Devoir de Philosophie

AVRIL 1974 dans le monde (chronologie)

Publié le 15/11/2011

Extrait du document

chronologie

La crise du pétrole, dont les effets ont été décuplés par le refus des mineurs de charbon d'effectuer des heures de travail supplémentaires tant que leurs salaires ne seraient pas augmentés, a conduit le Premier ministre à une mesure draconienne : le travail trois jours par semaine seulement, d'où paralysie pour beaucoup d'usines et chômage, restrictions de chauffage, commerce réduit et très grand mécontentement. Au début de février les mineurs votent, à l'écrasante majorité de 81 % la grève totale dans les charbonnages. M. Heath n'a pas cédé aux revendications des mineurs en dépit de la pression conjuguée de l'opposition travailliste, des syndicats et du patronat et même de plusieurs de ses ministres qui estimaient qu'il valait mieux satisfaire les mineurs, au risque d'accélérer l'inflation, plutôt que de s'engager dans une bataille sociale aux conséquences imprévisibles.

chronologie

« M.

Kissinger a donc remis en chantier, avec une vigueur nouvelle, son grand projet de restructuration des relations entre Etats-Unis, Europe et Japon.

La conférence de Washington a souligné la solidarité d'intérêts entre les pays industrialisés face à la pression constante et assez bien concertée des producteurs de pétrole .

Mais les pays arabes ont cru voir dans ce conciliabule du 11 février une prise de position à leur encontre, sans effets immédiats : quelles mesures peuvent prendre les pays consomma­ teurs pour faire baisser le prix du pétrole, assurer les approvisionnements, tout en main­ tenant dans ces pays des intérêts souvent con­ tradictoires ? C'est dans cette optique que M.

Jobert avait proposé un projet de conférence arabo-euro­ péenne, avant même que M.

Kissinger n'ait pro­ posé la création d'un « groupe d'action de l'énergie ».

Le 5 février, les Européens avaient décidé, à Bruxelles, de parler d'une seule voix à Washington, voix plus proche des thèses françaises que des thèses américaines : les Etats-Unis voulaient voir les pays consomma­ teurs définir une ligne de conduite commune et liaient les questions de sécurité et d'approvi­ sionnement en énergie, alors que les Neuf pro­ posaient une recherche des meilleures formes de dialogue entre utilisateurs et producteurs.

Malheureusement cette position commune des Neuf a volé en éclats et, sous les yeux de M.

Kissinger, les Européens ont de nouveau discuté, s'efforçant de surmonter leurs divisions.

Les huit partenaires de la France ont signé, en totalité, le communiqué de Washington, com­ promis d'ailleurs assez boiteux, mais M.

Jobert n'a pas approuvé la formation d'un « groupe de coordination » des grands pays consomma­ teurs de pétrole.

Succès diplomatique pour les Américains, ce groupe de coordination va être rapidement mis en place.

En raison des divergences européennes, il n'y a pour le moment que de mauvaises solutions à la crise de l'énergie.

L'Europe s'est développée avec grand succès sur le plan économique.

Si elle veut être vrai­ ment indépendante, elle doit accepter une stricte discipline communautaire, et M.

Jobert aurait eu plus d'audience et de force auprès de ses par­ tenaires si la France ne s'était pas momen­ tanément retirée de l'accord monétaire euro­ péen.

D'autre part, il faudrait que les Neuf choisissent clairement leur destinée car la société industrielle est en crise, et pas seule­ ment à cause du pétrole.

De plus, aucune communauté réelle ne pourra se développer tant que l'Europe occidentale confiera sa dé­ fense au « parapluie » américain.

GRANDE-BRETAGNE Les jours noirs de l'Angleterre.

Réapparition de M.

Wilson L'Angleterre connaît des jours noirs : le Stock Exchange a vu, en 1973, la baisse la plus importante et la plus rapide de son his- toire, !e marché est perturbé par la politique anti-inflationniste de M.

Heath et le resser­ rement du crédit, les prix se sont emballés plus que les salaires et le Marché commun ne semble pas avoir été, en ses débuts, profitable à la Grande-Bretagne .

M.

Heath n'a pas reçu de ses partenaires européens, notamment de l' Allema­ gne, les fonds régionaux nécessaires à la remise en marche rapide de l'économie britannique.

La crise du pétrole, dont les effets ont été décuplés par le refus des mineurs de charbon d'effectuer des heures de travail supplémentaires tant que leurs salaires ne seraient pas aug­ mentés, a conduit le Premier ministre à une mesure draconienne : le travail trois jours par semaine seulement, d'où paralysie pour beau­ coup d'usines et chômage, restrictions de chauf­ fage, commerce réduit et très grand méconten­ tement.

Au début de février les mineurs votent, à l'écrasante majorité de 81 ·o/o la grève totale dans les charbonnages.

M.

Heath n'a pas cédé aux revendications des mineurs en dépit de la pression conjuguée de l'opposition travailliste, des syndicats et du patronat et même de plu­ sieurs de ses ministres qui estimaient qu'il valait mieux satisfaire les mineurs, au risque d'accélérer l'inflation, plutôt que de s'engager dans une bataille sociale aux conséquences imprévisibles.

M.

Heath a alors décidé de demander à la reine - qui l'a acceptée - la dissolution des Communes, et des élections générales ont eu lieu le 28 février.

Le Premier ministre avait parié sur l'expansion et la stabilité des prix; par une politique d'investissements massifs le décollage était en bonne voie quand la crise sociale a éclaté.

Il lui a paru inconcevable que les syndicats veuillent imposer leurs décisions et que la question « Qui gouverne ? » puisse se poser à l'Angleterre.

Les sondages, durant la campagne électorale, laissaient prévoir une bataille très serrée entre conservateurs et travaillistes, et le parti libéral semblait gagner du terrain.

M.

Enoch Powell, champion de l'extrême-droite mais farouche­ ment opposé au Marché commun, a invité ses fidèles à voter pour le Labour-Party.

Aucune majorité nette ne s'est dégagée des résultats du scrutin du 28 février, résultats qui plongent, au contraire, l'Angleterre dans la con­ fusion.

Les Britanniques ont élu une chambre qui paraît « ingouvernable » : si les travail­ listes obtiennent cinq sièges de plus que les tories, ces derniers ont eu un plus grand nom­ bre de voix.

M.

Heath, qui n'a pas obtenu le mandat qu'il réclamait pour combattre l'inflation et sauver l'économie en péril, enregistre un échec per­ sonnel; il devra également abandonner le grand rôle européen qu'il souhaitait jouer .

Le système électoral, conçu pour le bi-par­ tisme, n'a pas favorisé les libéraux; ce sont eux cependant ainsi que divers petits partis, qui peuvent jouer le rôle d'arbitres .

Les libéraux se sont dits prêts à collaborer avec l'un ou l'autre. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles