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l'apprentissage est-il une désillusion ?

Publié le 21/10/2005

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 »     II - Pourtant, nous ne sommes pas nécessairement dans l'erreur avant d'apprendre   L'illusion est aussi réelle   Si l'illusion fait partie du réel, pas de désillusion face à la vérité.   Merleau-Ponty, Phénoménologie de la perception :               « Si le mythe, le rêve, l'illusion doivent pouvoir être possibles, l'apparent et le réel doivent demeurer ambigus dans le sujet comme dans l'objet. On a souvent dit que par définition la conscience n'admet pas la séparation de l'apparence et de la réalité et on l'entendait en ce sens que, dans la connaissance de nous-mêmes, l'apparence serait réalité : si je pense voir ou sentir, je vois ou sens à n'en pas douter, quoi qu'il sen soit de l'objet extérieur. Ici la réalité apparaît tout entière, être réel et apparaître ne font qu'un, il n'y a pas d'autre réalité que l'apparition. » III - Dans l'art, apprendre c'est savoir utiliser l'illusion et pas lutter contre elle Bachelard, La poétique de la rêverie :             « Je suis un rêveur de mots, un rêveur de mots écrits. Je crois lire. Un mot m'arrête. Je quitte la page. Les syllabes du mot se mettent à s'agiter. Des accents toniques se mettent à s'inverser.

Définition et problématique :

            Apprendre implique un changement de vision sur le monde, sur l'objet sur lequel on apprend. Est-ce que cela signifie que en ne sachant pas nous avons une vision plus agréable et qu'en apprenant nous sommes alors déçus ? La vérité qui va avec l'apprentissage doit-elle être décevante ? Cela impliquerait que nous avons nécessairement une vision fausse des choses avant d'apprendre et que la vérité est toujours moins belle que cette fausseté.

I – Avant d'apprendre, nous sommes dans l'erreur

            L'imagination, naturelle à l'homme, nous induit en erreur mais nous fait plaisir. L'apprentissage peut alors devenir désillusion.

Pascal, Pensées :

            « Cette partie dominante dans l'homme, cette maitresse d'erreur et de fausseté, et d'autant plus fourbe qu'elle ne l'est pas toujours, car elle serait règle infaillible de vérité, si elle l'était infaillible du mensonge.

            Mais, étant le plus souvent fausse, elle ne donne aucune marque de sa qualité marquant du même caractère le vrai et le faux. Je ne parle pas des fous, je parle des plus sages, et c'est parmi eux que l'imagination a le grand droit de persuader les hommes. La raison a beau crier, elle ne peut mettre le prix aux choses. «

II – Pourtant, nous ne sommes pas nécessairement dans l'erreur avant d'apprendre

L'illusion est aussi réelle

Si l'illusion fait partie du réel, pas de désillusion face à la vérité.

Merleau-Ponty, Phénoménologie de la perception :

            « Si le mythe, le rêve, l'illusion doivent pouvoir être possibles, l'apparent et le réel doivent demeurer ambigus dans le sujet comme dans l'objet. On a souvent dit que par définition la conscience n'admet pas la séparation de l'apparence et de la réalité et on l'entendait en ce sens que, dans la connaissance de nous-mêmes, l'apparence serait réalité : si je pense voir ou sentir, je vois ou sens à n‘en pas douter, quoi qu'il sen soit de l'objet extérieur. Ici la réalité apparaît tout entière, être réel et apparaître ne font qu'un, il n'y a pas d'autre réalité que l'apparition. «

III - Dans l'art, apprendre c'est savoir utiliser l'illusion et pas lutter contre elle

Bachelard, La poétique de la rêverie :

            « Je suis un rêveur de mots, un rêveur de mots écrits. Je crois lire. Un mot m'arrête. Je quitte la page. Les syllabes du mot se mettent à s'agiter. Des accents toniques se mettent à s'inverser. Le mot abandonne son sens comme une surcharge trop lourde qui empêche de rêver. Les mots prennent alors d'autres significations comme s'ils avaient le droit d'être jeunes. Et les mots s'en vont cherchant, dans les fourrés du vocabulaire, de nouvelles compagnies, de mauvaises compagnies. Que de conflits mineurs ne faut-il pas résoudre quand, de la rêverie vagabonde, on revient au vocabulaire raisonnable. «

Conclusion :

            Apprendre n'est pas nécessairement désillusion. C'est surtout découvrir et donc, au contraire, voir apparaître de nouveaux horizons et de nouveaux rêves.

 

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