Zone- Apollinaire
Publié le 01/05/2013
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Introduction Ce poème fut publié en décembre 1912 dans la revue Les Soirées de Paris. C’est en fait le derniers poèmes écrits par Apollinaire avant la publication d’Alcools en 1913 ; ce poème, d’abord intitulé « Cri «, a été mis en tête du recueil pour le placer sous le signe de la modernité et d’une esthétique nouvelle. Le titre : plusieurs niveaux de signification : Étymologie : ceinture • Marginalité : zone = bande de terrains vague qui entourait les fortifications de Paris ; lieu de marginalité sociale (cf. sens moderne du mot) ; poème en marge du recueil Alcools ; poésie en marge de la poésie traditionnelle. Zone renvoie justement à des lieux inexplorés. • Urbanité et modernité : périphérie des villes. Renvoie à un urbanisme moderne comme le poème renvoie à une poésie de la modernité. Poème qui peut se lire comme l’affirmation d’un art poétique, du moins pour le début que nous allons étudier ; dans son ensemble peut se lire comme un parcours autobiographique et poétique.

«
II- Des éléments de continuité avec une certaine tradition lyrique
a) Les thèmes • Celui de la religion (religion (x 2), christianisme, pape, église, confesser) : préoccupations d’ordre
spirituel qui s’inscrivent dans une éternité ; paradoxe des associations religion/neuve/simple, moderne/pape :
signifie peut-être que tout ce qui a trait au sacré et à la spiritualité s’inscrit dans l’éternité.
• L’image de la « sirène
qui gémit » se rattache aussi aux légendes antiques : polysémie du terme qui s’inscrit à la fois dans la modernité et
dans le mythe (par personnification du verbe).
b) Le lyrisme : présent dans le texte mais détourné : • Par l’énonciation à la seconde personne, « tu », qui met à
distance le « moi » du poète », d’autant que le « tu » est ambigu : le poète s’adresse à lui mais aussi au «
christianisme ».
• L’expression des sentiments - est discrètement présente ds le besoin de confession, c -à -d d’un
discours d’épanchement intime détourné sur le mode ironique, et aussi par l’expression du sentiment de honte ; les
fenêtres sont alors comme un regard posé sur le poète (cf V.
Hugo, la conscience) ; - le poète laisse entendre son
désarroi au sein d’un monde pourtant célébré.
De même la douleur du poète se donne à entendre ds les termes
gémir ou criailler : projection de son état d’âme sur les éléments extérieurs.
PE aussi lassitude de la répétition
(quatre fois par jour, par trois fois) c) L’écriture • Rimes • Alexandrins : v 1 avec diérèse, 19, 20 • Utilisation
classique de l’harmonie des sonorités : Bergère ô Tour Eiffel le troupeau des ponts bêle ce matin Donc le poète
maintient la tension entre tradition et modernité III- Fonction de ce renouveau : la transfiguration poétique de la
réalité quotidienne Elle se fait par : a) Les images Transformation de l’inanimé en animé • par les métaphores et
comparaisons animales (v2 : mét ; v 20 mét ; v22, comp) : la ville se transforme en élément vivant doté de
sentiments ; • par les personnifications : v 2 ; v 9 ; v 11 ; v19 • métaphore du v.
16 établit une correspondance entre
le visuel et l’auditif (soleil/cuivre ; joie/soleil) ambigüité sur les groupes de mots ds propre du soleil elle était • de
façon générale, multiplication des sensations auditives.
b) les associations de termes • Termes revivifiés par
associations étonnantes : - automobiles/anciennes qui s’oppose à Pape moderne et religion neuve - autant de
paradoxes qui nous amènent à reconsidérer le réel et à sortir des clichés ; « belles sténo-dactylographes » ; « grâce
de cette rue industrielle » (oxymore ? ) • comparaison religion et hangars de port aviation : association qui sera
reprise par la suite dans le thème de l’ascension spirituelle propre au christianisme et de l’ascension aérienne
symbole de la modernité : l’aviateur serait le christ de la modernité (cf tableau de Dali et représentation du christ
sur la croix) ; cf vers 44, 47, 48etc).
c) Un nouveau regard sur le monde • La réalité devient un lieu autre insolite, nouveau.
: transfiguration de l’espace
ds ses trois dimensions, superposition du bucolique et de l’urbain (v 2), de l’animé et de l’inanimé, de la prose et
de la poésie, du journalisme et de la littérature.
• La poésie s’ouvre à la prose du quotidien qui du coup prend une
dimension magique, féerique.
• C’est une façon de montrer que la poésie est dans tout, qu’il s’agit de poser un
regard nouveau sur le monde, qui décloisonne les éléments de la réalité.
Conclusion
Plusieurs niveaux de lecture pour ce poème : • Un art poétique : poème qui est l’acte de naissance de la modernité
poétique : le ^poète est celui qui par la nouveauté du regard qu’il pose sur le monde fait jaillir la puissance
poétique enfouie dans les objets les plus quotidiens de la modernité.
• Une nouvelle forme de lyrisme
autobiographique, les séductions de la nouveauté n’empêchent pas le poète de s’inscrire dans une tradition, un
spiritualisme qu’avec humour le poète associe à cette modernité.
Les nombreuses notations autobiographiques dans
la suite du texte donnent une tonalité intime à cette déambulation du poète dans les rues de Paris.
• Une collusion
poésie/peinture : intégration des mêmes éléments de modernité ; libres associations qui apparentent ce texte à un
tableau cubiste..
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