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CONSEILS DE MÉTHODE - LA DISSERTATION

Publié le 04/01/2020

Extrait du document

Il serait également hors de propos de faire état d’une connaissance générale du système philosophique de l’auteur considéré : il vous est demandé de montrer que vous comprenez en quoi sa manière d’aborder un problème fait avancer la réflexion, et non de résumer à grands traits l’ensemble de sa pensée.

Le but du commentaire est de montrer que le texte (vous) donne à réfléchir. Il convient de souligner son intérêt, en montrant, selon sa nature propre :

qu’il propose une notion nouvelle, dont la pensée ultérieure montrera la fécondité : il est dans ce cas nécessaire de faire appel à votre connaissance de textes d’autres auteurs abordant le même thème (d’où l’intérêt de la lecture, en cours d’année, des recueils de textes organisés en fonction des notions au programme) ;

qu’il aborde une notion de façon originale par rapport aux pensées contemporaines et antérieures, ce qui suppose que vous soyez capable de rappeler le contexte intellectuel dans lequel il a été produit, d’en citer des exemples symptomatiques, et d’évoquer les solutions apportées précédemment au problème abordé ;

qu’il élabore un concept composant le point central d’un système (le cogito de Descartes, l’élan vital de Bergson) ; il convient alors — et c’est bien le seul cas où cela est justifié — de rappeler les grandes articulations de ce système en montrant comment elles sont liées à ce concept, mais aussi de souligner combien ce dernier aura ensuite, dans l’histoire de la philosophie, un rôle discriminatoire dans le repérage des disciples ou des contradicteurs du philosophe. Celui-ci, en effet, réfute une thèse — d’un philosophe antérieur ou du « sens commun » — dont vous devez du même coup indiquer comment et pourquoi elle était pensable, mais aussi pourquoi elle devient à un certain moment impossible à maintenir.

Dans tous les cas, la mise en valeur de l’intérêt philosophique du texte doit obéir à un souci de construction formelle aussi rigoureux que pour une dissertation classique. Cela signifie notamment que vous ne devez jamais vous contenter d’opposer à la thèse de l’auteur une thèse contradictoire : une telle démarche ne mène à rien et demeure sans conclusion possible, puisqu’elle suggère, au mieux, que la solution consisterait en un panachage éclectique sans rigueur, ou que vous laissez au correcteur le soin de choisir (en jouant à pile ou face ?) la position que vous prétendez défendre dans la copie.

Puisque, au baccalauréat, l’épreuve de philosophie dure quatre heures, nous vous proposons d’organiser votre temps de la manière suivante :

1. Choix du sujet : 10 à 15 minutes.

2. Recherche des idées en vrac : 20 minutes.

3. Elaboration du plan : 40 à 45 minutes.

4. Rédaction de l’introduction : 10 minutes.

5. Rédaction du reste de la copie : 2 heures et demie.

6. Relecture : 10 minutes, ou plus, selon le temps utilisé. Inutile de contempler le plafond en attendant la fin des quatre heures...

Il - LE COMMENTAIRE DE TEXTE

Le troisième sujet proposé à l’épreuve de philosophie du baccalauréat consiste dans l’étude d’un texte extrait de l’œuvre d’un philosophe, classique ou moderne, annoncé par la formule : Dégagez l’intérêt philosophique de ce texte en procédant à son étude ordonnée.

Cela signifie d’abord que la simple paraphrase doit être évitée à tout prix. De surcroît, un tel énoncé suggère immédiatement que la copie doit être organisée selon deux préoccupations complémentaires :

l’étude ordonnée,

l’intérêt philosophique.

Il faut, de plus, respecter l’organisation formelle d’une dissertation « normale » : introduction, parties et paragraphes nettement distincts, conclusion. Cette double exigence fait la difficulté particulière de ce type de sujet, difficulté malgré tout surmontable si l’on s’astreint à une méthode rigoureuse.

1. L’étude ordonnée

L’expression sollicite une mise en ordre des idées de l’auteur : cela peut signifier éventuellement que ce dernier, dans l’extrait qui vous est soumis, a bousculé plus ou moins notablement ce que serait l’ordre logique d’une démonstration — par exemple pour obtenir des effets rhétoriques, choquer volontairement son lecteur par l’affirmation immédiate d’un énoncé surprenant qui ne sera qu’ultérieurement démontré, ou pratiquer, comme le disait Nietzsche, une philosophie « à coups de marteau ». Dans un tel cas, il faut d’abord restaurer à votre propre usage l’argumentation que le texte sous-entend.

Cependant, la majorité des extraits proposés à l’examen sont rédigés de manière logique : l’auteur y soutient une thèse (parfois annoncée dès la première phrase) et l’argumente de façon rigoureuse. Dans ce cas plus

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