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Définition: ESTOMPÉ, -ÉE, participe passé et adjectif.

Publié le 03/02/2016

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Définition: ESTOMPÉ, -ÉE, participe passé et adjectif. I.— Participe passé de estomper* II.— Emploi adjectival. A.— BEAUX-ARTS. Qui est exécuté au moyen d'une des techniques de l'estompage; qui présente un effet d'ombres et de dégradés obtenu par estompage. Lavis estompé. C'était une tête estompée de Niobé (EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Journal, 1852, page 75 ). Quant à Turner, héritier spirituel de Claude Lorrain et de Watteau, ses féeries trop criardes ou trop estompées, ses fades paysages réalistes (...) dépassent toujours la mesure dans le sens interdit (ANDRÉ LHOTE, Peinture d'abord, 1942, page 96 ). — Par extension, péjoratif. [En parlant d'un autre domaine artistique] Qui manque de force dans l'expression. Dukas déplorait qu'en cet opéra hésitant [« Geneviève » de Schumann] , trop de détails exquis fussent noyés dans le bourbier d'une instrumentation à la fois faible et lourde (...) Contours estompés, demi-jour, sonorités embrouillardées, l'auteur est gris (HENRI GAUTHIER-VILLARS, DIT WILLY, Entre deux airs, 1895, page 128 ). La sonorité moins expressive (...) a quelque chose d'étouffé, d'estompé (ERNEST GUIRAUD, HENRI BUSSER, Traité pratique d'instrumentation, 1933, page 15 ). B.— Par analogie, littéraire. [En parlant d'un élément du paysage] Qui est flou, indistinct, voilé d'une ombre légère. Par ces horizons estompés (HONORÉ DE BALZAC, Le Lys dans la vallée, 1836, page 30 ). Les fonds estompés dans un brouillard gris perle (EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Journal, 1855, page 225 ). C.— Au figuré. [En parlant d'un inanimé abstrait; en particulier d'un sentiment] Qui est atténué, adouci. Tout un tableau ravissant de sentiments de tendresse, de volupté, de regrets vaguement estompés (MARCEL PROUST, Le Temps retrouvé, 1922, page 912 ). — Emploi comme substantif masculin à valeur de neutre à nuance péjorative. Non pas un estompé frauduleux des problèmes, mais la reconnaissance directe, par-dessous les problèmes, d'un centre inépuisable de problèmes (EMMANUEL MOUNIER, Traité du caractère, 1946, page 516 ). Fréquence absolue littéraire : 6 Forme dérivée du verbe "estomper" estomper ESTOMPER, verbe transitif. A.— BEAUX-ARTS. Rendre moins intense la valeur d'un trait ou d'une masse colorée en étendant le crayon ou le pastel au moyen de techniques diverses. Il usa largement de la couleur et n'en put estomper finement les contours (AURORE DUPIN, BARONNE DUDEVANT, DITE GEORGE SAND, Les Beaux Messieurs de Bois-Doré, 1858, page 22 ). [Dans l'exécution de son oeuvre] (...) son pouce [de Rodin] qui était revenu sur les traits pour les estomper, avait interprété par un très léger nuage le charme du modelé (AUGUSTE RODIN. L'Art, entreiens réunis par Paul Gsell, 1911, page 147) : Ø 1. Et il y avait plaisir à le voir travailler, deux pinceaux dans la même main, l'un plus fin et chargé d'une couleur plus intense, attaquant le trait, l'autre plus gros et plus aqueux, élargissant et estompant le trait — cela avec un tour de main de jongleur. EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Journal, 1878, page 1272. — Emploi pronominal passif. Les noirs s'affirment ou s'estompent [Rembrandt — « Les Syndics ».] (EUGÈNE FROMENTIN, Les Maîtres d'autrefois, 1876, page 363 ). — Par extension. [À propos d'un autre domaine artistique] Exprimer de façon atténuée. Tantôt il [Maurice Ravel] estompe les motifs, les relègue dans les espaces lointains (ANDRÉ LÉVINSON, Les Visages de la danse, 1933, page 113 ). B.— Par analogie, littéraire. Rendre flou, indistinct; voiler d'une ombre légère. Ce brouillard d'argent qui estompe les collines (GUSTAVE FLAUBERT, La Première éducation sentimentale, 1845, page 107 ). La nuit estompant tout ce qu'elle dessine et le clair de lune ne faisant jamais rien que d'indécis (VICTOR HUGO, Les Travailleurs de la mer, 1866, page 409 ). Dans une brume bleue qui en estompait les contours, la silhouette de la cathédrale dessinée sur le ciel (HENRI PETIOT, DIT DANIEL-ROPS, Mort, où est ta victoire?, 1934, page 311 ). — Emploi pronominal à sens passif. Devenir indistinct, se fondre dans. Une grisaille, où les lignes s'estompaient, s'enfonçaient, émergeaient par moments, s'effaçaient de nouveau (ROMAIN ROLLAND, Jean-Christophe, La Foire sur la Place, 1908, page 688) : Ø 2. Mais souvent le poète se plaît à ces impressions de rêve et recherche les paysages d'automne, les nocturnes, les heures incertaines et crépusculaires, où s'effacent les contours trop aigus des objets. Il a évoqué sans lassitude ces moments, propices à la rêverie, où la nature s'estompe et s'embrume... ALBERT BÉGUIN, L'Âme romantique et le rêve, 1939, page 280. C.— Au figuré. 1. Rendre imprécis. En estompant, à force de subtilité, tous les contours d'une idée, on échappe à la critique, même en soutenant les thèses les plus invraisemblables (RAYMOND RUYER, Esquisse d'une philosophie de la structure, 1930, page 1 ). — Emploi pronominal à sens passif. Devenir imprécis; passer au second plan. Peu à peu les chiffres précis s'estompent (ROGER MARTIN DU GARD, Devenir, 1909, page 191 ). La notion même des fonctions économiques fondamentales que doivent remplir le prix, le salaire, le profit s'estompe, cet effacement se répercutant à son tour dans les pratiques institutionnelles, les moeurs et les états d'esprit (FRANÇOIS PERROUX, L'Économie du XXe. siècle. 1964, page 531 ). 2. Atténuer. (Quasi-)synonymes : adoucir, édulcorer. Le temps n'adoucit rien, principalement la rancune, mais il estompe, il embrume tout (PAUL VERLAINE, Œuvres complètes, tome 5, Confessions, 1895, page IV. ). Aussi a-t-il essayé d'estomper, d'effacer presque, tant d'exagérations imprudentes (ABBÉ HENRI BREMOND, Histoire littéraire du sentiment religieux en France, tome 4, 1920, page 518 ). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 108. DÉRIVÉS : Estompage, substantif masculin. a) BEAUX-ARTS. Action d'estomper; résultat de cette action. Des images troubles [les femmes de Lemoine] délicieusement vagues (...) qui se rapprochent, avec un peu moins de légèreté, de l'estompage gris de quelques rares études d'Honoré Fragonard (EDMOND DE GONCOURT, La Maison d'un artiste, 1881, page 106 ). Le fondu des plans (...) préfigure l'estompage du contour par Léonard (ANDRÉ MALRAUX, Les Voix du silence, 1951, page 83 ). b) Au figuré. Le bleuissement, l'estompage vaporeux du soir montait insensiblement (EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Manette Salomon, 1867, page 2 ).

