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L'ÂGE D’OR: Qu’est ce que le mythe de l'Age d’Or ?

Publié le 14/12/2022

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« L'ÂGE D’OR Qu’est ce que le mythe de l'Age d’Or ? Le mythe de l'âge d’or a été présenté pour la première fois au VIIIe siècle avant J.-C., dans Les Travaux et les Jours par Hésiode.

L’ouvrage décrit cinq générations successives d’hommes.

La première génération est la génération d’or qui donne son nom à ce mythe. Elle existait a un temps indéterminé, sous le règne de Saturne, immédiatement après la création des dieux et des hommes.

A cette époque, l’humanité vivait en paix et harmonie avec la nature et les dieux.

Il n’existait pas de rivalités, les hommes vivaient dans l’abondance grave à la nature, sans souffrance et sans vieillir.

La justice règne, et la corruption est inexistante.

C’est donc l'âge considéré comme le plus pur, juste et égalitaire. Cependant, rapidement, les vices des hommes détruisent cet âge de pureté et de justice, et succèdent l'âge d'argent, puis l'âge de bronze et enfin les âges d’airan et de fer.

Chaque changement d'âge, selon le mythe, correspond à un accroissement progressif de la violence et des souffrances, en raison de la prédominance des vices humains, chaque fois plus destructeurs.

Ce mythe a une importante valeur morale, puisqu'il décrit l'évolution humaine de façon corrompue et décadente, symbolisée par les métaux du plus noble au plus vil.

Au XIXè siècle notamment prédomine la théorie que ce mythe est cyclique, c’est à dire qu'après l'âge de fer, l’humanité reviendra à l'âge d’or. Tout au long de son règne, Auguste va tenter de tendre vers un retour de la paix et de la justice.

Il défend également des valeurs morales, dont la pietas, le respect envers les dieux, les ancêtres, mais aussi la patrie.

C’est pourquoi on parle sous son règne de “retour à l'âge d’or”. I- Texte antique Quintus Horatius Flaccus, 08/12/-65 - 27/11/-8, et présentation de son œuvre Epodes. Il était un poète lyrique romain qui a vécu à l’époque d’Auguste.

Il composa de nombreux vers et de la poésie iambique sarcastique.

Son père était un esclave affranchi, qui a assuré que son fils reçoive une éducation approfondie.

Horace poursuivi ses études à Athènes et s’inscrivit à l’Académie fondée par Platon.

Il a développé un intérêt pour l’ancienne tradition de la poésie lyrique grecque.

Il a commencé son service militaire haut dans les rangs et a commandé une légion à la bataille de Philippes.

Plus tard, il retourna chez son père qui perdit ses biens et prit un emploi de scribe.

En tant que poète, il écrivait souvent sur des sujets comme la politique, l’amour, la philosophie et l’éthique.

Son recueil de poèmes lyriques latins, Odes, exprime notamment son intérêt pour l'épicurisme et le stoïcisme.

C'est d'ailleurs dans le premier livre de ce recueil qu’il a écrit “Carpe diem”, qui signifie qu’il est important de vivre le moment présent.

Le recueil comprenait également des poèmes d’éloges funèbres adressés à Auguste.

Les Épodes sont le deuxième recueil d'Horace, publié vers 30 av.

J.-C.

sous le titre d'Iambes, réunissant dix-sept pièces majoritairement écrites en distiques et utilisant l'iambe.

L'iambe correspond à des vers grec ou latin, dont les pieds étaient des iambes, et est une pièce de vers satiriques.

Il permet à Horace d'attaquer ses ennemis sur des sujets variés, dont notamment la dénonciation des faiblesses morales et les vices de ses concitoyens.

Le recueil évoque aussi les guerres civiles, alternant entre des plus anciennes, avec une vision très sombre de ces guerres, et les plus récentes, célébrant la victoire d'Actium. L'Océanus qui entoure le monde nous attend.

Cherchons les campagnes, les heureuses campagnes, et les îles fortunées où la terre non labourée produit Cérès chaque année, où fleurit la vigne non émondée, où le bourgeon germe et ne trompe jamais, où la figue brune orne le figuier, où le miel coule du chêne creux, où la source transparente bondit dans son cours murmurant.

