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VILLON François : sa vie et son oeuvre

Publié le 13/11/2018

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VILLON François (1431 ou 1432-après 1463). Villon a toujours eu des fidèles passionnés, pour des raisons souvent opposées. Clément Marot et Théodore de Banville ont admiré l’habile poète des ballades et des rondeaux émouvants; Théophile Gautier trouve dans son œuvre des types amusants et singuliers; Arthur Rimbaud chante le pur poète, le fol enfant qui a des rimes plein l’âme, des rimes qui rient et qui pleurent, qui nous font rire ou pleurer; Jean Richepin exalte le marlou de génie, Francis Carco et Pierre Mac Orlan, le mauvais garçon un peu lâche, l’ami des prostituées, dévoré par la passion de la liberté, resté poète au fond de l'âme malgré ses turpitudes, terrorisé par le spectre du gibet, fasciné par le mal et la chute. Mais ce mauvais garçon a été élevé au sein de l’Église, dans la communauté de Saint-Benoît-le-Bétourné, aux côtés de son père adoptif Guillaume de Villon, dont il assume l’héritage spirituel : une admiration sincère pour Jeanne d’Arc et du Guesclin, une hostilité acerbe contre les chanoines de Notre-Dame et les moines mendiants, une profonde imprégnation de la Bible, une adhésion aux idées des prédicateurs et des poètes de son temps (putréfaction du corps, universalité de la mort...). Il porte en lui un riche fonds de culture écrite et orale que, poète docte et non peuple, il utilise pour s’adresser aux lettrés; il joue même l’ignorance, note André Suarès : « ingénu, non pas naïf ».

Tous ces visages de Villon comportent une part de vérité; il faut les garder tous pour tenter de recomposer la personnalité de ce poète aux noms multiples (François de Montcorbier, François des Loges, Michel Mouton, François Villon), différent de ses légendes et de lui-même, des rimeurs de cour comme de ses compagnons de ribote.

 

Clerc et mauvais garçon

 

François de Montcorbier, qui deviendra Villon, naît à Paris, dans une famille pauvre. Très tôt orphelin de père, il est présenté à Guillaume de Villon, chapelain de Saint-Benoît-le-Bétourné, près de la Sorbonne, et professeur de droit religieux; son « plus-que-père » lui donne nom, culture, vie sociale et religieuse. En 1443, Villon s’inscrit à la faculté des arts; il est reçu bachelier en mars 1449. Le 4 septembre 1450, Guillaume de Villon, en procès avec le chapitre de Notre-Dame (que le poète n'épargnera pas), est emprisonné. Entre le 4 mai et le 26 août 1452, Villon obtient sa licence et sa maîtrise ès arts.

 

De 1453 à 1455, il participe à des chahuts d'étudiants de plus en plus audacieux, à des bagarres avec la police; il hante les tavernes. Le 5 juin 1455, il blesse mortellement un prêtre, Philippe Sermoise, qui l’a pris à partie;

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« il se fait panser, sous le nom de Michel Mouton, et s'enfuit.

En janvier 1456, il obtient des lettres de rémis­ sion pour le meurtre de Sermoise.

La nuit de Noël, il participe à un vol de 500 écus au collège de Navarre, avec Colin de Cayeux, Gui Tabarie, un moine picard, Damp Nicolas, et Petit Jehan.

Il prétend avoir composé cette nuit-là le Lais, écrit en réalité juste avant le vol ou le lendemain, en hâte, pour se préparer un alibi ou pour excuser un méfait qu'il aurait commis dans un état de demi-inconscience.

Il quitte Paris, tout de suite après le vol -ou après sa découverte.

en mars 1457.

L'enquête commence les 9 et 10 mars.

En mai, Pierre Marchand, curé de Paray, près de Chartres, peut-être indicateur de police, fait parler Tabarie, qui révèle que Villon s'est dirigé vers Angers dans le dessein de voler un religieux.

Arrêté au milieu de 1458, torturé, Tabarie fait des aveux et met en cause Villon.

Celu i-- c i mène une vie errante, sans que l'on puisse reconstituer son itinéraire, car les noms cités dans le Testament semblent n'avoir été choisis que parce qu'ils se prêtaient à des jeux de mots.

Sans doute passa­ t-il par les cc·urs de Charles d'Orléans, à Blois (où il composa la ballade «Je meurs de soif auprès de la fon­ taine >> et le « Dit de la naissance de Marie d'Orléans >>), et de Jean n de Bourbon, à Moulins, où il aurait écrit, en échange de subsides, la « Requête à Monseigneur de Bourbon>>.

Affilié à une bande de malfaiteurs, les Coquillards, comme ses amis Colin de Cayeux et Regnier de Montigny, il compose dans leur argot des ballades complexes (où Pierre Guiraud a pu trouver plusieurs niveaux de signification).

Durant l'été de 146 1, il subit, à Meung-sur-Loire, une rigoureuse captivité, est soumis à la question par 1 'eau.

torturé dans une prison de l' évê­ que d'Orléans.

Thibaut d' Aussigny.

Pourquoi? On ne sait : peut-être a-t-il commis un vol sacrilège, ou a-t-il fait partie ,d'une troupe de baladins.

De cette période datent 1' « Epître à ses amis >> et le « Débat du Corps et du Cœur>>.

Le! 2 octobre, il est libéré, à l'occasion du passage dans la ville de Louis XI.

Il commence la com­ position du Testament, qu'il poursuit l'année suivante en y intégrant de; pièces plus anciennes auxquelles il a pu donner un sen;.

différent.

En 1462, il regagne Paris.

Inculpé de vol en novembre et incarcéré au Châtelet, il est libéré le 7, après avoir promis de rembourser 120 écus d'or au collège de Navarre.

A lé.

fin du même mois, impliqué dans une bagarre au cours de laquelle le notaire pontifical Fran­ çois FerrebouC' ou Ferrebourg, qui s'était occupé du cam­ briolage de NHvarre, avait reçu un coup d'épée de Robin Dogis, Villon est arrêté, torturé, condamné à être pendu.

Il faü appel.

L-e 5 janvier 1463.

le pat;ement casse le jugement et bannit Villon, .

Dans sa «Louange à la Cour>> , Villon remercie les membres du parlement et demande un délai de trois jours pour régler ses affaires; dans la >; dans la« Ballade des dames du temps jadis>>, le procédé est au service de la plus parfaite harmonie des sons et de la plus pure poésie, tandis qu'une savante progession renforce la démonstration.

A travers la mélancolie, les précisions cocasses et le caractère com­ posite de l'évocation -ombres vagues, s • enfonçant dans la nuit, et personnages appartenant à la mémoire populaire, comme Héloïse et Jeanne d'Arc -laissent percer un léger sourire; l'incantation des rimes caressan­ tes et d'un refrain enveloppé d'une frange de rêverie suscite le retour d'un passé poétique.

Au contraire, dans la« Ballade des seigneurs >>, prosaïque et sinistre comme 1' agonie, Villon réussit à inclure une dizaine de contem­ porains, morts récemment de façon plus ou moins affreuse.

Moins individualisée, la dernière pièce de ce triptyque est enveloppée de la magie du vieux fran­ çais.

Cet excellent artisant du vers n'hésite pas à prouver son habileté en compliquant sa tâche par des acrostiches qui le désignent lui-même ( > ).

Il lui arrive de donner au refrain un sens différent dans l'une des strophes (. »

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