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Dans l'ombre d'Hollywood, le film d'auteur européen invente son propre langage et une thématique individuelle

Publié le 22/03/2019

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Le 22 mars 1995, le cinéma célèbre son centième anniversaire : en 1895 à Paris, les frères Louis et Auguste Lumière présentaient leur premier film devant un public de spécialistes. Le sujet : des ouvriers sortant de l'usine de leur père. Dans les années 90, le cinéma est bien différent de ses débuts : productions hollyywoodiennes en tête, le film assisté par ordinateur prend le relais.

L' acronyme « avar », abréviation de « articulated variables» est

 

* devenu un mot-clé de l'animation assistée par ordinateur. Chaque personnage comporte des centaines d'avars, qu'il s'agisse du mouvement du muscle d'une jambe ou d'un froncement de sourcil. Nourris d'avars, les ordinateurs peuvent calculer toutes les trajectoires des mouvements décrits dans le scénario. Mais la 3D et les effets de lumière engendrent la plupart du temps des personnages froids et sans âme.

 

Avec Toy story, conte nostalgique pour enfants racontant les aventures de jouets animés, les studios Walt-Disney signent en 1995 le premier film entièrement réalisé sur ordinateur. Techniquement, il est aujourd'hui possible de digitaliser les acteurs. Mais les producteurs hésitent encore à promouvoir un film conçu par ordinateur où les rôles seraient tenus par Marilyn Monroe ou Mariene Dietrich.

le metteur en scène français Léos Carax entraîne les spectateurs dans un tourbillon desentiments avec son film Les Amants du Pont-Neuf. Denis Lavant et Juliette Binoche y tiennent les rôles principaux.

Hollywood à l'heure de l'informatique. Hollywood ne peut désormais plus se passer de technique. Sorti en 1993, Jurassic Park de Steven Spielberg en est une bonne illustration. Outre la force du scénario, qui fait revivre des dinosaures, l'immense succès du film repose sur des robots à animation hydraulique contrôlés par des procédés informatiques. Faisant appel à différentes techniques, des spécialistes font bouger les dinosaures dans un parc d'attractions. Les trucages sont parfaits. Mais en renonçant à engager de grandes vedettes, Spielberg crée une exception à la règle hollywoodienne. En général, les producteurs américains continuent de miser sur un cocktail qui fait recette depuis l'époque du cinéma muet : stars et action, glamour et sexe.

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« Un des succès inattendus des années 90: La Leçon de piano, de Jane Campion.

Ce film raconte l'histoire d'Ada (Holly Hunter), jeune femme muette, accompagnée de sa fille et de son piano, qui débarque au XIX" siècle en Nouvelle-Zélande, où l'attend son nouveau mari.

l'his toire de l'industriel Oskar Schindl er, Spiel berg ayant fait le choix d'aborder la Shoah par le biais de la destinée d'un Ju ste.

JI faut mentionner également La Vie est belle (1997) de l'Ita lien Rober to Benigni, qui a ému un vaste public.

La Néo-Zé landa ise, Jane Campion (Un ange à ma table, 1990 ; La Leçon de piano, 1992) et le Français Léos Carax (Les Amant s du Pont-Neuf , avec la nouv elle star mon tante Juliette Bi noch e), nous plong ent dans un imagina ire très riche, peuplé de situa­ tions extraordinair es, où le lan gage ci néma tographique sert une histoi re d'une grande densité poétique.

Emir Kusturica, cinéa ste de Bosnie, tourne Underground, film qui évoque l'h istoire tragique de la Yougoslavie depuis 1945.

Il reçoit la Palme d'or au fes tival de Cannes en 1995.

Le grand prix spé cial du jury est attr ibué au Grec Theodoros Angelopoulos pour Le Regard d'Ulysse, la même année.

Les deux œuvres, empreintes de tristesse et de désespoir, se déroulent dans un cadre où la gue rre des Balk ans tient une place im portante.

La tradition cinématographique en Europe.

Les pays d'Eur ope, la France en tête, font également preuve de créativité et de savoi r-faire.

Louis Malle, mort en 19 95, signe en 1992 Fatale, un récit bril lant sur la carrièr e, l'exige nce de lib erté et l'ob session sexuelle.

Une fois de pl us, le film fait recette auprès du public et recueille l'assentiment des critiques.

La Belle Noiseuse (1991) de Jacques Rivette, hommage à la peinture adapté du Chef­ d'œuv re inconnu de Balzac, devient un film culte pour les cinéphiles.

En France toujours, les metteurs en scène Marc Caro et Jean-Pier re Jeunet sortent en duo leur premier long métrage en 1991 : Delica ­ tessen nous raconte une histoire d'amour im possi ble dans un univers de fin de monde peuplé de déta ils grotesques et de personnages loufoques.

L'Espagnol Pedro Almodovar met en scène les catastrophes de la vie quotidienne de façon burlesque dans Talons aiguilles (1991); l'Anglais Ken Loach excelle dans le genre satirique et signe en 1991 Riff raff, une peinture de l'Ang leterre de Margar et Thatcher.

Poésie et cinéma s'assemblent à merv eille dans Le Facteur (1995), film itali- en dont le rôle de Pablo Neruda en exil est inter prété par Philippe Noiret.

La Finlande est également à l'honneur : les histoi res scandin aves pleines de mélancolie du réalisateur Aki Kaurismàki (J'ai engagé un tueur , 19 90) font le bonheur du public interna tional.

Le fi lm européen dispose de ressources pour affirmer son autonomie sans avoir à copier les modèles américains.

L'avantage d'Holly wood réside pourtant dans sa par t de marché : les productions cinémato­ graphiques américaines représentent deux tiers du marché mondial.

L'avenir du film européen.

L'exigence du publi c guide les choix des réalis ateurs eur opéens : ils doivent avant tout montrer aux cinéphiles allemands , fra nçais , ital iens ou russes des pro­ ductions dans lesquelle s chacun puisse re connaî tre son identité nationale ou européenne.

Cependant, face à la rude concurrence américaine, le succès n'est possi ble que grâce à un soutien financier des chaînes de télévision, des sponsors ind ustr iels ou de sub ventions ciné­ matog raphiques publiques.. »

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