Devoir de Philosophie

William Shakespeare - HAMLET : Acte III, Scène I (commentaire complet)

Publié le 15/10/2013

Extrait du document

shakespeare

(Sortent le Roi et Polonius. Entre Hamlet.) HAMLET. ­ Être ou ne pas être : telle est la question. Y a-t- il pour l'âme plus de noblesse à endurer les coups et les revers d'une injurieuse fortune, ou à s'armer contre elle pour mettre frein à une marée de douleurs ? Mourir : dormir ; c'est tout. Calmer enfin, dit-on, dans le sommeil les affreux battements du coeur ; quelle conclusion des maux héréditaires serait plus dévotement souhaitée ? Mourir, dormir ; dormir… rêver peut-être. C'est là le hic ! Car, échappés des liens charnels, si, dans ce sommeil du trépas, il nous vient des songes… halte-là ! Cette considération prolonge la calamité de la vie. Car, sinon, qui supporterait du sort les soufflets et les avanies, les torts de l'oppresseur, les outrages de l'orgueilleux, les affres de l'amour dédaigné, les remises de la justice, l'insolence des gens officiels, les rebuffades que les méritants rencontrent auprès des indignes, alors qu'un petit coup de pointe viendrait à bout de tout cela ? Qui donc assumerait ces charges, accepterait de geindre et de suer sous le faix écrasant de la vie, s'il n'y avait cette crainte de quelque chose après la mort, mystérieuse contrée d'où nul voyageur ne revient ? Voici l'énigme qui nous engage à supporter les maux présents, plutôt que de nous en échapper vers ces autres dont nous ne connaissons rien. Et c'est ainsi que la conscience fait de chacun de nous un couard ; c'est ainsi que la verdeur première de nos résolutions s'étiole à l'ombre pâle de la pensée ; c'est ainsi que nos entreprises de grand essor et conséquence tournent leur courant de travers et se déroutent de l'action. Mais tout doux ! La belle Ophélie ! Ô Nymphe, intercédez pour mes péchés dans vos prières.

 

Ici l'alternative est celle de choisir la vie. Sa formulation a des accents stoïciens ("Supporte et abstiens-toi" !). Mais attention, pour les stoïciens, il n'y a pas de courage voire d’héroïsme plus grand que d'accepter (acte volontaire et libre), d' "endurer" son destin. Épictète disait: "Amor fati" ("Aime ton destin") Le mot "fortune" signifiant hasard.

 

shakespeare

« naturelles qui sont le legs de la chair : c'est là un dénouement qu'on doit souhaiter avec ferveur.

Mourir...

dormir, dormir ! Peut -être rêver ! Oui, là est l'embarras.

Car quels rêves peut -il nous venir dans ce sommeil de la mort, quand nous sommes débarrassés de l'étreinte de cette vie ? Voilà qui doit nous arrêter.

C'est cette réflexion- là qui nous vaut la calamité d'une si longue existence.

Qui, en effet, voudrait supporter les flagellatio ns, et les dédains du monde, l'injure de l'oppresseur, l'humiliation de la pauvreté, les angoisses de l'amour méprisé, les lenteurs de la loi, l'insolence du pouvoir, et les rebuffades que le mérite résigné reçoit d'hommes indignes, s'il pouvait en être quitte avec un simple poinçon ? Qui voudrait porter ces fardeaux, grogner et suer sous une vie accablante, si la crainte de quelque chose après la mort, de cette région inexplorée, d'où nul voyageur ne revient, ne troublait la volonté, et ne nous faisait supporter les maux que nous avons par peur de nous lancer dans ceux que nous ne connaissons pas ? Ainsi la conscience fait de nous tous des lâches.

» HAMLET : On sait qu'il y a "quelque chose de pourri au royaume du Danemark".

Le roi Hamlet est mort.

Gertru de s'est remariée avec Claudius, le frère du père d’Hamlet , il a appris que c'est Claudius qui a tué son père.

Il ne sait comment agir.

Il fait face à un dilemme.

Son comportement change alors et son entourage devient inquiet pour lui.

On ne connait alors pas le problème d'Hamlet, et on pense qu'il est fou d'amour pour Ophélie.

Polonius , père d’Ophélie, et Claudius deviennent les espions légitimes.

Ils organisent une rencontre entre Ophélie et Hamlet puis ils se cachent.

Acte III, scène 1 C'est un faux monologue : Le personnage se croit seul mais le spec tateur sait qu'il ne l'est pas.

Cela intensifie l'action.

Claudius et Polonius ont prévu d'espionner Hamlet et Ophélie pour connaître les raisons de sa folie.

Hamlet arrive, il se croit seul sur scène et nous livre une réflexion face à une question existentielle: faut -il être ou ne pas être, supporter la vie ou se suicider? HAMLET.

Hamlet de Shakespeare est une pièce de l'indécision et de l'interrogation, en ce sens, elle est profondément philosophique voire métaphysique.

Le héros éponyme est un personnage en crise existentielle.

En effet, il a appris que son père – venu l'informer sous la forme d'un spectre – avait été assassiné par son oncle qui, deux mois après ce meurtre, a épousé la reine, la veuve de sa victime.

Il a promis à son père de le venger en tuant son oncle mais il veut des preuves et doute du bien -fondé de sa vengeance.

- Etre, ou ne pas être, Hamlet est face à un choix, s'impose un choix à prendre: celui de vivre ou mourir, celui de "L'Etre" ou du "Néant" (Sartre) ou encore l'alternative de la libert é ou de la mort.

c'est là la question.

Face à ce dilemme existentiel, Hamlet fait appel à la raison et à la réflexion pour faire son choix.

Notez que nulle part dans ce texte n'est employé le pronom "je".

Il fait de son. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles