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Grand oral du bac : L'anesthésie

Publié le 12/11/2018

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UNE PERTE DE SENSIBILITE SOUS CONTROLE

Le terme «anesthésie» vient du mot grec anaisthêsia qui signifie insensibilité. Cette définition s'est aujourd'hui élargie et l'anesthésie désigne de manière plus générale une privation de sensation. Cette discipline regroupe un ensemble de techniques médicales qui ont pour rôle de supprimer la douleur lors d'une intervention chirurgicale, d'un acte obstétrical ou d'un acte exploratoire douloureux ou désagréable. L’anesthésie consiste à induire une perte temporaire de sensation associée ou non à une perte de conscience, suite à l’injection de médicaments spécifiques par voie intraveineuse et/ou par la respiration de vapeurs anesthésiques. L'insensibilité à la douleur peut être locale, régionale ou générale, d'une durée contrôlée comprise entre quelques minutes et plusieurs heures. Les progrès de la médecine et des médications permettent aujourd'hui, d'une part, d'adapter au mieux l'acte anesthésique au patient selon l'intervention médicale à réaliser et, d’autre part, de contrôler de façon optimale le déroulement et la récupération d'une anesthésie. Un acte anesthésique peut être décomposé en 3 étapes :

l'induction ou l'installation,

l'entretien de l'anesthésie,

le réveil qui correspond à la levée de l'anesthésie.

HISTOIRE DE LA PREMIÈRE ANESTHÉSIE MODERNE

Le premier acte chirurgical sous anesthésie sur un patient humain a été réalisé avec succès en 1846 par Morton, un dentiste américain qui a effectué une extraction dentaire sans douleur sous éther. Quelques mois après, toujours grâce à l'éther, Morton applique cette technique et obtient une anesthésie générale sur un patient qui subira un acte chirurgical pratiqué par le célèbre chirurgien de l'époque, Warren. Ce fut un succès sans précédent. L'anesthésie générale était née.

ANESTHÉSIES LOCALE ET RÉGIONALE

Anesthésie locale

L’anesthésie locale se pratique en injectant le produit anesthésiant directement dans les tissus que l'on veut insensibiliser ou par application d'un gel ou de crème. Cette technique est largement utilisée par les dentistes, mais aussi lorsque l'on veut suturer une plaie superficielle sans douleur, ou réaliser de petites interventions chirurgicales. La durée d'action est comprise entre une et trois heures selon la concentration du produit Ce type d'anesthésie a l'avantage de n'avoir que très peu d'effets secondaires.

Les produits les plus utilisés sont la lidocaïne et la bupivacaïne. Ils agissent sur les terminaisons nerveuses et les fibres des nerfs sensitifs localisés dans la zone anesthésiée. Ils interrompent de façon transitoire et réversible la conduction nerveuse, bloquant ainsi les informations douloureuses.

Anesthésie loco-récionale

L’anesthésie loco-régionale endort une partie déterminée du corps, partie plus étendue que dans une anesthésie locale. Un médecin anesthésiste spécialement formé à la réalisation de ces techniques injecte un anesthésique local au niveau de la moelle épinière ou des nerfs qui innervent la zone du corps que l'on souhaite insensibiliser. Cela provoque un engourdissement puis une insensibilisation de toute une région du corps mais le patient reste éveillé.

On distingue Vanesthésie spinale (injection dans la colonne vertébrale

« d'explorations fonctionnelles douloureuses.

En revanche, augmentant le rythme cardiaque et la pression artérielle, il est contre-indiqué chez les patients hypertendus et ceux ayant eu récemment un infarctus.

• Le Propofol ou Diprivan® est un dérivé phénolique soluble dans une émulsion lipidique, émulsion responsable de la couleur lactée du mélange.

l'effet de ce produit, qui est essentiellement hypnotique, se distribue et s'élimine très rapidement.

Il est utilisé dans les interventions de courte et de moyenne durée et dans le cas d'anesthésie ambulatoire.

La seule contre-indication à cet agent est l'épilepsie.

• Le chlorhydrate d'étominate est un dérivé imidazolé qui possède un effet hypnotique bref.

Ce produit provoque des effets indésirables comme des nausées et des vomissements ainsi qu'une agitation au réveil.

Cette molécule est préconisée chez les malades en situation hémodynamique précaire (problème de circulation sanguine).

• Le Midazolam ou Hypnovel® utilisé en anesthésie loco-régionale est également un agent d'entretien d'une anesthésie générale.

C'est une benzodiazépine qui a remplacé le diazépam et le flunitrazépam.