Là, les chèvres viennent d'elles-mêmes pour qu'on les traie, et les brebis dociles apportent leurs pleines mamelles; la contagion n'y attaque point les troupeaux, et nul astre brûlant ne les consume; l'ours n'y gronde point le soir autour des bergeries, et la vipère qui se dresse n'y soulève pas la terre.

Que de choses nous admirerons, heureux! Jamais l'humide Eurus ne creuse le sol de ses pluies ; les grasses semences ne sont point brûlées dans les sillons desséchés, tant le roi des Dieux y tempère l'une et l'autre saison. Epodes, “Au peuple romain”, Horace Tout d’abord, nous avons choisi cette œuvre car elle présente une nouvelle vision de l'âge d’or, perçu comme un rêve, un idéal inatteignable.

Au-delà d'être un temps mythique, c’est un rêve que les hommes souhaitent pouvoir atteindre.

Dans son œuvre, Horace dépeint Rome dans l’âge de fer.

Selon lui, la ville est détruite par ses concitoyens et leurs vices, et il rêve de la quitter pour gagner les îles Fortunées, où ils vivraient dans d’otium grâce à la nature, sans nécessité de travailler de la terre.

Dans le texte étudié, où Horace décrit cet “Oceanus”, ce lieu de vie idéal, l’âge d’or apparaît comme un rêve où il est possible de se réfugier pour échapper à un présent invivable de vice et de violence.

Ainsi, nous avons choisi d'étudier cette œuvre car elle présente l'âge d'or comme une utopie, en contradiction avec la réalité de Rome à cette époque. De plus, il est intéressant de constater que, même si Horace ne vit pas dans l’idéal de l'âge d’or qu’il décrit, il conserve un principe essentiel du mythe de l'âge d'or : la dégradation irréversible des âges.

En effet, il vit dans un âge de fer, qui n'est que déplorable et éloigné de l'idéal de l'âge d’or en raison des horreurs causées par les hommes, comme les guerres civiles.

En effet, Épode est composée pendant les années suivant l’assasinat de Jules César.

Ainsi, Horace mêle le mythe originel aux spécificités et aux vices qu’il constate personnellement.

Il est donc intéressant de constater que la réalité peut rejoindre le mythe. Cependant, nous avons choisi d'étudier cette œuvre car Horace introduit aussi des particularités à son récit de l'âge d’or.

En effet, il n’est plus pour Horace seulement un temps mythique mais aussi un lieu auquel les hommes souhaitent accéder.

Ainsi, dans le texte “Au peuple romain”, face à la violence à Rome, Horace invite les hommes vertueux à quitter la ville.

Le lieu qu’il leur propose de rejoindre correspond à la description de l'âge d’or mythologique, notamment au sujet de la nature abondante et généreuse.

Aussi, l’âge d'or est une alternative au temps présent, qui grâce à la poésie, permet d'échapper à Rome devenue invivable.

Horace croit à la possibilité qui demeure pour les hommes vertueux de fuir le temps présent avant d’y revenir peut-être un jour. De plus, Horace réécrit en partie le mythe, pour qu’il se rapproche aussi de sa situation historique.

Cela témoigne donc du fait que le mythe de l'âge d’or n’est pas un mythe figé, et qu’il peut être interprété et adapté par les auteurs.

Tout d’abord, il identifie explicitement les Îles Fortunées à un reste d’âge d’or qui a subsisté après la domination de Jupiter, là où on semble généralement évoquer deux temps différents dans la succession des races, la race d’or appartenant au temps des dieux.

D’autre part, pour Horace, le temps de l'âge d’or existe encore.

Bien qu’il conserve l’idée de la dégradation et de la multiplication des vices avec le temps, il semble affirmer que ce temps n’est pas réservé aux héros, n’existant plus, mais, plus largement, à des hommes qui suivent la valeur morale de la pietas.

En effet, en s’adressant aux derniers hommes sans vices de Rome, il affirme “L'Océanus qui entoure le monde nous attend.” Alors, selon lui, ce lieu et cet idéal peut être atteint, même si Rome est détruite par la corruption.

