Devoir de Philosophie

Les grands principes de la dissertation (EAF)

Publié le 27/06/2015

Extrait du document

C. L'introduction

La dissertation porte presque toujours sur un problème et le rôle de l'introduction est de poser le problème.

Quand vous posez ce problème, il faut toujours partir du postulat que votre lecteur ne connaît pas le sujet.

Même si son énoncé est écrit sur votre copie, même si votre correcteur est le professeur qui a choisi le sujet, agissez comme si vous vous adressiez à un public neuf.

Cette exigence n'est aberrante qu'en apparence. Elle a pour but de vous donner de bonnes habitudes pour l'avenir.

Il faut non seulement poser mais aussi situer le problème. Imaginez toujours que vous vous adressez à un public non prévenu. Il est plus habile de lui montrer dans quel contexte un problème s'insère que de lui en assener bruta­lement l'énoncé.

De ce fait l'introduction est en général structurée selon le schéma suivant :

Idée générale              Passage progressif

Problème                de l'un à l'autre

L'INTRODUCTION DOIT RAPIDEMENT SITUER ET POSER LE PROBLÈME.

Problèmes posés par l'introduction

·    Faut-il dans l'introduction annoncer les différentes parties du devoir?

Sur ce point les avis sont partagés. La tradition veut qu'on annonce les différentes parties du développement. Mais ce que dit le Cuide de l'étudiant angliciste (Éd. P.U.F., p. 128) ne manque pas de bon sens : « Il faudra donc introduire le sujet et voici apparaître le mythe de l'introduction. On a pu exiger, au

cours de vos études secondaires, que votre introduction énonce votre plan. Soyez moins scolaire ! La bonne introduction pose en fait le sujet, c'est-à-dire explique où se trouve le problème. Il est plus habile après cela d'accrocher les parties les unes aux autres comme les wagons d'un train. ,Quelle maladresse de l'annoncer dès le départ ! Tout l'intérêt du lecteur s'évanouit. «

Ces réflexions sont d'autant plus justifiées que les élèves annoncent la plupart du temps les différentes parties avec une lourdeur pachydermique.

Exemple (à ne pas suivre) :

Dans une première partie nous allons démontrer que Valéry a raison. Puis dans une seconde partie nous nous efforcerons de montrer que ses adversaires n'ont pas entièrement tort. Enfin nous ferons une synthèse pour conclure que

C'est à peine une caricature.

A titre personnel nous pensons que ce que disent les auteurs du Guide de l'étudiant angliciste est aussi vrai pour l'enseignement secondaire que pour l'enseignement supé­rieur. Si vous préférez être prudent, et sacrifier à la tradition en annonçant les différentes parties du plan dans l'introduc­tion, il faut éviter de le faire d'une manière trop pesante; on doit se contenter d'indiquer les directions suivies, mais sans indiquer dans quel sens on va résoudre le problème. Indi­quez la démarche qui sera la vôtre, mais non le contenu du devoir; donnez une idée du mouvement de la dissertation, mais évitez tout ce qui peut ressembler à une conclusion.

Évitez aussi évidemment (le cas est, hélas, fréquent) d'an­noncer des parties qu'on ne retrouve pas par la suite.

·   Faut-il citer le sujet dans l'introduction?

Le problème posé évoque le cas où le sujet se présente sous la forme d'une citation.

Lorsque la citation est courte, il faut la reprendre intégra­lement dans l'introduction; lorsque la citation est longue, il faut dégager le problème qu'elle contient en s'appuyant sur les passages essentiels.

·    définir le vocabulaire employé dans le devoir ?

Lorsque des mots du sujet peuvent prêter à confusion, il est nécessaire de les définir avant d'aborder la discussion.

S'il est possible de préciser en quelques mots le sens du vocabulaire employé, cette mise au point pourra prendre place dans l'introduction.

Mais si les définitions demandent un développement qui dépasse deux ou trois lignes, il vaut mieux ne pas les mettre dans l'introduction; elles se situeront au début du corps du devoir, avant la discussion ou au moment où le terme qui peut poser un problème est employé. Dans certains cas la définition d'un mot du sujet peut constituer une véritable partie du devoir.

