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Comment l'État peut-il assurer la liberté de conscience ?

Publié le 15/02/2004

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conscience
 », XIII). L'obéissance au souverain doit se faire sans réserve et il ne saurait exister dans l'Etat aucune instance qui puisse de droit contester ses décisions. Nous verrons au chapitre suivant qu'il serait hâtif de se fonder sur ces thèses pour identifier l'absolutisme étatique au despotisme et ne voir dans le droit divin qu'une ruse pour  l'arbitraire de la volonté des tyrans. Il faut néanmoins noter que la théorie du droit divin implique, avec ses conséquences absolutistes, une double négation. Premièrement la négation du droit de résistance qui sera inscrit dans la déclaration de 1789 comme un des quatre droits naturels et imprescriptibles de l'humanité. Deuxièmement la négation de la théorie de la souveraineté du peuple: certes, le droit divin n'est pas en principe incompatible avec l'existence d'une république ou d'une démocratie, puisque sa formulation le fait valoir universellement ; mais il est clair que, si la souveraineté a sa source en Dieu, elle ne saurait l'avoir dans le peuple. C'est à partir de ces deux points, souveraineté du peuple et droit de résistance, que, contemporaine à la théorie du droit divin et contre elle, la théorie du contrat social va proposer un autre modèle de légitimité au pouvoir politique et permettre de poser en des termes renouvelés, et modernes, le problème de l'absolutisme étatique. Mais dès que l'évolution de la civilisation voit l'individu s'affirmer et revendiquer son autonomie face aux contraintes extérieures, la religion tend à devenir une affaire privée qui relève de la liberté individuelle, comme le choix d'un conjoint ou d'un métier. Dès lors l'intervention de l'État en faveur d'une religion contre une autre est ressentie par les membres du corps social comme une intrusion insupportable. C'est ce qui s'est produit en Europe à partir du xvie siècle.

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