LE VER DU MAL DE DENT
Publié le 17/01/2022
Extrait du document
Les exorcistes ne sont pas de simples guérisseurs. mi-magiciens mi-médecins ; ils sont aussi des hommes très cultivés, qui savent lire et écrire et qui connaissent les textes sacrés. Les spécialistes de la Mésopotamie ont découvert que certains d'entre eux sont même Les auteurs d'hymnes ou de poèmes qui figurent parmi les plus grands textes Littéraires de cette civilisation : ainsi, l'une des versions de la Théodicée babylonienne a été composée par l'incantateur Esagil-kina-ubbib.
«
MYTHES DE MÉSOPOTAMIE
COMMENT LES HOMMES SOIGNENT LA RAGE DE DENT
Le Ver a fini par s'installer.
Comment faire maintenant pour le
déloger ? Car en suçant la gencive, il cause de terribles rages
de dent s
! Qu elques lignes après le récit de la création du
monde, le texte prend une
form e et un ton bien différents : il
indique le remède
à appliquer afin de soigner cette douleur .
Pour extirper le
Ver d e la gencive , il faut se sa isir d'une aiguille
e t,
à l'aide de cet outil , coincer l'extrémité de l'animal.
Dans le
même temps, le praticien doit prononcer l'invocation suivante :
« Puisque tu as parlé, ô Ver,
Qu'Ea te frappe
D e toute
sa force ! »
Il ne suffit pourtant pas d'extraire le Ver, puisque ce dernier
peut sans diffic ulté rev enir.
Pour finir de soigne r la gencive
en flamm ée et éviter que l'animal s'y loge une nouvelle fois,
on fabrique un ca taplasme en mélangeant divers ingrédients -
un com
po sa nt de la bièr e, une h er be aux vertus médicinales et
de l'huile.
Avant d'appl
iquer l'emplâtre obtenu s ur la dent,
l'exo rciste
se penche au-dessus de la mixture et répète trois
fois
le tex t e du Ver du mal de dent.
œ
DE GRANDS LETTRÉS
Les exorcistes ne sont pas de sim ples ~uérisseurs, mi magiciens mi-médecins ; ils sont aussi des hommes très
cu ltivé s, qui savent lire et écrire et qui connaisse nt les textes
s acrés.
Les spécialistes de la Méso potamie ont découvert
que certain s d'entre e ux sont même les auteurs d'hymnes
ou de poèmes qui figurent p armi les plu s grands textes
littéraires de cette civilisat ion : ainsi, l'une des versions de
la Théodicée babylonienne a été composée par lïncantateur Esagil-kina -ubbib.
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LA REQUÊTE DU VER
Long de vingt-ci nq vers l!I.
le poème
du Ver du mal de dent est un texte
incisif et imagé.
Le Ver s'y adresse à Ea e n ces termes : « Que me donneras- tu à manger? Que me donn eras- tu à sucer? » Puis, plus impérieux encore, il suggère: «Pla ce-moi plutôt.
et m'instal le Ent re la Dent et la Gencive,
Pour que je suce le sang de la Dent
Et qu e je ronge, peu à peu, L a Gencive ! » (trad .
R.
C.
Thompson,
cité par J.
Bottéro).
»
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