Le fait de ne pas définir les mots importants a presque toujours des conséquences fâcheuses sur la suite du dévelop­pement; vous avez à définir le ou les mots clés, et non tous les substantifs contenus dans le sujet. Si vous avez à discuter par exemple la formule : « Le sport est devenu aujourd'hui une école de vanité «, évitez de consacrer dix lignes à définir le sport, puis dix lignes à définir une école et dix autres lignes pour dire en quoi consiste la vanité. Le mot clé est ici vanité : c'est lui qu'il faut définir très vite si vous voulez poser le problème contenu dans la formule.

 

IL EST NÉCESSAIRE DÈS LE DÉBUT DU DEVOIR DE PRÉCISER DANS QUEL SENS ON PREND LE OU LES MOTS CLÉS DU SUJET*.

Tout d'abord, il est rare que la question de cours « colle « exactement au sujet. L'élève qui reproduit purement et simplement une question de cours a toutes les chances de ne pas traiter exactement le sujet donné. D'autre part, les problèmes ne se posent pas partout de la même manière; on s'attend évidemment à ce que le point de vue d'un élève de Martinique ne reflète pas le même univers culturel et ne soit pas exposé dans les mêmes termes que celui d'un élève de Lille ou de Saint-Brieuc. Enfin les réactions d'un profes­seur et celles d'un aspirant bachelier ne sont pas les mêmes. Pour naïve qu'elle soit parfois, nous préférons une réaction sincère à une réaction plus mûre, mais empruntée et qui sonne faux.

L'expression d'une pensée personnelle n'empêche pas évidemment qu'il soit fait référence aux réflexions d'autres personnes, en particulier d'écrivains. Les références à la littérature sont toujours les bienvenues; elles sont même dans certains cas, nous le verrons plus loin, obligatoires.

LE SUJET NE SE PRÊTE JAMAIS A LA RÉCI­TATION D'UNE QUESTION DE COURS OU D'UN CORRIGÉ TOUT PRÊT. ON ATTEND DE VOUS UNE RÉACTION AUTHENTIQUE, L'EXPRESSION D'UN SENTIMENT PERSON­NEL

« Tout d'abord, il est rare que la question de cours «colle» exactement au sujet.

L'élève qui reproduit purement et simplement une question de cours a toutes les chances de ne pas traiter exactement le sujet donné.

D'autre part, les problèmes ne se posent pas partout de la même manière; on s'attend évidemment à ce que le point de vue d'un élève de Martinique ne reflète pas le même univers culturel et ne soit pas exposé dans les mêmes termes que celui d'un élève de Lille ou de Saint-Brieuc.

Enfin les réactions d~un profes­ seur et celles d'un aspirant bachelier ne sont pas les mêmes.

Pour naïve qu'elle soit parfois, nous préférons une réaction sincère à une réaction plus mûre, mais empruntée et qui sonne faux.

L'expression d'une pensée personnelle n'empêche pas évidemment qu'il soit fait référence aux réflexions d'autres personnes, en particulier d'écrivains.

Les références à la littérature sont toujours les bienvenues; elles sont même dans certains cas, nous le verrons plus loin, obligatoires.

LE SUJET NE SE PRËTE JAMAIS A LA RÉCI­ TATION D'UNE QUESTION DE COURS OU D'UN CORRIGÉ TOUT PRËT.

ON ATTEND DE VOUS UNE REACTION AUTHENTIQUE, L'EXPRESSION D'UN SENTIMENT PERSON­ NEL.

NÉCESSITÉ D'AVOIR RECOURSADESEXEMPLES Pour donner la preuve d'une réflexion personnelle, d'un sentiment vécu, il faut que votre devoir soit enraciné dans le concret; il est donc nécessaire d'avoir fréquemment recours à des exemples.

On se reportera à nos différents corrigés pour voir comment le lien est constamment établi entre les idées et les faits.

Un exemple est l'énoncé d'un fait qui vient à l'appui d'une affirmation.

Il est donc nécessaire de toujours bien marquer le lien entre le fait choisi et l'affirmation qu'il vient conforter.

Cette remarque a pour but d'éviter les devoirs où proli­ fèrent les allusions au réel, mais où les faits cités ne sont pas analysés, ni intégrés à l'intérieur d'un raisonnement.

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