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MÉDECINE de 1995 à 1999 : Histoire

Publié le 24/12/2018

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histoire

Comment ne pas être fasciné par l’irruption, en chirurgie, de l’informatique et de la robotique qui permettront à un praticien de Paris, de New York ou de Londres d'opérer, tout en restant dans son bureau, un patient anesthésié dans quelque contrée reculée du monde ! Que dire même de cette folle idée de combattre les méfaits de la vieillesse pied à pied, avec quelques gouttes d’hormones ? Ces découvertes sont porteuses de tels espoirs qu’elles nous feraient presque oublier les immenses lacunes que la médecine comporte encore. Les médecins n’y sont pour rien : les chemins de la connaissance sont longs et difficiles. La lutte contre le sida est encore loin d’être terminée, et de banales maladies infectieuses risquent de devenir menaçantes à cause de la perte d’efficacité de nos antibiotiques. Et, comme si la nature ne nous était pas suffisamment hostile, on constate de plus en plus que la civilisation de l’homme, par ce qu'elle produit (ses agents cancérigènes ou stérilisateurs, ses manipulations génétiques, etc.), peut se révéler nocive et mortifère.

La menace bactérienne

 

Les antibiotiques, ces molécules miracles qui ont permis de lutter avec succès contre de nombreuses maladies infectieuses, n’ont plus l'efficacité de leurs premières heures. Les bactéries, leurs cibles naturelles, ont progressivement appris, grâce à de subtiles modifications de leur génome, à contourner leur action. Certes, ce phénomène de résistance bactérienne n’est pas nouveau. Il a été mis en évidence moins de deux ans après l’apparition de la première pénicilline, au cours de la Seconde Guerre mondiale. Alors, 15 % des souches de staphylocoques lui résistaient déjà. Mais, à présent, cette proportion est passée à 95 %. Les bactéries contournent avec plus de facilité les traitements antibiotiques, meme réputés efficaces, et aucun nouvel antibiotique basé sur une molécule totalement originale n’a été découvert depuis plus de dix ans. Plusieurs faits ont largement participé à l’émergence et au développement de cette résistance. Les médecins généralistes, par facilite ou cédant à la pression des malades et des laboratoires pharmaceutiques, prescrivent trop généreusement les antibiotiques alors qu’ils ne sont pas absolument indispensables. De plus, les patients se lancent fréquemment dans des automédications inadaptées, utilisant de leur propre initiative des antibiotiques stockés dans leur pharmacie, ou interrompant, de leur propre chef un traitement prescrit. Ces comportements ont permis aux bactéries les plus résistantes de se multiplier, mettant en péril l’efficacité des antibiotiques. 11 est donc urgent d’adapter notre stratégie pour préserver l’efficacité des antibiotiques disponibles, en attendant la relève des nouvelles molécules.

 

La procréation médicalement

 

ASSISTÉE

 

En 1997, la naissance de Dolly, la brebis clone écossaise, a suscité un grand émoi dans le monde. Née d’une cellule somatique de brebis adulte, elle a fait craindre, un peu prématurément, que le prochain clone puisse être humain, faisant resurgir le fantasme de procréation artificielle et son cortège de dérives. Ce remue-ménage médiatique est toutefois un peu retombé ces derniers mois, lorsque l’on s’est aperçu que ces fameux clones n’étaient pas en très bonne forme et qu’ils semblaient même plus vieux que ce qu’indiquait leur date de naissance : ils auraient, physiologiquement, l’âge de leurs gènes d’adultes. Les entreprises de biotechnologie qui avaient mise sur un enrichissement rapide grâce à cette technique en sont donc pour leurs frais !

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« MÉDECINE: LE BILAN DE SANTÉ.

MÉDECINE: LE BILAN DE SANTÉ.

MÉDECINE: LE BlLAN DE SANTÉ.

Depuis le pre mi er cas de " ••aclte folle • détecté en France.

en /991, les suspicions portam sur la comamination de l'homme par celte maladie 1"0111 bon train, d'alliant que le mode de transmission reste mystérieux, bien que l'a g em i n f e cti eux -le prion - ait été idemifié.

Ci-contre : l'examen d'un cen re a u de vache aueime tle l'encéph alo pa thie spo ngiform e bovine (ESB).

© Robert Deyrail MÉDECINE: LE BILAN DE SANTÉ .

Née en 1997.

la bre bis clone Dolly témoigne d'une avancée significative dans la manipulation de la reproduction des êtres vivants.

Mais au-delà de la prouesse sciemifique, les problèmes éthiques que soulève la tee/mique de clonage fom couler b ea u coup d'encre.

La descrip tion du génome de la levure, achevée en 1996, devrait perme/Ire de mieux comprendre de nombreuses pathologies htmiOines et entraîner des innovations dans les domaines médica� agroalimentaire et pharmaceutique.

Ci-dessus : micrographie d'une cellule de levure avec, L'épidémie de sida semble se stabi lis er dans les pttys industr ia lis és.

Mais, olllre 1 'Afrique, d'autres continents, tels que 1 'Asie, som sévèrement touchés.

Ci-dessus : tm lâ che r de 40 ()(}(} ballons devant/a tour Eiffel, le 28 octobre /995, représentant le nombre approximatif de perSOtmes ayant comracté le viru s en France.

en rouge, son noyau .

© Sipa Press ClA.B.