Aujourd'hui une anesthésie générale est une association de différents associé à un morphinique et un curare puis une administration continue de N20 pour le maintien de l'anesthésie.

LES MORPHINIQUES les morphiniques utilisés en salle d'opération servent à supprimer toute douleur.

Cette analgésie chirurgicale est produite par la morphine, le fentanyl, l'alfentanil, le sufentanil et le rémifentanil, les deux derniers étant fréquemment administrés en perfusion continue.

LES CURARES les curares sont des myorelaxants qui ont la propriété de bloquer transitoirement la transmission neuromusculaire en empêchant la fixation normale de l'acétylcholine, le neurotransmetteur qui commande la contraction musculaire.

l'utilisation du curare n'est pas systématique.

LES APPAREILS DE SURVEILLANCE Pour que l'acte soit réalisé dans les ..------..

conditions optimales, une anesthésie nécessite une surveillance continue du système cardia­ vasculaire, du système respiratoire et de la température du patient.

Toute anesthésie se déroule sous le contrôle d'un médecin anesthésiste-réanimateur dans une salle équipée d'un matériel sophistiqué, vérifié avant chaque utilisation.

la fréquence respiratoire, l'oxymètrie de pouls (saturation artérielle en oxygène), la quantité de C02 expiré, la frtquence cardiaque, la pression ------ artérielle, la température corporelle, l'état d'hydra­ tation sont en permanence sous surveil­ lance durant toute la durée de l'anesthésie.

lors d'une anesthésie générale, on a recours à deux types de produits: • des morphiniques qui provoquent une dépression respiratoire et une apnée ; • des myorelaxants qui entraînent une paralysie temporaire des muscles.

l'association de ces produits nécessite l'emploi d'une ventilation artificielle pour maintenir la fréquence directement provoquée par les actes anesthésiques.

Aujourd'hui les effets secondaires sont de mieux en mieux contrôlés et de plus en plus légers et limités.

Ainsi, grâce aux nouvelles techniques et aux nouvelles médications, nausées et vomissements sont devenus moins fréquents.

les patients sont mieux encadrés.

On leur demande d'être à jeun lors d'une opération afin de prévenir le risque d'accident lié à un étouffement par "fausse route » lors de vomissements.

D'autres désagréments mineurs peuvent survenir : • le tube placé dans la trachée ou dans la gorge durant l'anesthésie, peut provoquer des maux de gorge ou un enrouement passager.

• des traumatismes dentaires peuvent également se produirent.

• il est fréquent d'avoir une réaction cutanée sous forme de rougeur et de douleur au niveau de la zone d'injection des produits anesthésiques, mais celles-ci doivent disparaître en quelques jours.

parfois ; ces migraines peuvent être extrêmement douloureuses.

Une paralysie transitoire de la vessie peut également conduire à la pose d'une sonde urinaire.

Bien que les accidents d'anesthésie loco-régionale sont très rares, ils sont en général gravissimes : cela peut aller des convulsions à une paralysie permanente et même jusqu'à l'arrêt cardiaque.

lA PEUR DE NE PAS SE Rn-EILLER Les complications graves sont peu fréquentes mais elles existent : elles sont aujourd'hui de l'ordre d'une personne opérée sur 150000.

Dans ce cas, coma, arrêt cardiaque, allergie grave, asphyxie, complications cardio-vasculaires, peuvent altérer le pronostic vital.

les facteurs de décès liés à l'anesthésie peuvent être : • la mauvaise préparation du patient à l'intervention, • le choix d'une technique inadaptée à l'état du malade, respiratoire et la bonne oxygénation du • des troubles de la mémoire et de la patient : une intubtltlon trachrale est concentration peuvent également • la conduite inadéquate du traitement suite à un accident lié à l'anesthésie.

alors réalisée.

survenir dans les heures suivant la principale cause de mortalité lors de l'induction d'une anesthésie générale est un défaut d'oxygénation conduisant à une hypoxie puis à une anoxie cérébrale, c'est-à-dire une diminution LE RÉVEIL DE L'ANESTHESIE Depuis le décret du 5 décembre 1994, le passage en salle de réveil d'un patient ayant subi un acte anesthésique est obligatoire.

En effet, le moment précédant le réveil est critique puisque le patient cumule les effets de l'anesthésie et ceux liés à l'acte chirurgical.

Cette étape assure un confort et une sécurité accrus du réveil.

Sous surveillance médicale adaptée, le patient récupère de façon progressive et optimale toutes ses fonctions vitales.

