plan lexical et syntaxique par un réseau très complexe de répétitions .

La plupart des verbes appartiennent au même champ lexical, qui est celui du mouvement : « s'est couché •, • viendra "• " s'enfuit », « passeront » (deux fois), « roule "• • s'iront rajeunissant », « je passe "• « je m'en irai "· Cette fuite du temps est ponctuée par la répétition des moments de la journée : • ce soir ,., « le soir », « la nuit "• « l'aube » ...

, et par celle des jours même : « Puis les nuits, puis les jours », « Tous ces jours passeront.

" Les adverbes ou autres compléments circonstanciels de temps viennent renforcer l'impression (« ce soir ,.

1 « demain »), encore soulignée par le contraste entre les temps des verbes : « s'est couché " 1 « vien­ dra " · La marche du temps est d'autre part reflétée par une image : « Puis les nuits, puis les jours, pas du temps qui s'enfuit "• et par les nombreux parallélismes de construction : « et le soir, et la nuit "; • Puis l'aube ...

1 Puis les nuits, puis les jours ,.

; « Sur la face des mers, sur la face des monts, 1 Sur les fleuves d'argent , sur les forêts ...

,.

; « Et la face des eaux, et le front des montagnes 1 ...

et les bois toujours verts ...

».

Tout, dans la nature, est en butte à la fuite du temps, comme le prouve encore la reprise, dans les strophes deux et trois, des mêmes éléments, les « mers "• « monts », « fleuves "• • forêts " du deuxième quatrain, auquel font écho les « eaux "• • montagnes », • bois " et • fleuves " du troisième. »

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