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INFECTIOLOGIE : LA TUBERCULOSE MULTIRE SISTANTE AUX ANTIBIOTIQUES

Publié le 27/04/2014

Extrait du document

 

La tuberculose est une maladie grave provoquée par une mycobactérie appelée 

Mycobacterium, appartenant au groupe tuberculosis, découverte par Robert Koch en 1882. Elle 

affecte surtout les poumons, mais peut atteindre les os (mal de Pott) et de nombreux autres organes. 

Maladie à évolution en général lente, souvent fatale — comme le suggère son ancien nom, 

consomption —, la tuberculose est un problème majeur d'hygiène publique depuis le XIXe siècle, que 

l'on a cherché à résoudre par l'éloignement de la ville des enfants vivant en milieu insalubre, 

l'exposition des malades au soleil et à la mer (sanatoriums) et diverses mesures d'hygiène. Après 

1945, les antibiotiques (le premier a été la streptomycine) ont fait reculer l'incidence et la gravité de 

la maladie dans les pays occidentaux. On a pu croire au cours des années 1970 que la maladie était 

contrôlable, comme la plupart des autres maladies infectieuses. Il n'en a rien été; en 1993, 

l'Organisation mondiale de la santé (O.M.S.) a dû se résoudre à classer la tuberculose en urgence 

mondiale. En outre, l'apparition de formes de M. tuberculosis résistantes à plusieurs antibiotiques et, 

depuis quelques années, à tous ceux qu'on savait actifs contre la bactérie, constitue un problème 

médical d'une gravité exceptionnelle. On peut penser cependant qu'une nouvelle génération 

d'antibiotiques, issue des diaryl-quinolines (comme le SirturorM), active sur les formes 

multirésistantes, pourra permettre de limiter l'expansion de ces nouvelles formes de tuberculose. 

« La précarité est un facteur aggravant.

On conçoit ainsi que la prise en charge des populations migrantes ou réfugiées est une obligation d'entraide certes, mais également une nécessité de santé publique, comme le soulignent les O.N.G.

qui s'occupent de la santé de ces populations. LES BACTÉRIES TUBERCULEUSES RÉSISTANTES AUX ANTIBIOTIQUES Depuis le début des années 1990, la lutte contre la tuberculose s'est compliquée.

Selon l'O.M.S., en 2011, 3,7 p.100 des nouveaux cas et 20 p.100 des rechutes étaient dus à des bacilles tuberculeux résistants à plus de deux des antibiotiques du traitement standard, appelés bactéries multirésistantes (MDR pour multi drug res istant).

Ces cas sont majoritairement localisés en Asie (Inde et Chine), en Russie et en Afrique du Sud.

La fréquence de MDR parmi les malades tuberculeux est la plus élevée en Russie et en Asie centrale.

La prise en charge des malades atteints par ces bacilles MDR est plus longue, plus coûteuse et exige également une période d'isolement. La sélection de M.

tuberculosis résistantes — et cela demeure un problème constant de l'antibiothérapie pour toute bactérie — a préoccupé à plusieurs reprises la co mmunauté médicale.

L'examen de la fréquence des articles relatifs à ce problème montre un pic de publications au début des années 1950, puis un autre centré autour de la fin des années 1960.

Ce sont ces travaux qui ont permis l'ajustement progressif du tra itement.

Mais la préoccupation actuelle, celle qui est liée aux bactéries MDR, débute brusquement en 1990.

Les premiers articles sont des études épidémiologiques menées dans les populations carcérales de Russie et d’Asie centrale.

Ils montrent des taux de tuberculose pouvant atteindre 90 p.100 des détenus et des incidences de MDR très importantes.

Les enquêtes montrent que la sélection des formes multirésistantes est bien due à l'inobservance des protocoles, à la faible disponibilité et la distribution aléa toire des médicaments, ainsi qu'à l'entêtement mis à poursuivre un traitement inefficace.

En pratique, on peut dire qu'un traitement inadapté est pire que l'absence de traitement.

Ces enquêtes n'ont été rendues possibles qu'après la constitution de la Fédé ration de Russie.

Les taux mesurés en 1990 indiquent cependant que la multirésistance était déjà la règle dans le monde pénitentiaire soviétique.

Certes, le milieu carcéral est partout un facteur de propagation de la tuberculose.

Mais la difficulté à suiv re un traitement correct dans l'espace pénitentiaire soviétique a ajouté, à un tableau déjà gris, l'ombre de la sélection de la multirésistance.

C'est cela qui explique certainement la prévalence initiale des bactéries MDR en Russie et en Asie centrale. Dep uis moins de dix ans s'ajout e à cette difficulté déjà considér able, la survenue en Russie, en Chine et en Afrique du Sud sur tout, de bactéries dites extensively -resistant ou XDR, ou même fully resistant, qui sont résistantes à la majorité voire à la totalité ces antibiotiques antituberculeux classiques.

En d'autres termes, le traitement standard est inefficace sur ces bacilles.

En Europe de l'Est, la proportion de bactéries XDR parmi les bactéries MDR est de l'ordre de 15 p.100.

La prise en charge de ces cas es t extra ordinairement difficile et coûteuse.

Les temps d'hospitalisation en isolement peuvent atteindre plusieurs mois et la disparition des bacilles chez le malade est difficile à obtenir.

Le nombre de ces cas est en augmentation.

La moitié de ces malades n'avait pas été soigné antérieurement pour une tuberculose : il s'agit de nouvelles contaminations à partir de sujets malades présents dans la population. LE PREMIER ANTITUBERCULEUX DEPUIS QUARANTE ANS La multirésistance de bactéries n'est pas une spéci ficité de la tuber culose.

Un autre cas bien connu de résistances multiples sélec tionnées au fil des traitements est celui du staphylocoque doré.

La seule réponse serait la découverte de nouveaux antibiotiques.

Or le nombre de ces derniers mis sur le marc hé est en déclin et il n'y a eu aucune molécule antituberculeuse nouvelle depuis quarante ans.

La mise à la disposition des hôpitaux du SirturoTM, actif contre les bactéries tuberculeuses résistantes, vient — peut -être — modifier le paysage. Le SirturoTM ( bedaquiline) produit par les laboratoires Janssen est une diaryl -quinoline, et appartient donc à la famille des quino -lines.

Des molécules de la famille existent dans la nature, la plus connue étant la quinine, utilisée dans le traitement du paludisme.

Plu sieurs diaryl -quinolines ont été testées comme antibactériens depuis 2005 dans des systèmes modèles.

Certaines, dont le Sirtu roTM, se sont révélées actives contre le bacille tuberculeux, en le tuant.

Ces molécules agissent en réduisant la fourniture d'éne rgie utilisable par la cellule, par blocage de la pompe à protons d'une. »

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