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BERNARD: Comme expérimentateur, j'évite les systèmes philosophiques

Publié le 27/02/2008

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Comme expérimentateur, j'évite les systèmes philosophiques, mais je ne saurais pour cela repousser cet esprit philosophique, qui, sans être e part, est partout, et qui, sans appartenir à aucun système doit régner non seulement sur toutes les sciences mais sur toutes les connaissances humaines. C'est ce qui fait que tout en fuyant les systèmes philosophiques, j'aime beaucoup les philosophes et me plais infiniment dans leur commerce. En effet, au point de vue scientifique, la philosophie représente l'aspiration éternelle de la raison humaine vers la connaissance de l'inconnu. Dès lors, les philosophes se tiennent toujours dans les questions en controverse et dans les régions élevées, limites supérieures des sciences. Par là, ils communiquent à la pense scientifique un mouvement qui la vivifie et l'ennoblit ; ils fortifient l'esprit en le développant, par une gymnastique intellectuelle générale, en même temps qu'ils le reportent sans cesse vers la solution inépuisable des grands problèmes ; ils entretiennent ainsi une soif de l'inconnu et le feu sacré de la recherche qui ne doivent jamais s'éteindre chez un savant. BERNARD

Médecin et physiologiste français du 19ème siècle, Claude Bernard est considéré comme l'un des principaux initiateurs de la démarche expérimentale hypothético-déductive. Il s’agit de la méthode sur laquelle doit se fonder la médecine expérimentale. Les règles de la méthode sont présentées par Claude Bernard dans son ouvrage Introduction à la Médecine Expérimentale qui a pour règles celle de formuler une hypothèse pour répondre à un problème soulevé par l’observation concrète, puis de tester l’hypothèse par l’expérience vérifiable pour enfin en confronter les résultats, les interpréter, et en tirer les conclusions logiques.

« - Après avoir résorbé une contradiction apparente entre science et philosophie, en ayant recours à une définitionessentielle de la notion de philosophie, par l'introduction du concept d' « esprit philosophique », l'auteur poursuit sonpropos en expliquant cette fois le rapport existant entre les deux disciplines.- Le principe même de la philosophie pour Bernard est une aspiration jamais assouvie de la raison vers uneconnaissance toujours plus poussée et plus parfaite.

La philosophie cherche la vérité, et se porte donc vers lesmêmes objets que la science, des objets encore inconnus et en attente d'être découverts.Le principe de la philosophie comme de la science est donc la spéculation et l'investigation, c'est-à-dire larecherche, orientée vers le vrai.

La philosophie aspire à atteindre des certitudes, et en cela rejoins la science quicherche elle aussi à obtenir la vérité.- Ce but est bien évidemment difficile à atteindre, et c'est pourquoi Bernard note que la philosophie se tienstoujours dans des « questions en controverses ».

Il suppose la possibilité pour la philosophie de ne jamais atteindreson but, la vérité, mais cela n'ôte pas la grandeur de sa démarche, qui lui permet de repousser les limites de laconnaissance et de s'élever toujours davantage, vers « les limites supérieures des sciences ».

3ème partie : La philosophie est principe d'action de la recherche scientifique. - Alors que l'auteur semble avoir décrit que la philosophie rejoignait la science dans une même visée commune, ilreprend ensuite que c'est davantage la philosophie qui détermine la science.

Si la philosophie et la science ont lamême aspiration, c'est en réalité parce que la science est motivée par l'esprit de philosophie.

Science et philosophieont donc le même principe d'action, mais ce principe est avant tout celui de la philosophie.

L'auteur inscrit donc lascience dans un rapport de subordination à la philosophie, en tant que c'est la philosophie qui insuffle à la sciencesa volonté d'accéder à la connaissance.

La philosophie est un mobile d'action, ce qui meut toute démarcheheuristique, toute entreprise spéculative.- La pensée scientifique est non seulement mise en mouvement par la pensée philosophique, mais encore la penséephilosophique la « vivifie et l'ennoblit ».

La philosophie est donc garante de la performance et de la grandeur de lascience, elle lui permet de s'améliorer, en alimentant la stimulation des scientifiques.

- Les aspirations philosophiques, par leur généralité même, sont favorables à l'émulation scientifique, à la« gymnastique intellectuelle » qui fait fructifier la réflexion.

En outre, en offrant un horizon infini et illimité deconnaissance, la philosophie pousse les scientifiques à une recherche constante, et à ne pas s'arrêter aux premiersrésultats obtenus, en présentant à l'esprit des savants des problèmes qui les dépasseront toujours.- Ainsi, non seulement les philosophes par leurs questionnements sont la cause même de la recherche scientifique,mais en plus, ils sont les garants de sa pérennité et de son progrès, car ils aiguisent le désir de savoir, etentretiennent ainsi le mouvement de la recherche qui ne peut alors s'arrêter.

Conclusion : Si science expérimentale et philosophie s'opposent en terme de méthode, pour Claude Bernard en revanche, lamotivation est la même : accéder à la connaissance et découvrir la vérité.

Il y a donc un lien essentiel entrephilosophie et science, et ceci s'explique par l'hégémonie de « l'esprit philosophique » sur tous les esprits,scientifique comme philosophique.

Cet esprit n'est en rien celui qui fonde les systèmes philosophiques, il nedétermine pas un type de démarche, mais une aspiration, un désir : il est principe d'action.

Le principe de laphilosophie est en effet de s'interroger sur l'inconnu, sur ce qui pose problème, dans le but d'accéder à la vérité.C'est ce mobile qui meut aussi les scientifiques dans leur entreprise, et c'est parce qu'ils sont empreint de cet espritphilosophique qu'ils peuvent avoir une vision élargie des problèmes à résoudre, un horizon infini d'investigation, et undésir inassouvi et toujours avivé de rechercher le savoir.. »

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