Il ne rejoint sa chambre qu'après la dissipation des effets des anesthésiques, c'est-à-dire seulement après que ses fonctions physiologiques et ses constantes vitales se sont .--.-----.

stabilisées.

Après le réveil, une fois consta­ tée la parfaite récupération de l'état de • - conscience , le médecin anesthésique­ réanimateur prend en charge, évalue et traite la douleur post-opératoire.

DÉSAGRÉMENTS , RISQUES ET COMPLICATIONS Tout acte médical comporte un risque, il faut que le ptltient en soit informé.

Le risque anesthésique a considéra­ blement diminué en France ces vingt dernières années.

la création des salles de réveil, dans lesquelles les patients sont sous haute surveillance, a nettement réduit la mortalité l'anesthésie.

Ils sont dus aux différents produits anesthésiques utilisés et sont rapidement éliminés par l'organisme.

INCONvtNIENTS ET RISQUES DE de la quantité d'oxygène dans le t.' ANESTHtsiE LOCO·RtGIONALE cerveau.

Après une péridurale ou une rachi- Une autre complication rare existe chez anesthésie spinale, certaines personnes : l'hyperthermie une douleur au maligne par anesthésique.

Provoquée niveau du point par des anomalies génétiques qui d'injection, ainsi que induisent une augmentation des démangeaisons, considérable du calcium dans les ne sont pas rares.

cellules musculaires, cette complication Des maux de tëte peut être fatale si l'on n'injecte pas 1 �===� =� �se:.::_m:a�ni:fe�st�e�nt:_ _ � rapidement un antidote, le dantrolène.

r- Une augmentation du C02 expiré, une ANESTHÉSIE AMBULATOIRE On appelle anesthésie ambulatoire un protocole qui permet à un patient de rentrer à son domicile le jour même de l'acte chirurgical.

Ce type de pratique est actuellement en pleine expansion, notamment pour des raisons économiques, mais doit cependant répondre à un certain nombre de critères: • l'act e chirurgical ne doit pas être trop lourd, • les patients doivent être coopérants, • les patients doivent être accompagnés par un membre de leur entourage, qui les raccompagnera chez eux.

• les patients doivent être surveillés à domicile, • les patients doivent pouvoir regagner l'hôpital en moins d'une heure au moindre signe d'alerte.

rigidité musculaire et une hyperthermie permettent de diagnostiquer cette complication.

Les patients anesthésiés peuvent réagir de façon imprévue à un des produits utilisés lors de l'anesthésie et faire ainsi un choc anaphylactique.

l'allergie la plus fréquente est celle au curare.

Il faut alors réagir très vite : entreprendre une réanimlltion et administrer immédiatement de l'adrénaline.

LE MÉDECIN ANESTHÉSISTE­ RÉANIMATEUR la formation pour devenir médecin anesthésiste-réanimateur est un long parcours : après les 6 à 7 années de formation universitaire médicale initiale, il faut réussir le concours de l'internat puis enchaîner ensuite 4 années de spécialisation, en stage, dans un centre hospitalier universitaire.

Il existe aujourd'hui environ 8 400 médecins anesthésistes­ réanimateurs en France.

Cette spécialité est l'une de celle où les responsabilités sont les plus importantes.

Elle oblige à beaucoup d'astreintes et à des contraintes horaires importantes (on a besoin de leurs services 7 jours sur 7 et 24 heures sur 24).

le médecin anesthésiste­ réanimateur intervient dans les services de réanimation, aux urgences, au SAMU et dans les SMUR.

II a la assistés par des infirmiers anesthésiques qui travaillent sous leur responsabilité.

L'HYPNOSE, UNE FORME D'ANESTHÉSIE ? le terme hypnose est issu du mot grec hupnoein qui signifie endormir.

l'hypnose peut être définie comme un état modifié de la conscience, proche du sommeil.

Durant cette période, il est possible de diminuer la perception de la douleur.

Ainsi, grâce à cette propriété, l'hypnose a fait la preuve de son efficacité en salle d'opération dans certains pays, notamment en Belgique où, combinée à une légère sédation, elle remplace l'anesthésie dans certaines interventions chirurgicales (ablation de la thyroïde, de tumeurs mammaires, etc.).

Bien que certains médecins restent sceptiques quant à la réelle efficacité de cette technique, il semble intéressant au vu du bilan très positif de ce type d'opération, d'utiliser l'hypnose pour des actes chirurgicaux : on évite l'utilisation des anesthésiques et donc les effets secondaires engendrés par ces derniers, l'hospitalisation est plus courte, la convalescence rapide, et le confort du patient est amélioré.. »

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