Devoir de Philosophie

VOLTAIRE (1694-1778): SA VIE, SON OEUVRE

Publié le 20/05/2011

Extrait du document

voltaire

I. Biographie.

Enfance, éducation (1694-1713). — François-Marie Arouet est né à Paris, le 29 novembre 1694. Il était fils d'un notaire au Châtelet. Il eut pour parrain l'abbé de Châteauneuf, bel esprit libertin. François-Marie avait dix ans quand on le fit entrer au collège Louis-le-Grand, où il resta jusqu'en 1711. Voltaire n'oubliera jamais quelques-uns des jésuites qui furent ses professeurs : le P. Porée, le P. Tournemine, le P. Brumoy, le P. Thoulié (devenu l'abbé d'Olivet), le P. de la Tour. Au collège, il noua des relations dont il devait profiter plus tard : les d'Argenson, le futur maréchal de Richelieu, d'Argental, etc. Ses études achevées, le jeune Arouet a un goût décidé pour les lettres et pour la vie élégante. Il voit, dans le salon de son père, des poètes comme Chaulieu, La Fare, J.-B. Rousseau; et des personnages comme M. de Caumartin, l'abbé Servien et son neveu le chevalier de Sully. Son parrain le présente et le fait valoir chez les Vendôme, au Temple, c'est-à-dire dans la société la plus libertine.

voltaire

« Shakespeare, sans rôles de femme; en 1736, Alzire, un grand succès, et l'Enfant prodigue, comédie larmoyante; en1740, Mahomet (joué seulement en 1742, à Paris); en 1743, Mérope, encore un triomphe; en 1748, Sémiramis,fabriquée avec les débris d'Ériphyle, et qui réussit sans encombre.

—Sous l'influence de la belle Émilie, Voltaires'occupait, lui aussi, de sciences physiques.

Enfin, il travaillait à des ouvrages d'histoire et de philosophie; c'est àCirey qu'il a préparé, avec une ardeur infatigable, son Siècle de Louis XIV.D'ailleurs Voltaire vient souvent à Paris; il se présente, en 1736 et en 1743, à l'Académie française, où il est enfinélu en 1746, et où il prononce un remarquable discours sur l'Universalité de la langue française.

En effet, il étaitpresque rentré en faveur auprès des puissances, grâce aux d'Argenson et à Richelieu.

On lui avait confié, en 1743,une mission auprès de Frédéric; et celui-ci, depuis longtemps en coquetterie avec Voltaire, qu'il avait déjà vu en1740, n'avait pu le retenir.

Il est nommé gentilhomme ordinaire de la chambre du Roi, et historiographe de France.C'est en cette dernière qualité qu'il écrit son Poème de Fontenoy.

Mais il n'en reste pas moins très suspect au partide la Reine.Voltaire et Frédéric II (1750-1753).

— Mme du Châtelet meurt en 1749 et Voltaire revient pendant quelques mois àParis.

Cependant, Frédéric II redoublait d'instances auprès de Voltaire; et celui-ci, déçu dans son ambition derentrer complètement en grâce à la cour de France, part pour Berlin le 18 juin 1750; il y arrive le 10 juillet.Fort bien reçu par Frédéric, logé près de lui à Postdam, il est d'abord enchanté.

Il ne tarit pas de compliments, dansses lettres à d'Argental et à sa nièce Mme Denis, sur le « Salomon du Nord » qui lui avait donné le titre dechambellan et 20.000 francs de pension.

Mais Voltaire et Frédéric, tous deux susceptibles et absolus, ne pouvaients'entendre longtemps.

Divers incidents firent prévoir la brouille.

Frédéric dit à La Mettrie, qui le rapporta à Voltaire :« J'aurai besoin de lui encore un an au plus; on presse l'orange et on jette l'écorce.

» Voltaire irrita vivementFrédéric par sa brouille avec Maupertuis, président de l'Académie de Berlin, puis par de louches spéculations debanque suivies d'un procès scandaleux.

Le Roi se fâcha.

Voltaire, le 1er janvier 1753, lui rendit sa clef dechambellan, ses décorations et sa pension.

Une courte réconciliation n'empêcha pas la rupture définitive.

En mars1753, Voltaire se fit porter malade, et, sous prétexte d'aller prendre les eaux de Plombières, il quitta Berlin.A Francfort, un agent du roi de Prusse l'arrêta, saisit ses bagages, le retint prisonnier pendant cinq semaines avecMme Denis, qui était venue le rejoindre; tout cela, pour l'obliger à restituer l'oeuvre de poéshie du Roi que Voltaireavait emportée.

