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Lecture Analytique : L'Ingénu de Voltaire : Comment Voltaire à travers la discussion entre un personnage naïf et un européen fait-il une vive critique de la religion ?

Publié le 19/05/2013

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Lecture Analytique : L'Ingénu de Voltaire – 1767   Le XVIIIème siècle est celui des Lumières, courant littéraire et philosophique descendant de l'Humanisme qui met la question de l'Homme au centre de sa réflexion. Un des auteurs majeurs de ce mouvement est Voltaire qui contestat fortement la société de l'époque à travers son conte philosophique Candide, il expose notamment ses idées déistes. L'Ingénu, qu'il publie en 1767, est un autre de ses contes philosophiques dans lequel il narre les aventures d'un Huron débarquant en Basse-Bretagne et qui se retrouve confronté à la société française. Durant son séjour à la Bastille, les discussions entre le personnage principal et Gordon, son "maître", sont l'occasion de faire naître l'esprit critique chez l'Ingénu. Comment Voltaire à travers la discussion entre un personnage naïf et un européen fait-il une vive critique de la religion? Nous étudierons d'abord les deux personnages, dans leur huis clos, puis les procédés qui permettent de mener au mieux la discussion sur un thème religieux et enfin nous verrons que ce dialogue souligne les bienfaits de la raison contre l'obsurantisme de la religion, faisant ainsi ressortir le point de vue déiste de l'auteur.   Dans ce texte Voltaire fait interagir deux personnages. Tout d'abord le personnage de l'Ingénu, lequel est mis en valeur par sa rapidité d'apprentissage. Il a en effet fait des "progrès rapides" (l.1, et l'ajectif qualificatif étant repris ensuite dans l'expression "développement rapide". L'auteur fait ici l'éloge du Huron, bien qu'il soit sauvage il a une sorte de savoir qui lui est propre et le rend supérieur à nous d'une certaine manière, ses progrès étant dus en grande partie à "la trempe de son âme", c'est-à-dire à ses prédispositions naturelles. On voit également la supériorité du Huron lors de sa discussion avec l'européen Gordon, il s'adresse à lui en disant "Dites-moi" (l.10) ou "Dites"(l.13). Par ses apostrophes impératives, il mène le débat face à son interlocuteur, c'est lui qui l'interroge selon le procédé de la maïeutique pour le faire réfléchir. Le Huron joue donc un rôle de professeur pour celui qui était à ...

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« interlocuteur, c'est lui qui l'interroge selon le procédé de la maïeutique pour le faire réfléchir.

Le Huron joue donc un rôle de professeur pour celui qui était à la base son "maître".

On peut observer qu'il prend son rôle très à coeur et qu'il est sûr de ce qu'il avance par les mots "sans doute" (l.15-16).

Le sauvage s'affirme ici comme un vrai philosophe et pédagogue, chargé d'instruire Gordon.

Gordon, quant à lui, est décrit en termes plutôt négatifs.

Toutes les expressions melioratives à l'égard de l'Ingénu sont reprises à l'inverse pour l'européen.

Ainsi l'assurance du Huron s'oppose à l'hésitation de Gordon, laquelle se retrouve dans "soupirant" (l.11).

Les arguments solides du sauvage brisent ses croyances, il ne sait que répondre et apparaît alors comme peu réfléchi.

Le comportement de l'Ingénu par rapport à lui ne fait qu'accentuer son infériorité, en effet ce dernier dis clairement "je vous plains", ce qui écrase le vieil homme, ses idées paraissent tatonnantes, hésitantes, face à la réflexion limpide de son interlocuteur.

Il est désigné par "le bon Gordon" (l.12), ce qui le présente comme un personnage plus amical qu'instruit,voire un peu simple.

Les deux personnages sont donc constament opposés, l'un dominant l'autre par son ouverture d'esprit.

On retrouve (l.21-22) cette antithèse sous forme de chiasme qui confronte les deux hommes : "jeune ignorant" désigne le Huron tandis que "vieux savant" est mis pour Gordon.

Malgré son manque d'expérience le sauvage semble plus ingénieux que le savant qui n'a sans doute jamais réfléchi, il se contente d'appliquer ce qui lui a été enseigné.

Son échec à convaincre l'Ingénu de son point de vue s'accompagne par un dynamisme grandissant de ce dernier qui se libère de l'éducation pour donner son avis par la réflexion.

On le retrouve (l.13 et 15) dans l'antithèse entre "vérité" et "fausseté".

Les allégations de l'européen paraissent éronnées face au raisonnement du sauvage, qui de ce fait n'en est pas réellement un.

Il y a ainsi un renversement (l.13-14) dans le rôle des deux personnages, l'instructeur européen du début finit par en apprendre de son élève qui apparaît comme plus avisé que lui, bien que moins instruit.   Cet échange met en place une critique bien visible.

Voltaire, par l'opposition entre ses deux personnages et la supériorité évidente du Huron, discute la pertinence de l'éducation.

L'oxymore "l'éducation sauvage" (l.3) est un des éléments de la satire.

Le Huron a été instruit par la Nature, c'est-à-dire par l'instinct et non éduqué, ce que Voltaire rapproche de l'apprentissage de préjugés.

Il met ainsi en valeur l'état de nature, qui favorise la raison,. »

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