Réécriture du mythe de Pandore

« Réécriture du mythe de Pandore Un jour où, comme à chaque fois, j’attendais, plein d’espoir, et où, comme à chaque fois, il semblait que ma patience était vaine, des sons étouffés nous parvinrent dans nos ténèbres.

Ils semblaient se répondre.

L’un, grave, faisait trembler les parois de la boîte où je séjourne depuis ma création.

L’autre, plus aigu, était perçant et désagréable.

Cela devait être des voix.

Peut-être était-ce enfin l’être salvateur, l’entité méconnue qui nous libérerait. Cet évènement donna naissance à des milliers de questions auxquelles je ne pouvais répondre, et mon attente se teignit d’appréhension. Les voix continuaient, sans que rien ne se produise.

Orgueil, toujours sûr de sa supériorité et de la justesse de son opinion, me regardait avec dédain.

Vieillesse l'imita, avec ceci en plus qu’il semblait lassé de mes vains espoirs.

Il est d’ailleurs étrange, que, malgré l’obscurité qui régnait dans nôtre geôle, je fus capable de distinguer mes compagnons d’infortune.

La majorité du temps, ils prenaient l’ apparence d’une brume diffuse.

Cependant, il leur arrivait d’adopter des formes distinctes, ce qui permettait alors de connaître leurs émotions, leur état d’esprit.

Et je ressentais là tant de mépris pour ma personne! Les voix se turent.

Du moins ces sons que je pensais être des voix ne nous parvenaient plus.

Ma croyance presque aveugle en l’apparition du sauveur, du libérateur, faillit alors.

Guerre, toujours belliqueux et d’humeur orageuse, s’emporta.

Il s’agita, et jura qu’un jour il partirait, et qu’il détruirait tout.

Lui aussi était convaincu que nous finirions par sortir, seulement il pensait réussir par lui-même à s’échapper quand il en aurait trouvé le moyen.

Je tentai de le calmer: le sauveur la lui donnerait, sa liberté, et il me l’accorderait aussi, tout comme il le ferait pour les autres.

Le calme revint. Misère, isolé, comme l’étaient Maladie et Famine, laissa échapper un long râle rauque.

Son malheur, d’origine inconnue, le tourmentait depuis toujours.

Pas.... »