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Zola : Villes et Évangiles

Publié le 06/04/2012

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« Notre siècle est un siècle de transition; sortant d'un passé abhorré, nous marchons vers un avenir inconnu [ ... ] à ce monde nouveau qui va surgir, il faut une religion jeune et vivace.« Les Rougon-Macquart et, à leur suite, Les Trois Villes et Les Quatre Evangiles sont la description de la gestation de ce monde nouveau que le jeune Zola décrivait à son ami J.B. Baille le 2 juin 1860, et la promesse de son enfantement malgré les difficultés et les convulsions....

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« Fortune des Rougon, se font entendre les premiers roulements de l'ouragan, dévastateur de l'ancien monde, que répercuteront, de plus en plus violents, tous les romans de la série, puis Les Trois Villes et Les Evangiles.

Sans cesse, en effet, revient, lancinante, sous-tendue par l'image du Grand Soir, l'idée que le monde actuel doit s'écrouler: «Tant d'iniquité et de misère, pensa Luc, appelait la catastrophe finale.» Jamais Zola ne s'est autant engagé dans son époque.

Les Trois Villes, Les Evangiles, Vérité surtout, sont de violents réquisitoires, des protestations hardies «contre toutes les puissances de mensonge et de servitude» (jugement porté par Jaurès, sur Paris), contre le capital qu'appuient l'Eglise.

l'armée, la justice, la presse.

Usurpatrice d'un pouvoir qu'elle a enlevé au peuple la bourgeoisie est inéluctablement conduite par ses excès et ses dérèglements à sa perte.

Un des leitmotive des romans sera désormais la phrase que prononce le vieux Jérôme Quirignon, le fondateur de L 'Abime : « Il faut rendre » (dans Travail).

Ainsi se développe le vaste combat mythique de l'Ombre et de la Lumière autour duquel s'organise toute l'œuvre et qui se terminera par le triomphe du Soleil, symbole du monde nouveau, libéré de toutes les forces d'oppression et d'obscurantisme, vivant et travaillant dans la joie, la justice et l'amour.

Soleil si essentiel à la vie, que l'ultime et la plus belle découverte de Jordan, auquel Zola prête ses angoisses, sera celle d'un soleil artificiel.

«éternelle source de vie, parce qu'il était source de lumière, de chaleur et de mouvement» (ibid.).

Ce triomphe du monde nouveau et de l'homme libéré et rendu tout-puissant par ses découvertes scientifiques, Zola l'affirme.

A une réalité de plus en plus oppressante, il oppose l'utopie, ses rêves personnels les plus fcirts, trois poèmes consolateurs.

Les Evangiles se déroulent presque hors du temps, en des lieux mythiques.

Ces récits qui transfigurent la réalité vécue par le romancier sont presque tout entiers écrits au passé ; à tous les niveaux, s'y développe un symbolisme simple, mais efficace; les mêmes mots, les mêmes phrases, les mêmes scènes, les mêmes rêves, s'y répètent de façon lancinante.

Après avoir dans Les Trois Villes montré l'individu écrasé par les rouages d'une société énorme et impersonnelle, Zola y chante l'épopée de l'humanité triomphante qui se libère, difficilement mais infailliblement.. »

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