« Ø 1.

Et il y avait plaisir à le voir travailler, deux pinceaux dans la même main, l'un plus fin et chargé d'une couleur plus intense, attaquant le trait, l'autre plus gros et plus aqueux, élargissant et estompant le trait — cela avec un tour de main de jongleur. EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Journal, 1878, page 1272. — Emploi pronominal passif.

Les noirs s'affirment ou s'estompent [Rembrandt — « Les Syndics ».] (EUGÈNE FROMENTIN, Les Maîtres d'autrefois, 1876, page 363 ). — Par extension.

[À propos d'un autre domaine artistique] Exprimer de façon atténuée.

Tantôt il [Maurice Ravel] estompe les motifs, les relègue dans les espaces lointains (ANDRÉ LÉVINSON, Les Visages de la danse, 1933, page 113 ). B.— Par analogie, littéraire.

Rendre flou, indistinct; voiler d'une ombre légère.

Ce brouillard d'argent qui estompe les collines (GUSTAVE FLAUBERT, La Première éducation sentimentale, 1845, page 107 ).

La nuit estompant tout ce qu'elle dessine et le clair de lune ne faisant jamais rien que d'indécis (VICTOR HUGO, Les Travailleurs de la mer, 1866, page 409 ).

Dans une brume bleue qui en estompait les contours, la silhouette de la cathédrale dessinée sur le ciel (HENRI PETIOT, DIT DANIEL-ROPS, Mort, où est ta victoire?, 1934, page 311 ). — Emploi pronominal à sens passif.

Devenir indistinct, se fondre dans.

Une grisaille, où les lignes s'estompaient, s'enfonçaient, émergeaient par moments, s'effaçaient de nouveau (ROMAIN ROLLAND, Jean-Christophe, La Foire sur la Place, 1908, page 688) : Ø 2.

Mais souvent le poète se plaît à ces impressions de rêve et recherche les paysages d'automne, les nocturnes, les heures incertaines et crépusculaires, où s'effacent les contours trop aigus des objets.

Il a évoqué sans lassitude ces moments, propices à la rêverie, où la nature s'estompe et s'embrume... ALBERT BÉGUIN, L'Âme romantique et le rêve, 1939, page 280. C.— Au figuré. 1.

Rendre imprécis.

En estompant, à force de subtilité, tous les contours d'une idée, on échappe à la critique, même en soutenant les thèses les plus invraisemblables (RAYMOND RUYER, Esquisse d'une philosophie de la structure, 1930, page 1 ). — Emploi pronominal à sens passif.

Devenir imprécis; passer au second plan.

Peu à peu les chiffres précis s'estompent (ROGER MARTIN DU GARD, Devenir, 1909, page 191 ).

La notion même des fonctions économiques fondamentales que doivent remplir le prix, le salaire, le profit s'estompe, cet effacement se répercutant à son tour dans les pratiques institutionnelles, les moeurs et les états d'esprit (FRANÇOIS PERROUX, L'Économie du XXe.

siècle.

1964, page 531 ). 2.

Atténuer.

(Quasi-)synonymes : adoucir, édulcorer.

Le temps n'adoucit rien, principalement la rancune, mais il estompe, il embrume tout (PAUL VERLAINE, Œuvres complètes, tome 5, Confessions, 1895, page IV.

).

Aussi a-t-il essayé d'estomper, d'effacer presque, tant d'exagérations imprudentes (ABBÉ HENRI BREMOND, Histoire littéraire du sentiment religieux en France, tome 4, 1920, page 518 ). 2. »

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