La maât et la hokmâh biblique
Publié le 03/01/2015
Extrait du document
«
Maât et hokmâh :
des
traits s e mblables
L
a comparaison entre les
textes égyptiens relatifs à
la maât et les textes bibli
ques, en particulier
les Pro
verbes,
qui parlent de la hok
mâh donne une étrange im
pression
de similitude sur un
certain nombre de points
fondamentaux de leur essen
ce.
La maât et la hokmâh en
tretiennent d'abord un lien
intime avec le Créateur, qu'il
s'agisse d'Atoum, de Rê ou
d'Amon, dont Maât est consi
dérée
tour à tour comme la
fille indispensable à l'œuvre
c r
éa trice, ou Yahvé, dont il
est dit dans les Proverbe 8,
22-30 qu'il a créé la hokmâh
avant toute autre chose,
comme «prémices de son
œuvre
» , cel le-ci étant désor
mais
«à ses côtés comme le
maître d'œuvre ».
Dans le monde terrestre, la
maât et la hokmâh œuvrent
encore de la même façon.
Les
deux notions personnifiées
ont ainsi un lien privilégié
avec
le roi et la justice royale,
en assurant
la légi timit é de
leur pouvoir et en inspirant
les décisions de leurs princi
paux délégués .
Dans la Bible
(Pr.
1, 9), il est par ailleurs in
diqué que la hokmâh est une
parure
«pour ton cou», ce
qui n'est pas sans rappeler
l'amulette à l'effigie de Ma ât
colossale d'Amon
s le temple de
or.
Contrairement
· la hokmâh,
rdonnée à Yahvé,
nd dieu égyptien
d étroitement de
la maât.
que portaient autour du cou
les vizirs égyptiens, égale
ment prêtres de la déesse .
D
'une manière générale, la
maât et la hokmâh ont beau
coup d'autres points com
muns dans leurs
rapports
avec les hommes, pour les
quels elles font figure de
source de vie
et de bien, voi
re
d'immortalité pour ceux
qui se conforment à leurs
principes .
Toutes les deux
sont figurées tenant dans la
main droite un symbole de
vie et dans la main gauche un
symbole
de prospérité et de
puissance.
La« maât »
prototype égyptien
de la « hokmâh » ?
C
es nombreuses similitudes
ont laissé à penser que la
hokmaâh biblique avait une
origine égyptienne.
Mais,
bien que
le rapprochement
soit inévitable,
il existe entre
les deux abstractions person
nifiées quelques différences
notables .
On a ainsi fait re
marquer que
le rapport de
dépendance entre
la hokmâh
et Yahvé est pratiquement in
versé par
rapport aux liens
existant entre la maât et
Amon -Rê, ce dernier dépen
dant étroitement de la déesse
Vérité-Justice, alors que dans
le premier cas c'est la hokmâh
qui est subordonnée à Yahvé .
Le fait que la Maât soit une
div i
nit é constitue du reste un
autre
point de divergence, du
moins à première vue, car en
fait c'est seulement dans un
deuxième temps que
les Égyp
tiens
ont érigé ce concept
éthique en
figure divine par
ticipant à l'œuvre créatrice.
De
plus , s'opposant à l'épura -
tion de toute connotation po
lythéiste mise en œuvre dans
la Bible, la hokmâh, qui parle
à la première personne, sem
ble bien présenter, comme le
fait remarquer Ch .
Cannuyer,
«les caractères marqués d'une
personnification quasi divini
sante -peut-être
plus que la
maât, en définitive ! ».
»
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