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zazie le langage

Publié le 09/12/2012

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langage
Devoir rédigé Dans quelle mesure peut-on affirmer que le roman de Queneau propose un détournement de toutes formes de langage ?   Introduction [Entrée en matière] De la parution en 1947 d’Exercices de style à la création de l’Ouvroir de littérature potentielle (OULIPO) en 1960, Raymond Queneau n’a cessé de s’interroger sur les possibilités offertes par le langage. [Présentation de l’œuvre] La parution de Zazie dans le métro en 1959 confirme la curiosité linguistique de Queneau : l’auteur mêle tout au long de son roman des paroles hétérogènes qui font entendre leur dissonance. [Problématique]Aussi, dans quelle mesure peut-on affirmer que le roman de Queneau propose un détournement de toutes formes de langage ? [Annonce du plan] Pour ce faire, nous verrons dans un premier temps comment le romancier opère un véritable « dérèglement raisonné « de la langue française puis nous analyserons la manière dont ce détournement produit une théâtralisation de la parole.     Développement [1. Un « dérèglement raisonné de la langue française]   [Introduction de partie] Le caractère déroutant du roman de Queneau tient à la présence d’une langue française réinventée. L’auteur se livre précisément à un détournement des codes linguistiques en mêlant différents registres de langue.   [1.1. Défense et illustration du néo-français] Zazie dans le métro s’apparente clairement à une défense et illust...
langage

« [1.1.

Défense et illustration du néo-français] Zazie dans le métro s'apparente clairement à une défense et illustration du néo-français.

Soucieux de donner ses lettres de noblesse à une langue orale méprisée par l'institution, Queneau veille à faire entendre la langue parlée.

Dans le roman, de nombreux mots sont ainsi transcrits phonétiquement comme en témoignent certaines graphies provocatrices : « skeutadittaleur », « a boujpludutou » ou encore « ltipstu ».

En outre, le romancier intègre un parler populaire sensible dans le lexique argotique : « le derche » pour le derrière, « le bada » pour le chapeau ou les « éconocroques » pour les économies.

Enfin, la syntaxe apparaît plus relâchée ce qui se traduit par une dislocation de la phrase canonique et des phénomènes de reprise.

On observe ainsi que les personnages valorisent souvent le thème placé en début de phrase : « les gosses, ça se lève tôt le matin » dit Gabriel ; « notre guidenappé, on va plus pouvoir le retrouver » s'écrie la veuve Mouaque.   [1.2.

L'art du contrepoint] Cependant, Queneau ne se contente pas de faire entrer dans son roman une langue orale.

Il excelle surtout dans l'art du contrepoint en produisant des effets de décalage entre une langue savante et une langue parlée, familière ou vulgaire.

Dès le premier chapitre, on peut être sensible au choc entre plusieurs registres de langue : les jurons de Zazie (« Sacrebleu, merde alors ») sont suivis d'un commentaire du narrateur évoquant le « thomisme légèrement kantien » de Gabriel.

De plus, ces dissonances produisent souvent un effet comique.

Les méditations de Gabriel se révèlent ainsi parodiques par une association de termes abstraits et de termes triviaux : « le silence des espaces infinis », formule empruntée à Pascal, est confondu avec « l'odeur des choux-fleurs » dans le discours prononcé à la terrasse du Café des Deux Palais. Les contrepoints permettent donc un détournement de toute parole édifiante : les paroles philosophiques croisent les causeries insignifiantes dans un méli-mélo ludique.   [Conclusion de partie - Transition] Ainsi, le détournement de la langue opéré par Queneau favorise un jeu de langage virtuose qui produit in fine un roman polyphonique.

Ces jeux contribuent dès lors à une théâtralisation généralisée de la parole. [2.

Une théâtralisation de la parole]. »

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