ZÉVACO (Michel)
Publié le 01/06/2019
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ZÉVACO (Michel), écrivain français (Ajaccio 1860 - Eaubonne 1918). Militaire (le Boute-charge, 1888) avant d'être militant (Roublard et 1889) et de travailler avec Lucien Pemjean, ancien anarchiste évadé de Clairvaux et réfugié à Londres, il collabora à de nombreux journaux populaires (l'Éga-lité, le Gueux, le Courrier français) avant de devenir le roi du feuilleton au Matin. On lui doit des multiples romans d'aventures historiques, qui obtinrent un grand succès populaire (le Capitan,
1907 ; les PardaiUan, 1907 ; la Fausta,
1908 ; le Pont des Soupirs, 1909 ; les Amants de Venise, 1909 ; Triboulet, 1910; la Cour des miracles, 1910; Buridan, 1911 ; les Amours de Chico, 1913). Ses aventures mélodramatiques charmèrent toute une génération et, notamment, l'enfance de Sartre (cf. les Mots).
«
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Michel (1860-1918).
Michel Zévaco est né à
Ajaccio.
La première partie de sa vie est assez agitée; il
est d'abord professeur de lettres à Vienne, dans l'Isère,
avant de démissionner (1881) et de s'engager dans 1' ar
mée : en sort le Boute-charge, «physiologie du quar
tie r», publié en 1888.
Zévaco aboutit l'année suivante à
l'Égalité de Jules Roques : c'est un journal anarchisant
qui lui permet de faire ses premières armes dans le feuil
leton avec Roublard et Ci• ( 1889) et plusieurs autres
textes parus entre 1889 et 1890.
Zévaco y devient à la
fois un écrivain et un militant; il se présente aux élec
tions, fonde des syndicats, écrit même, contre le ministre
de l'Intérieur, un article violent (qui lui valut quatre mois
de prison).
Après cet épisode de l'Égalité, Zévaco écrivit
périodiquement dans /'En-dehors de Zo d'Axa, et édita
le Gueux.
Semences de révolte libre, dont le premier (et
peut-être bien le dernier) numéro parut en mars 1892.
On sait par ailleurs que Zévaco collabora au Courrier
français de 1892 à 1896, et qu'au moins deux de ses
romans parurent dans un autre journal.
On a enfin de lui
un bref pamphlet contre les Jésuites, publié en 1899.
C'est toujours dans la presse que Zévaco va poursui
vre sa carrière de romancier : d'abord dans la Petite
République, organe socialiste, où il fait paraître Borgia (1900),
Triboulet (1900-190 1 ), le Pont des Soupirs
(1901), le début du cycle des Pardaillan (1902-1904),
Fleurs de Paris (1904), etc.
Peu à peu, il devient un des
grands du feuilleton et entre au Matin, journal bourgeois,
où il est un des seuls, avec Gaston Leroux, a être payé
un franc la ligne.
C'est là qu'il publie le Capitan (1906),
Nostradamus (1907), l'Héroïne (1908), l'Hôtel Saint
Pol ( 1909), la suite de la série des Pardaillan (à partir
de Pardaillan et Fausta [1912], exception faite des deux
derniers livres), ainsi que différents autres romans : une
œuvre considérable que Fayard ou Tallandier éditeront
en volumes.
Dans l'histoire du roman de cape et d'épée, Zévaco
est, bien sûr, l'héritier du roman du XIXe siècle façon
Dumas, et il respecte les règles du genre.
D'où l'effica
cité de ces livres où prolifèrent les coups de théâtre, les
duels, les vengeances et les trahisons, tout 1 'arsenal du
mélo adapté à l'écriture romanesque.
Chaque personnage
possède un rôle bien à lui : il personnifie l'avarice, ou la
ruse, ou la noblesse, il est infâme ou merveilleux, rare
ment ambigu et toujours excessif.
La nouveauté, peut
être, réside dans le caractère politique de ces héros -et
Sartre, dans les Mots, Je relève avec humour.
Au fond,
la chose est moins nouvelle qu'on ne pourrait le penser:
chez Dumas, Louis-Philippe réapparaissait sous
Louis XIII; ici, c'est une m• République libertaire qui
surgit sous Charles IX.
Le contraste est amusant et ne
nuit pas, au contraire, au plaisir qu'on peut trouver à
suivre les récits de Zévaco : il enrichit ces romans en les
rendant, au second degré, encore plus « historiques» et
« populaires >>.
BIBLIOGRAPHIE Les Pardaillan, éd.
A.
Demars, Laff ont, « Bouqu in s >>, 1988.
3 vol.
A consulter.
-1.
Colombe),.
»
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