Dowseu-SPL-Cosmos LA MENACE BACTÉRIENNE Les anlibiotiques, ces molécules miracles qui ont permis de lutter avec succès contre de nombreuses maladies infectieuses, n'ont plus l'efficacité de leurs premières heures.

Les bactéries, leurs cibles naturelles, ont progressivement appris, grâce à de subtiles modifica­ tions de leur génome, à contourner leur action.

Certes, ce phénomène de résistance bactérienne n'est pas nouveau.

Il a été mis en évidence moins de deux ans après l'apparition de la première pénicilline, au cours de la Seconde Guerre mondiale.

Alors, 15 % des souches de sta­ phylocoques lui résistaienl déjà.

Mais, à présent, cette proportion est passée à 95 %.

Les bactéries contourncnl avec plus de facilité les trai­ tements antibiotiques, même réputés efficaces, et aucun nouvel anti­ biotique basé sur une molécule totalement originale n'a été découvert depuis plus de dix ans.

Plusieurs faits ont largement participé à l'émer­ gence et au développement de cette résistance.

Les médecins généra­ listes, par facilité ou cédant à la pression des malades et des labora­ toires pharmaceutiques, prescrivent trop généreusement les antibio­ tiques alors qu'ils ne sont pas absolument indispensables.

De plus, les patients se lancent fréquemment dans des automédications inadaptées, utilisant de leur propre initiative des antibiotiques stockés dans leur pharmacie, ou interrompant, de leur propre chef un traitement prescrit.

Ces comportements ont permis aux bactéries les plus résistantes de se multiplier, mettant en péril l'efficacité des antibiotiques.

Il esl donc urgent d'adapter notre stratégie pour préserver l'efficacité des antibio­ tiques disponibles, en attendant la relève des nouvelles molécules.

LA PROCRÉATION MÉDICALEMENT ASSISTÉE En 1997, la naissance de Dolly, la brebis clone écossaise, a suscité un grand émoi dans le monde.

Née d'une cellule somatique de brebis adulte, elle a fait craindre, un peu prématurément, que Je pro­ chain clone puisse être humain, faisant resurgir le fantasme de procréa­ tion artificielle et son cortège de dérives.

Cc remue-ménage médiatique esl toutefois un peu retombé ces derniers mois, lorsque l'on s'est aper­ çu que ces fameux clones n'étaient pas en très bonne forme et qu'ils semblaient même plus vieux que cc qu'indiquait leur date de naissance : ils auraient, physiologiquement, l'âge de leurs gènes d'adultes.

Les entreprises de biotechnologie qui avaient misé sur un enrichissement rapide grâce à celle lcchnique en sont donc pour leurs frais ! Cl Charles Platiau-Reuters-MaxPPP Plus discrètement, de nouveaux procédés d'aide à la pro­ créalion ont fait leur apparition.

La micro-injection directe d'un sper­ matozoïde dans l'ovule permet d'utiliser des gamètes n'ayant pas la capacité de féconder naturellement un ovule.

Elle permet, certes, d'évi­ ter le recours à un donneur anonyme, mais, n'étant pas complètement maîtrisée, présente des risques de malformation pour le fœtus.

Des chercheurs ont également réussi cette opération en utilisant des gamètes mâles immatures prélevés dans les testicules.

C'est une tech­ nique qui suscite, elle aussi, de nombreuses critiques, car il est encore impossible d'avoir la certitude de prélever des cellules saines, en parti­ culier indemnes de toute contamination bactérienne ou virale.

Si la pre­ mière méthode est déjà pratiquée dans quelques pays, la seconde en est au stade de l'expérimentation, mais nul doute que toutes deux vien­ dront avant peu s'additionner à la liste, déjà longue, des manipulations effectuées dans le champ de la procréation médicalement assistée.

ENQUÊTE SUR LE SIDA Depuis 1994, l'année la plus dramatique de l'épidémie, la perception du sida, son traitement et la prise en charge des malades ont beaucoup évolué.

Socialement, le sida est -presque -devenu une maladie grave comme les autres ; ce dont il faut se féliciter tant le rejet initial a été violent.

L'information (en particulier sur le mode de trans­ mission du virus), les campagnes de prévention et de soutien menées par les associations et les gouvernements ont porté leurs fruits.

Malheureusement, cette > de la maladie n'a pas que des côtés positifs.

Les individus, qui ont moins peur du sida, se sentent aussi moins concernés par la maladie et sa prévention (37% s'estimaient très concernés en 1994, contre 27% en 1998).

En consé­ quence, le nombre de tests de dépistage et l'utilisation des préservatifs chutent.

De ce fait, médecins et associations craignent une recrudes­ cence de la contamination dans les années à venir.

Médicalement, les traitements ont beaucoup évolué.

Avec 1 'arrivée de nouvelles molécules antivirales et surtout des polythérapies (trithérapies, en particulier), la mortalité a fortement reculé (de près de 80 % en Europe).

Cette situation, mal perçue par le public qui croit à présenl la maladie guérissable, contribue au relâchement de la vigi­ lance.

Il ne faut pas oublier que ces thérapies sont inefficaces chez 5 à 10 % des patients.

Le besoin en nouvelles molécules antivirales est donc encore important, non seulement pour ces cas d'échec thérapeu­ tique, mais égalemenl pour tous les autres malades car, dans la très. »

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