Cependant, Horace conserve l’idée d’une certaine distance entre la société actuelle et ce mythe, puisque l’Océanus, le lieu utopique, n’est pas Rome mais sur des îles éloignées.

Selon lui, la distance est plus géographique que temporelle.

Ainsi, il nous a semblé intéressant de voir que, au-delà d’adapter le mythe au contexte historique, il introduit dans son récit son propre point de vue sur le mythe. II- Texte moderne : Utopia de Thomas More “Nulla domus est, quae non ut hostium in plateam, ita posticum in hortum habeat.

Quin bifores quoque facili tractu manus apertiles, ac dein sua sponte coeuntes, quemvis intromittunt, ita nihil usquam privati est.

Nam domos ipsas uno quoque decennio sorte commutant.

Hos hortos magnifaciunt.

in his vineas, fructus, herbas, flores habent.

tanto nitore, cultuque, ut nihil fructuosius usquam viderim, nihil elegantius.” “Chaque maison a une porte sur la rue et une porte sur le jardin.

Ces deux portes s'ouvrent aisément d'un léger coup de main, et laissent entrer le premier venu.

Les Utopiens appliquent en ceci le principe de la possession commune.

Pour anéantir jusqu'à l'idée de la propriété individuelle et absolue, ils changent de maison tous les dix ans, et tirent au sort celle qui doit leur tomber en partage.

Les habitants des villes soignent leurs jardins avec passion ; ils y cultivent la vigne, les fruits, les fleurs et toutes sortes de plantes.

Ils mettent à cette culture tant de science et de goût, que je n'ai jamais vu ailleurs plus de fertilité et d'abondance réunies à un coup d'œil plus gracieux.” Thomas More, L'Utopie, livre II, chap.

2.

Traduction de Victor Touvenel, 1842 Thomas More, 1478-1535. Thomas More fut un avocat, humaniste, et homme d’État anglais.

Il fut fait chevalier par le roi Henri VIII en 1521 et canonisé par le pape Pie XI en 1935. Il est issu d’une famille riche et commerciale, et a donc bénéficié d’une éducation représentative de la culture intellectuelle du XVe siècle à Londres, de laquelle s’est fondée l’humanisme.

En 1492, à 14 ans, il intègre l’Université d’Oxford, où il s’intéresse aux textes grecs et latins, et qui vont l’inspirer dans son écriture.

Sa vision était influencée par son rôle juridique dans les affaires de sa ville, et c’est en tant que représentant des intérêts de la ville qu’il fut d’abord mis au service de la Couronne.

Cette implication dans la vie civique de Londres a également inspiré L’Utopia, son œuvre la plus connue, achevée en 1516.

Dans les premières années de leur association, More et Erasme, qui restèrent proches durant plus de 30 années, ont partagé un intérêt critique à exposer les folies et les abus de la vie contemporaine, notamment au sujet de la religion.

More a d’abord défendu fermement l'orthodoxie catholique.

Cependant, son refus de soutenir le vœu du roi Henry de répudier son mariage avec Catherine d’Aragon l’a conduit à l’emprisonnement.

Thomas Cromwell, conseiller du Roi, obtient un faux témoignage selon lequel More aurait dénié au Roi le titre de chef de l’Église.

Pendant quatorze mois dans la tour, il a écrit un certain nombre d’œuvres de dévotion qui sont en contraste avec la gravité de ses écrits polémiques.

Jugé pour trahison, More est décapité le 6 juillet 1535. Le titre de l'ouvrage est un néologisme créé par l’auteur, qui désigne en grec un lieu qui n'existe pas : "ou" (négation) + "topos" ("lieu") + suffixe-ia.

Il reflète donc le peu d'espoir de l’auteur dans la réalisation de ses rêves. L’Utopia est divisé en deux parties qui constituent le récis de Thomas More. Dans le premier livre, l'auteur se présente tout d’abord comme un fonctionnaire de Londres.

Il rédige une lettre à un ami éditeur, nommé Peter Giles, dans laquelle il lui exprime son envie qu’il publie son nouveau livre, L’Utopie.

