Comment orienter notre jugement face à l'irrationnel ?

La connaissance est-elle dans ce cas réduite à la croyance ? Hume, philosophe partisan du scepticisme, propose de recourir à une approche méthodique de toutes les formes de superstition, la superstition consistant à interpréter certains phénomènes naturels par des raisons surnaturelles.Comment évaluer avec exactitude des faits dont nous n'avons pas été personnellement les témoins ? Comment forger sa propre opinion ? Hume prend l'exemple de récits merveilleux et miraculeux. On définit le miracle comme la transgression d'une loi de la nature par une volonté particulière de Dieu ou par l'interposition d'un agent invisible. Mais comment se fier au témoignage de l'homme qui dit avoir vu l'incroyable ? Si le fait rapporté est étonnant, le récit qui le rapporte l'est aussi. Hume nous invite alors à comparer ces deux « miracles » et à nous demander lequel des deux est le plus improbable : la prudence veut que l'on rejette comme faux celui qui, du fait ou du récit, est le plus « miraculeux ». Lorsqu'il est impossible d'établir la vérité, là où il n'y a place que pour des opinions et des conjectures, il nous reste la ressource du jugement fondé sur une comparaison réfléchie.