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Le bonheur: but de la vie ?

Publié le 07/09/2012

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PHILOSOPHIE

 

I)On peut faire du bonheur le but de la vie

II)Qu'est-ce que le bonheur ? Distinctions.

 

Il existe une vérité universelle à laquelle la plupart des gens s'accordent : tout Homme recherche le bonheur, et y voit le bien suprême et la finalité de son existence. De nombreux auteurs s'accordent à cette version, tels que Spinoza, Aristote ou Épicure. Pour d'autres comme Nietzche ou Kant, le bonheur est un idéal inaccessible et virtuel et que le but de la vie ne peut être d'atteindre un idéal iréel. Il est donc important de savoir définir ce qu'est la notion de bonheur avant de partir dans une recherche qui, à défaut d'être renseignée, serait sans doute vaine. Si on peut faire du bonheur le but de la vie, il faut savoir également le distinguer de la joie, du plaisir, du contentement ou de la béatitude.

 

I)

 

 Pour arriver à atteindre cet état de bonheur, les Hommes voient plusieurs chemins. Le premier est le travail. Par le biais du travail, l'individu va gagne plus ou moins de monnaie et va pouvoir ainsi subvenir à ses besoins, tout d'abord en achetant des biens de première nécessité, et s'il le peut, subvenir à d'autres envies qui sont plus des désirs que des besoins. Dans cette démarche qui dure tout au long de la vie de l'individu, ce dernier cherche à obtenir ce qu'il a toujours rêvé d'obtenir, et devenir ce qu'il a toujours rêvé de devenir. C'est Platon qui, dans Gorgias annonce qu' « être heureux, c'est désirer être ce que l'on est et avoir ce que l'on a «. Si pour beaucoup le but de la vie est le bonheur par le travail, cela engage l'individu à faire de nombreux investissement très tôt, comme investir sur une éducation, des études... afin d'obtenir un travail pour combler ses besoins. Toujours dans Gorgias, Platon prend l'exemple d'un homme qui a plusieurs tonneaux remplis de liquides précieux. Sa seule inquiétude sera de les remplir régulièrement au fur et à mesure qu'il les consomme, et c'est ceci être heureux pour Platon: de vivre en étant « réglé « et de ne pas tomber dans l'excès, afin de pouvoir toujours jouir de ses ressources sans jamais être en état de manque. Ce n'est pas la thèse de Calliclès, son adversaire dans le débat. Calliclès affirme que le bonheur est de remplir le plus ces tonneaux, et d'en consommer autant qu'on en veut, « d'avoir faim, et de manger quand on a faim « et « d'avoir soif et de boire quand on a soif «. Il existe donc plusieurs moyens de vivre le bonheur, à sa façon. Certains le préfère réglé (assouvir ses besoins), d'autre excessif (assouvir ses envies), mais c'est bel et bien le but de la vie, selon de nombreuses doctrines dont l'eudémonisme. Pour Aristote, « le bonheur est un principe : c'est pour l'atteindre que nous accomplissons tous les autres actes, il est le génie de nos motivations « (Ethique à Nicomaque). Cependant pour Aristote, la finalité de l'existence n'est non pas de gagner du [nomisma] pour connaître le [eudaimonia] (bonheur), mais il forme l'aristotélisme qui est un eudémonisme visant à définir le bonheur comme une satisfaction liée à la contemplation de la vérité par l'esprit. Dans un autre cas, l'épicurisme est un eudémonisme hédoniste (contrairement à l'aristotélisme qui est un eudémonisme intellectualiste) qui définit le bonheur comme la capacité à assouvir le plaisir sensible au corps. Enfin, le spinozisme est un eudémonisme qui définit le bonheur comme la joie de comprendre la nature et l'amour de soi. Il existe donc plusieurs sortes d'eudémonisme et donc plusieurs façons de connaître le bonheur selon les goûts et préférences de l'individu. Une personne pour qui le bonheur est le but de la vie est donc une partisane de l'eudémonisme, qu'il soit spinoziste, aristotélique, ou épicurien, et fait partie d'une très grande partie de la population.

 

II)

Nous avons vu que nous pouvons faire du bonheur le but de la vie. Cependant, cette vision dépend de la définition que l'on donne du bonheur. En effet, il ne faut d'abord pas confondre le bonheur avec le plaisir ou la joie. Ceux-ci sont ponctuels alors que le bonheur est durable, c'est un état d'âme dont les effets sont durables au délà de l'instant qui l'a provoqué. Les plaisirs sont, eux, ponctuels. Ils dépendent d'une sensation physique ou d'un sentiment. En revanche, si le plaisir accompagne systématiquement une activité constante, il est bonheur. (exemple : un scientifique ressent du plaisir à étudier la science, or c'est son métier, donc il est heureux). La joie est également ponctuelle et dépend, elle, d'une émotion qui est généralement consécutive à une forte attente. Ne doivent pas être confondus non plus les notions de bonheur et de vertu : c'est une relation de cause à effet. Le bonheur est dû à la vertu (pour les Anciens, du moins). Chez Kant, la vertu est la capacité à accomplir sans faute son devoir, même au prix du sacrifice de son bonheur. Chez les anciens, la vertu est le pouvoir qu'une chose a de remplir sa fonction (les vertus d'une plante médicinale par exemple). La vertu du scientifique à accomplir sa tâche fait son excellence, de laquelle résulte le bonheur. Le bonheur peut aussi être défini par d'autres termes qui le désignent dans son état durable, tels que la félicité, la béatitude, le contentement. La félicité n'est pas éternelle, mais elle est durable. La félicité désigne un état où tous les désirs d'un homme semblent comblés. La béatitude désigne plutôt un état d'extase, de joie débordante. C'est une notion qui apparaît dans la tradition chrétienne comme une forme de bonheur apportée par la contemplation de Dieu. Enfin, le contentement désigne un état définitif d'un homme lorsqu'il est systématiquement satisfait de ses actes.

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