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Définition: ESTOMPER, verbe transitif.

Publié le 03/02/2016

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Définition: ESTOMPER, verbe transitif. A.— BEAUX-ARTS. Rendre moins intense la valeur d'un trait ou d'une masse colorée en étendant le crayon ou le pastel au moyen de techniques diverses. Il usa largement de la couleur et n'en put estomper finement les contours (AURORE DUPIN, BARONNE DUDEVANT, DITE GEORGE SAND, Les Beaux Messieurs de Bois-Doré, 1858, page 22 ). [Dans l'exécution de son oeuvre] (...) son pouce [de Rodin] qui était revenu sur les traits pour les estomper, avait interprété par un très léger nuage le charme du modelé (AUGUSTE RODIN. L'Art, entreiens réunis par Paul Gsell, 1911, page 147) : Ø 1. Et il y avait plaisir à le voir travailler, deux pinceaux dans la même main, l'un plus fin et chargé d'une couleur plus intense, attaquant le trait, l'autre plus gros et plus aqueux, élargissant et estompant le trait — cela avec un tour de main de jongleur. EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Journal, 1878, page 1272. — Emploi pronominal passif. Les noirs s'affirment ou s'estompent [Rembrandt — « Les Syndics ».] (EUGÈNE FROMENTIN, Les Maîtres d'autrefois, 1876, page 363 ). — Par extension. [À propos d'un autre domaine artistique] Exprimer de façon atténuée. Tantôt il [Maurice Ravel] estompe les motifs, les relègue dans les espaces lointains (ANDRÉ LÉVINSON, Les Visages de la danse, 1933, page 113 ). B.— Par analogie, littéraire. Rendre flou, indistinct; voiler d'une ombre légère. Ce brouillard d'argent qui estompe les collines (GUSTAVE FLAUBERT, La Première éducation sentimentale, 1845, page 107 ). La nuit estompant tout ce qu'elle dessine et le clair de lune ne faisant jamais rien que d'indécis (VICTOR HUGO, Les Travailleurs de la mer, 1866, page 409 ). Dans une brume bleue qui en estompait les contours, la silhouette de la cathédrale dessinée sur le ciel (HENRI PETIOT, DIT DANIEL-ROPS, Mort, où est ta victoire?, 1934, page 311 ). — Emploi pronominal à sens passif. Devenir indistinct, se fondre dans. Une grisaille, où les lignes s'estompaient, s'enfonçaient, émergeaient par moments, s'effaçaient de nouveau (ROMAIN ROLLAND, Jean-Christophe, La Foire sur la Place, 1908, page 688) : Ø 2. Mais souvent le poète se plaît à ces impressions de rêve et recherche les paysages d'automne, les nocturnes, les heures incertaines et crépusculaires, où s'effacent les contours trop aigus des objets. Il a évoqué sans lassitude ces moments, propices à la rêverie, où la nature s'estompe et s'embrume... ALBERT BÉGUIN, L'Âme romantique et le rêve, 1939, page 280. C.— Au figuré. 1. Rendre imprécis. En estompant, à force de subtilité, tous les contours d'une idée, on échappe à la critique, même en soutenant les thèses les plus invraisemblables (RAYMOND RUYER, Esquisse d'une philosophie de la structure, 1930, page 1 ). — Emploi pronominal à sens passif. Devenir imprécis; passer au second plan. Peu à peu les chiffres précis s'estompent (ROGER MARTIN DU GARD, Devenir, 1909, page 191 ). La notion même des fonctions économiques fondamentales que doivent remplir le prix, le salaire, le profit s'estompe, cet effacement se répercutant à son tour dans les pratiques institutionnelles, les moeurs et les états d'esprit (FRANÇOIS PERROUX, L'Économie du XXe. siècle. 1964, page 531 ). 2. Atténuer. (Quasi-)synonymes : adoucir, édulcorer. Le temps n'adoucit rien, principalement la rancune, mais il estompe, il embrume tout (PAUL VERLAINE, Œuvres complètes, tome 5, Confessions, 1895, page IV. ). Aussi a-t-il essayé d'estomper, d'effacer presque, tant d'exagérations imprudentes (ABBÉ HENRI BREMOND, Histoire littéraire du sentiment religieux en France, tome 4, 1920, page 518 ). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 108. DÉRIVÉS : Estompage, substantif masculin. a) BEAUX-ARTS. Action d'estomper; résultat de cette action. Des images troubles [les femmes de Lemoine] délicieusement vagues (...) qui se rapprochent, avec un peu moins de légèreté, de l'estompage gris de quelques rares études d'Honoré Fragonard (EDMOND DE GONCOURT, La Maison d'un artiste, 1881, page 106 ). Le fondu des plans (...) préfigure l'estompage du contour par Léonard (ANDRÉ MALRAUX, Les Voix du silence, 1951, page 83 ). b) Au figuré. Le bleuissement, l'estompage vaporeux du soir montait insensiblement (EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Manette Salomon, 1867, page 2 ).

« au second plan.

Peu à peu les chiffres précis s'estompent (ROGER MARTIN DU GARD, Devenir, 1909, page 191 ).

La notion même des fonctions économiques fondamentales que doivent remplir le prix, le salaire, le profit s'estompe, cet effacement se répercutant à son tour dans les pratiques institutionnelles, les moeurs et les états d'esprit (FRANÇOIS PERROUX, L'Économie du XXe.

siècle.

1964, page 531 ). 2.

Atténuer.

(Quasi-)synonymes : adoucir, édulcorer.

Le temps n'adoucit rien, principalement la rancune, mais il estompe, il embrume tout (PAUL VERLAINE, Œuvres complètes, tome 5, Confessions, 1895, page IV.

).

Aussi a-t-il essayé d'estomper, d'effacer presque, tant d'exagérations imprudentes (ABBÉ HENRI BREMOND, Histoire littéraire du sentiment religieux en France, tome 4, 1920, page 518 ). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 108. DÉRIVÉS : Estompage, substantif masculin.

a) BEAUX-ARTS. Action d'estomper; résultat de cette action.

Des images troubles [les femmes de Lemoine] délicieusement vagues (...) qui se rapprochent, avec un peu moins de légèreté, de l'estompage gris de quelques rares études d'Honoré Fragonard (EDMOND DE GONCOURT, La Maison d'un artiste, 1881, page 106 ).

Le fondu des plans (...) préfigure l'estompage du contour par Léonard (ANDRÉ MALRAUX, Les Voix du silence, 1951, page 83 ).

b) Au figuré.

Le bleuissement, l'estompage vaporeux du soir montait insensiblement (EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Manette Salomon, 1867, page 2 ). 2. »

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