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VILMORIN, Louise Lévêque de : sa vie et son oeuvre

Publié le 12/11/2018

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VILMORIN, Louise Lévêque de (1902-1969). Née à Verrières-le-Buisson (Essonne), d’une ancienne famille lorraine, elle commence à écrire en 1933, sur les conseils d'André Malraux (Sainte Unefois, 1934), qui lia avec elle une longue amitié. Son nom, sa présence distinguée, ses mots d'esprit indéfiniment répétés (« Aujourd’hui, il n’y a plus que les prêtres qui se marient ») représentèrent longtemps la « femme de lettres » dans les manifestations mondaines, littéraires et artistiques. Elle traduit le Roi David de Duff Cooper (1948); en 1958, elle écrit avec Louis Malle le scénario des Amants et, en 1960, consacre un essai au peintre Ubeda; elle collabore à plusieurs ouvrages sur la peinture (de 1967 à 1969). Elle avait reçu en 1955 le grand prix littéraire de Monaco.

 

Son œuvre romanesque se bâtit autour d'aventures sentimentales dans le monde clos et suranné des salons, des châteaux ou des lieux élégants : le Lit à colonnes (1941), Madame de (1951), Julietta (1951) seront portés à l’écran. Citons aussi la Fin des Villavide, 1937; Le Retour d’Érica, 1946; les Belles Amours, 1954; Histoire d'aimer, 1956; la Lettre dans un taxi, 1958; Migraine, 1959; le Violon, 1960; F Heure Maliciôse, 1967. La frivolité y apparaît comme un art de vivre, un moyen d’échapper au tragique et à la vulgarité. Derrière le bon goût et le savoir-vivre se cache pourtant la cruauté. Dans l’engrenage de leurs mensonges, les êtres révèlent leur vérité. La construction rigoureuse de ces récits, leurs paradoxes (« Veuve, on est moins seule », « Ne dis pas la vérité. J’ai confiance ») leur confèrent une dimension dramatique dans la tradition du xvme siècle.

 

Dans ses poèmes gracieux, malicieux parfois, depuis Fiançailles pour rire (1939) jusqu’à Solitude, ô mon éléphant (1972), en passant par le Sable du sablier (1945) et F Alphabet des aveux (1954), la féerie des rêves se mêle à la nostalgie d'une enfance maladive et solitaire :

 

Et je vois mon destin dans l'entrelacs des ronces.

 

Mêlant inlassablement les thèmes des fleurs, des oiseaux, de l’amour et de la mort, elle est, aux yeux de beaucoup, un poète mondain un peu démodé qui a su séduire un public bourgeois essentiellement féminin. Malraux, plus sensible encore à l’écoute de ses vers qu’à leur lecture, affirmait cependant qu’elle avait su donner « l’âme et la voix à un enchantement désespéré » (préface à Poèmes, 1970).

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