Écrire : les influences reçues

« i FICHES .

1 C'est ainsi que procède très souvent Montaigne dans ses Essais, multipliant les citations latines et les références aux phi­ losophes et penseurs de !'Antiquité pour donner à ses propres réflexions un ancrage philosophique attesté.

C'est, selon lui, preuve d'humilité intellectuelle et non de cuistrerie comme on pourrait le penser, d'autant qu'il arrive souvent à Montaigne d ' «arranger» un peu les citations pour les insérer dans sa propre pensée : «Je tords bien plus volontiers une bonne sentence pour la coudre sur moi, que je ne tords mon fil pour l'aller quérir.

» (Essais, livre 1, chapitre XXVI).

IIII Les phénomènes d'intertextuallté Écrits de 1S72 jusqu'à la mort de Montaigne en 1592.

les Essais sont l'œuvre essentielle du XVI' siècle.

lis auront une influence considérable durant les siècles suivants .

1 Tout texte est traversé par un certain nombre d'autres textes, que cela soit ou non conscient chez l'auteur.

C'est le cas des grands mythes que l'on retrouve régulièrement dans les œuvres postérieures à !'Antiquité, car ils constituent les fondements de notre imaginaire et de notre interprétation du monde.

Ainsi dans le récit celtique de Tristan et Iseult au Moyen âge, on lit des allusions explicites au mythe grec du Minotaure, comme par exemple l'épisode de la voile noire ou blanche repris à la fin du conte médiéval pour annoncer la présence ou non d'Iseult sur le bateau qui doit la conduire à Tristan mourant.

La voile noire oubliée provoque la mort de Tristan comme elle avait entraîné celle d'Égée.

C'est le signal pour Égée de la victoire (voile blanche) ou de léchec (voile noire) de son fils Thésée .

1 Dans son roman, Le Rêve, qui raconte l'amour idéal d'Angélique pour Féli­ cien, Zola utilise plusieurs passages du mythe de Roméo et Juliette, référence éternelle de l'amour impossible et tragique, et en particulier la «scène du balcon », au cours de laquelle les jeunes amants s'avouent leur amour.

Cette intertextualité est d'autant plus curieuse que la visée poursuivie par Zola est mystique plus que tragique, puisque la religion est au centre de l'œuvre comme la cathédrale est au cœur du cadre spatial, au travers de la réécriture de La Légende dorée de Jacques de Voragine.

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