Ce livre raconte une chronique de l’une de leurs rencontres avec un voyageur nommé Raphaël Hythloday, qu’ils interrogent.

Au cours de leur discussion, ils échangent des idées philosophiques.

Giles et More sont impressionnés par les savoirs immenses de leur interlocuteur, et lui conseillent de chercher un emploi au service d’un roi, pensant qu’il a la responsabilité de servir le pays, puisqu’il a de grandes connaissances.

Hythloday refuse, disant que là n’est pas sa place parce qu’il tolère ne pas l’obéissance aveugle, basée sur la flatterie.

Durant leur dialogue, les trois hommes se concentrent sur l’Angleterre.

Hythloday critique le pays pour son code pénal excessif et sa répartition injuste des richesses.

Il critique aussi d’autres pays européens, ayant des difficultés économiques à cause de leurs gouvernements faibles.

Ainsi, le but de cette partie est de dépeindre la société à travers les yeux d’un etranger. More veut décrire les choses qui ne vont pas dans la civilisation anglaise actuelle avant d’introduire dans son récit une nation idéale, l’Utopie, que Hythloday a découvert lors d’une de ses expéditions vers le Nouveau Monde et en partage des détails.

Il explique dans le livre deux certaines caractéristiques du fonctionnement de cette société, telles que la géographie, la famille, l’éducation et les structures sociales.

Par exemple, le divorce est permis dans des circonstances spéciales, et l’éducation est une norme.

Utopia a des villes planifiées où l’agriculture est l’activité principale.

Hythloday continue sa description du gouvernement, de la politique, du travail, des esclaves, et de l’économie d’Utopia.

Les habitants élisent leurs dirigeants.

Puisqu’ils ne font pas de commerce, les habitants n’utilisent pas d’argent.

En comparaison avec la description faite dans le livre un de l'Angleterre, on comprend aussi que la description de l’Utopie sert de dénonciation indirecte du fonctionnement de la société de Thomas More. L’Utopie de Thomas More nous permet d’illustrer le fait que le mythe de l'âge d’or persiste dans le temps, et est remanié selon les époques et les auteurs.

Plus tard, ce mythe a donné naissance au mythe complémentaire de l’utopie. Tout d’abord, nous avons choisi de présenter cette œuvre car il est possible de la rapprocher du mythe de l’âge d’or antique.

En effet, l'organisation de cette cité rappelle les origines de l'humanité, avant l'apparition de la société corrompue que Giles et More connaissent.

Dans l’extrait étudié, on constate que l’auteur fait prendre une place essentielle à la nature dans la description.

On y retrouve notamment l’absence presque totale de propriété privée et l’harmonie avec la nature.

Les habitants ont de la passion dans le travail de la terre, et apprécient de cultiver leurs jardins pour que les plantes puissent fleurir et être exploitables ensuite par eux.

Ils vivent tous selon une certaine égalité, puisqu’il n’existe pas de propriété privée et que les logements sont tirés au sort.

Il nous a donc semblé intéressant d'étudier le fait que ce mythe puisse perdurer, et résonner dans les esprits d’individus vivant des siècles après son apparition. Cependant, il y a aussi nombre de différences, qui témoignent du fait que l'auteur a su s’approprier ce mythe.

Utopia est une société qui évolue dans le temps, son fonctionnement est adapté au fur et à mesure des années.

Malgré le fait qu’elle soit présentée comme préférable au fonctionnement actuel de l’Angleterre, la société utopique n’est pas sans ses imperfections.

En effet, le travail agricole reste pénible bien que nécessaire, et la société nécessite une organisation et un respect de la justice pour son bon fonctionnement.

Cela permet de rappeler que ces hommes ne sont pas des surhommes, et qu’il est donc possible pour la société de More de s’organiser autrement pour être plus égalitaire.

La ville possède des lois, des codes, des normes, qui régulent la vie des habitants.

Elle a une certaine organisation et des structures sociales spécifiques.

Le commerce existe par le troc, bien qu’il n’y ait pas de monnaie.

L’esclavage existe, et.... »

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