Devoir de Philosophie

Vous étudierez la représentation de l'enfance à travers le personnage de Zazie.

Publié le 04/01/2013

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Hamidat Alexandra TL2 Devoir n°3 Question sur 12 pts : - Vous étudierez la représentation de l'enfance à travers le personnage de Zazie. « Elle est quand même fortiche la jeunesse d’aujourd’hui « : en choisissant de placer la petite Zazie au centre de l'oeuvres, Raymond Queneau nous invite à voir dans son roman une image de la jeunesse contemporaine, cette « nouvelle génération « (p. 16) du début des années 1960. Le moins que l’on puisse dire, c’est que la représentation de cette « mouflette « rompt avec une certaine imagerie de l’enfance telle qu’on la trouve par exemple dans Jeux interdits, autre film adapté d’un roman (René Clément / Régis Boyer, 1951). Les deux Zazie dans le métro - roman et film - sont en effet dépourvus des clichés attachés à la représentation de l’enfance : point de fillette tendre et impressionnable, de mots d’enfants, de scènes touchantes. Zazie ne fait pas naître d’attendrissement, elle susciterait plutôt une certaine crainte ; loin d’être innocente, elle risque de « pervertir tout le quartier « (p. 20). Quelle image de l’enfance nous propose Queneau à travers le personnage de Zazie ? La Zazie du film et celle du roman partagent avant tout une même énergie,un élan vital fait d’appétit, de curiosité et d’irrévérence. Mais son action est plus profonde encore : elle s’apparente à une contamination généralisée, à la fois des adultes qui l’entourent et qui vont se trouver modifiés à son contact, mais aussi de la forme qui lui donne existence : l’esprit à la fois farceur, irrévérencieux et ludique de cette enfant est à l’oeuvre autant dans l’écriture du roman que dans la mise en scène du film. Au cours de cette analyse, on s’attachera à mesurer en quoi Zazie incarne-t-elle la représentation de l'enfance ? L’œuvre de Queneau nous montre à travers le personnage de Zazie une image non-conventionnelle de l’enfance . Da...

« cacocalo » (on voit qu’aucun principe de réalité ne peut conduire Zazie à renoncer à son désir : « C’est hun cacocalo que je veux et pas autt chose » p.

17), panaché (« elle descend son demi-panaché d’un seul élan, expulse trois petits rôts et se laisse aller sur sa chaise » p.

50), ou bière (« De rage, Zazie assèche son demi, puis elle la boucle » p.

51).

A cet appétit de nourriture, Zazie ajoute des convoitises vestimentaires : devant les « bloudjinnzes » objets de sa convoitise « a boujplu.

A boujpludutou », elle « tremble de désir et d’anxiété » (p.

47).

Mais son appétit est parfois d’ordre intellectuel : tout au long du film, elle entend satisfaire sa curiosité et comprendre ce qu’est un « hormosessuel » (p.

65), question à laquelle les adultes refuseront systématiquement d’apporter une réponse valable et qu’elle s’acharnera à reposer avec plus ou moins de violence.

Le caractère sans limite de ses aspirations et de ses fantasmes est également illustré par sa manière de se projeter dans l’avenir : elle désire d’abord être institutrice pour « faire chier les mômes (’).

Ceux qu’auront [s]on âge dans dix ans, dans vingt ans, dans cinquante ans, dans cent ans, dans mille ans, toujours des gosses à emmerder », puis se ravise : elle sera astronaute pour « pour aller faire chier les martiens » (p.

23). L’énergie de Zazie se déploie avec d’autant plus de vigueur qu’elle semble n’être bornée par aucune limite de convenance.

Elle dit vertement à chacun ses vérités, sans retenue aucune : son appréciation sur l’état de son taxi de Charles (« Il est rien moche son bahut » p.

12), son avis sur le physique de la veuve Mouaque (« Et ma tante est drôlement mieux que vott’ pomme » p.

129), l’hypocrisie de Pédro- surplus (« Alors, vous mentiez tout à l’heure ? » p.

53).

Ces déclarations sont clairement revendiquées comme une affirmation de liberté et d’indifférence à l’égard des adultes et de leurs règles : « Grandes personnes mon cul » (p.

102) ; « la nouvelle génération, dit Zazie, elle t’’ » (p.

16).

Sa parole n’est entravée par aucun tabou ; Zazie n’a en particulier aucune difficulté à aborder les questions sexuelles.

Si son insistance sur « l’hormosessualité » de Gabriel peut être mise sur le compte de l’ignorance, le récit du fait divers qui la met en scène avec ses propres parents montre en revanche le naturel avec lequel elle aborde la question de l’inceste (chap.

5).

On observe à cet égard une nette différence entre le roman et le film : Louis Malle a en effet largement atténué la charge de scandale du chapitre 5 dans lequel Zazie raconte la tentative d’inceste dont elle a été l’objet.

Certains passages, les plus innocents, sont audibles tandis que ceux qui explicitent vraiment la tentative d’inceste sont rendus inaudibles car la bande son est montée à l’envers et que les paroles sont couvertes par la musique.

Nous n’entendons donc pas ces passages du roman : « voilà qu’il se met à me faire des papouilles zozées, alors je dis ah non parce que je comprenais où c’est qu’il voulait en arriver le salaud », « il bavait même un peu quand il proférait ces immondes menaces et finalement immbondit dssus » (p.

54). Zazie a donc une position plus radicalement étrangère aux questions sexuelles dans le film que dans le livre, ce qui lui permet de poser ses questions sans créer de trouble sur sa propre position.

C’est en ce sens que l’on peut interpréter l’écart d’âge qui sépare la Zazie du roman de celle du film.

Dans le roman, les passages qui abordent la question sexuelle sont plus nombreux et plus explicites : aussi bien dans l’évocation des possibles pulsions pédophiles de Pédrosurplus (« C’est un dégoûtant satyre, dit Gabriel.

Ce matin, il a coursé la petite jusque chez elle.

Ignoble.

» p.

175), que dans les manoeuvres de charme que Zazie exerce consciemment (« C’est pas gentil pour moi, ça, dit Zazie en se tortillant.

’ Si maintenant elle se met à te faire du charme, dit Gabriel, on aura tout vu » p.

124). Son langage et son comportement ne relèvent en rien des bonnes manières, elle maîtrise parfaitement l’argot et les grossièretés.

.

Elle possède des caractéristiques attribuées habituellement aux adultes : elle est décisionnaire et revendique une certaine autonomie, elle n’est en rien naïve et sait même se montrer soupçonneuse ; ses prises de risques sont le plus souvent opportunistes.

Du haut de ses 10 ans, elle mène une troupe d’adultes en mal de repères.

Sans montrer aucune faiblesse, elle clame à qui veut bien l’entendre qu’elle n’a peur de rien, car, elle, Zazie, en a vu d’autres ! De cette propension à mener, tout en déroutant, le. »

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