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Commentaire sur "la prose du transsiberien et de la Petite Jeanne de France"

Publié le 28/04/2013

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*** Introduction Blaise Cendrars né en 1887 et décède 1961, de son vrai nom Frédérique Sauser fait partie du mouvement surréaliste. C'est un auteur suisse du XXème siècle, un poète, romancier mais aussi un grand voyageur. On retiendra ici son voyage à bord du Transsibérien que l'auteur va décrire dans «La Prose du Transsibérien et de la Petite Jeanne de France«. Blaise Cendrars publia ce poème à compte d'auteur en 1943 et l'inclut dans son recueil Du Monde entier. Ce poème est en versification libre ne comportant ni mètres réguliers, ni strophes régulières, ni même des rimes bien définies mais seulement des consonances. Blaise Cendrars écrit ce texte au moment de la guerre russo-japonaise, en 1905 ; il nous raconte dans cet extrait un partie de son voyage, en compagnie d'une jeune parisienne Jeanne. Nous analyserons dans un premier temps la place du monde matériel. Dans un deuxième temps, nous analyserons donc l'évasion, le rêve et le voyage. Dans un dernier temps, nous analyserons la présence d'une femme. Quelles impressions Cendrars évoque-t-il au cours de ce voyage en train ? *** 1ere Partie La modernité, le monde matériel regne dans le texte à travers un champs lexical très présent, celui du chemin de fer : "train ; gares ; route ; fils télégraphiques ; poteaux ; locomotives ; roues ; ferrailles ; broun-roun-roun".Cette dernière citation exprime le bruit du train, elle apporte le visuel dans l'imagination de la scène ; puisque cette citation apporte l'auditif, le train y paraît d'autant plus présent. Au delà du visuel et de l'auditif, la structure du poème associée au vocabulaire produit un effet musical ("chocs ; rebondissements").Blaise Cendrars met ainsi en valeur le sens même de ces mots. Le vocabulaire est associé à une vision sombre. Paris est imaginée comme une ville détruite, brûlée ("énorme flambée ; cendres continues"). Puis la pluie tombe éteignant, en quelque sorte, le feu. Cette vision des choses pourrait traduire le voyage, l'éloignement de Paris. Mais plus ils se rapprochent de la Sibérie plus la chaleur qui provenait des flammes de Paris devient glaciale comme la neige ("la Sibérie qui tourne ; Les lourdes nappes de neiges qui remontent ; l'air bleui")Cela crée l'idée qu'ils ne trouveront jamais leur bonheur. La vision d'inquiétude est montré dans le vers suivant : "grelotte comme un dernier désir". Cette phrase donne l'impression d'une sorte de fin, d'une scène finale le verbe greloter renvoie aux mouvements, au tremblement de froid . Le transsibérien est évoqué comme une mecanique en folie "Nous sommes un orage sous le crâne d'un sourd"Associé à la modernité, le train représente une sorte de symbole dans ce texte. Il symbolise d'une part l'innovation et la modernité mais aussi le voyage, l'évasion, le rêve. *** 2eme Partie Dans un deuxième temps, nous analyserons donc l'évasion, le rêve et le voyage à travers l'évocation du train dans une sorte de rêve, un rêve qui devient plutôt cauchemars par la suite, et enfin l'idée présente du "partir loin".Le train est décrit dans une sorte de rêve ou simplement une illusion : "dans les déchirures du ciel, les locomotives en furie". Ici les locomotives sont presque accusées de troubler les rêves, "d'abîmer le ciel". On pourrait d'abord croire que la modernité fait partie du rêve mais ce rêve se transforme très vite en cauchemar. Les adjectifs qualificatifs le montrent : "gares lézardées obliques ; poteaux grimaçant ; les roues vertigineuses". Et aussi : "les bouches les voix ; les démons déchaînés". Tout cela crée un effet sonore et l'impression que tout va très vite accentuée par des vers courts. On peut noter aussi une allitération en "g" ("les gares ; télégraphiques ; les poteaux grimaçant qui gesticulent et les étranglent") Ceci donne une sensation d'étranglement.Enfin, dans le voyage, on note l'idée présente de partir, de s'enfuir loin avec la répétition : "sommes-nous bien loin ; nous sommes loin" Cela crée un effet d'insistance et l'idée qu'ils sont pressés de partir. on voit cela aussi par : "Paris a disparu" *** 3eme Partie Dans un dernier temps, nous analyserons la présence d'une femme, Jeanne. Tout d'abord parce qu'elle donne une autre dimension au poème, puis nous étudierons ses paroles qui structurent le texte et enfin son rapport avec Paris.Tout d'abord la présence de Jeanne donne une dimension lyrique au poème car l'auteur ne part pas seul, il s'enfuit avec une femme. Et grâce à cela, il ne se contente pas de décrire la situation, il s'adresse à Jeanne : "les inquiétudes. Oublie les inquiétudes". On note aussi une présence d'amour avec le vers suivant : "le train palpite au coeur des horizons plombés Et ton chagrin ricane". Il fait passer le chagrin de Jeanne pour ridicule voire irrespectueux par rapport au fait que le train les "libère", les emmènes loin.Puis on constate que les paroles de Jeanne sont très peu nombreuses mais qu'elles ont un rôle important dans la structure du texte car elles constituent l'introduction, le passage d'une description réelle à une sorte de songe, et enfin la conclusion. La répétition de ce vers "Blaise, dis, sommes-nous bien loin de Montmartre" rappelle l'idée de voyage tout au long du texte.Enfin, non seulement la répétitions des paroles de Jeanne insiste sur l'idée du voyage mais elle rappelle que Jeanne et le poète viennent de Paris ("de Montmartre"). On remarque d'ailleurs que l'auteur assimile Jeanne à Paris : "tu es loin de Montmartre, de la Butte qui t'a nourrie du Sacré coeur contre lequel tu t'es blottie". Ici, la ville de Paris est presque personnifiée en tant que mère de Jeanne, ce qui accentue son chagrin et ses inquiétudes. ***En conclusion, dans ce poème, deux thèmes cheminent dans le texte : d'une part le voyage à travers les paroles de Jeanne et d'autre part le monde matériel symbolisé par le chemin de fer. Le monde matériel est rappelé sans cesse comme si le poète et Jeanne ne pourrait y échapper malgré leur fuite vers la Russie. Paris reste à la base de leur façon de penser et c'est, malgré eux, une sorte "d'idéal obsédant".

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