LA RELATION MEDECINMALADE I.

LA RELATION MEDECINMALADE I. EVOLUTION DE L'EXERCICE MEDICAL. L'objet de la médecine a toujours été la souffrance, la maladie, la mort. En revanche, la relation médecin-malade a toujours été liée à un contexte culturel, historique, sociologique donné. Les questions se rattachant à la façon actuelle d'exercer la médecine sont l'héritage de notre histoire médicale. Nous pouvons distinguer 4 périodes dans l'exercice médical: - L'Antiquité - L'ancien régime (la Royauté) - Le XIXème siècle - Le XXème siècle A. L'Antiquité La médecine se pratique dans les temples du Dieu guérisseur où les malades sont accueillis par les prêtres et médecins. La maladie est affligée par les dieux et seuls les dieux peuvent l'enlever. Le savoir médical est un savoir transmis à l'intérieur des familles telle la famille des Asclépiades, dont est issu Hippocrate. Ce dernier a eu un rôle déterminant dans la médecine. Il laïcise la médecine en la sortant des temples. La maladie n'est plus le fait des dieux. Il faut en reconnaître une cause. Hippocrate fait un transfert de responsabilité immense, car en cas d'échec du traitement, la volonté divine n'est plus en cause (inaccessible à l'humain), mais c'est le savoir et l'habileté du médecin. Le médecin est donc obligé d'acquérir un savoir qu'il doit faire évoluer en permanence et qu'il doit transmettre à ses élèves. A leur tour, ces élèves font évoluer leur savoir. Ceci vous explique que la médecine demande un certain nombre d'années d'études et qu'elle est très complexe. Hippocrate tient à partager cette responsabilité avec le malade. Il lui dit tout simplement: "Je sais que tu es malade, mais qu'as-tu fait pour le devenir ?". En lui posant cette question, Hippocrate responsabilise le patient, mais il devient également régulateur des comportements, ce qui vise à maintenir l'équilibre représenté par la santé. Le médecin est l'homme du juste équilibre. En laïcisant la médecine, Hippocrate oblige le médecin à visiter le malade à domicile, et donc à entrer dans l'intimité des familles. Ainsi, il partage les secrets. Le médecin doit donc avoir un devoir de réserve. En pénétrant dans ces maisons, il n'en reste pas moins un homme. Il est donc nécessaire qu'il y ait une certaine distance entre le médecin et la personne à examiner. Le malade devient un être humain asexué pour le médecin. Cette mise à distance explique en partie pourquoi le malade est passé du statut du sujet au statut d'objet. L'Antiquité prend fin avec les invasions dites "barbares" (car elles n'amènent pas de culture). 1 www.mediprepa.com B. L'exercice de la médecine sous l'ancien régime Au moment des invasions barbares, la culture écrite est recueillie par les moines qui sont les seules personnes sachant lire et écrire. La culture est entreposée dans les abbayes. Les barbares vont se convertir au christianisme. Une des paroles du Christ est: "Va, ta foi t'a sauvée". Il dit à ses disciples "Allez, instruisez les nations et guérissez les malades". On revient en arrière, il y a de nouveau une interprétation divine de la maladie. Les premières infirmières se dévoilent dans les abbayes. Les maisons, dont le but sera d'accueillir les malades et les pèlerins, seront bâties à côté des cathédrales. Ces maisons sont appelées "hospices", et le nom générique sera "l'hôtel-dieu". Les moines feront preuve de charité, de compassion et de secours. Vers le XIIème siècle, la fondation des universités et les écoles de médecine permettent l'enseignement de la médecine. Au départ, ces universités étaient sous la dépendance religieuse. Pour s'inscrire, les étudiants devaient prononcer les premiers voeux cléricaux, d'où leur nom "les clercs". Ces étudiants avaient tous les devoirs du clerc, dont ne pas répandre le sang. Apparaît à cette époque la division entre la chirurgie et la médecine. Les médecins doivent avoir un savoir dogmatique. Ils exercent uniquement dans les villes et sont organisés en corporation. Leurs clientèles sont des familles nobles ou bourgeoises. Ils sont des employés de ces familles, au même titre que les précepteurs. Les familles rémunèrent le médecin à l'année ou éventuellement à la maladie. Les chirurgiens sont formés dans des collèges complèt...