Voltaire comptait faire rire l'Europe entière aux dépens de Frédéric; mais il n'obtint sa liberté qu'ense dessaisissant de ce précieux gage.

Il repartit, traversa, toujours fêté, Mayence et Mannheim, et il arriva àStrasbourg, en août 1753. Voltaire en Suisse et à Ferney (1754-1778).

— Après la dure expérience qu'il vient de faire à Berlin, Voltaire estdécidé à demeurer son maître, à s'établir dans un pays libre, loin de tout despotisme.

Il est riche, ayant continué àspéculer dans les fournitures militaires; il peut devenir propriétaire et seigneur.

Il achète la propriété de Saint-Jean,près de Genève, qu'il baptise les Délices.

Enfin, il se remet à travailler.Ce n'est pas que sa dévorante activité l'ait jamais abandonné.

En 1751, il avait fait imprimer à Berlin son Siècle deLouis XIV, et il avait commencé l'Essai sur les moeurs.

Il venait d'achever l'Orphelin de la Chine (joué en 1755).

Ilcompose, en 1756, son Poème sur le Désastre de Lisbonne ; il correspond avec l'Europe entière, et surtout il joue lacomédie sur son théâtre des Délices.

Il la joue trop.

Le Grand Conseil de Genève lui enjoint d'avoir à cesser sesreprésentations sur le territoire de la République, et défend à tous les Genevois d'y assister.Alors Voltaire acquiert, non loin de Genève, mais en pays français, la terre de Fernex (l'orthographe Ferney est deVoltaire), et il loue au président de Brosses le comté de Tournay.

A partir de 1760, Voltaire fait de Ferney sarésidence favorite.

Il y bâtit un château ; il dote le village de fabriques d'horlogerie et d'une église, où il a son bancseigneurial.

Et Ferney devient une sorte de cour.

Grands seigneurs et gens de lettres y viennent visiter lepatriarche, qui donne toujours l'hospitalité, en moyenne, à une cinquantaine de personnes.

Jamais Voltaire n'a euplus d'activité; il n'a jamais tant produit, ni jamais exercé, par l'action et par la plume, pareille influence.

— Il estencore poète et homme de lettres, et le sera jusqu'au dernier jour.

Il compose des tragédies, des épîtres, desromans satiriques, le Dictionnaire philosophique, et une foule de petites brochures polémiques.Mais il agit surtout par sa correspondance.

Il écrit ou dicte vingt lettres par jour.

Rois, princes, grandes dames,ministres, gens de lettres, gens d'affaires, toutes les classes de la société échangent des idées avec lui.Enfin, c'est l'époque où il intervient en faveur de tous ceux qu'il considère comme les victimes du fanatisme religieuxou d'une mauvaise justice.

Il prend en mains la réhabilitation de Calas, de Sirven et de Lally-Tollendal.Ajoutez encore l'adoption d'une arrière-petite-nièce du grand Corneille, qu'il fait venir à Ferney, élever et instruiresous ses yeux, qu'il dote, et qu'il marie à un jeune officier.

Il est vrai qu'il écrit, pour amasser cette dot, sonCommentaire sur Corneille, qui est quelquefois d'une sévérité étroite et injuste. Dernier voyage à Paris.

La mort (1778).

— Voltaire, cependant, ne voulait pas mourir sans avoir revu cette capitaleoù il avait connu « les premiers rayons de la gloire e.

Précisément, les comédiens répétaient, au Théâtre-Français,sa tragédie d'Irène.

Voltaire quitta Ferney le 4 février 1778, et le 10 il arrivait.

Il assista à la sixième représentationd'Irène.

Un acteur monta dans sa loge et lui posa sur la tête une couronne de lauriers.

Pendant l'entr'acte quiséparait Irène de Nanine, son buste fut placé sur la scène, et couronné à son tour par tous les artistes, auxacclamations du public.

Tant d'émotions l'épuisaient.

Il mourut le 30 mai 1778.

Son neveu, l'abbé Mignot, fitensevelir son corps à l'abbaye de Scellières, en Champagne.

En juillet 1791, Voltaire fut transporté au Panthéon. II.

— L'oeuvre poétique de Voltaire.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles